Il est heu­reux que des femmes et hommes poli­tiques aient rap­pe­lé que la vio­lence sociale ce ne sont pas que deux che­mises déchi­rées. Que trois mille licen­cie­ments, c’est bien plus violent.
Mais le gou­ver­ne­ment et l’écrasante majo­ri­té des médias ont choi­si de condam­ner celle, et uni­que­ment celle, qui s’explique par la colère et au sen­ti­ment de mépris de ne pas être écouté.
En cela, ils sont dans la pen­sée unique de notre socié­té : la vio­lence des uns les conduit à être arrê­tés au petit-matin, en garde à vue, tra­duits devant un tri­bu­nal, peut-être en prison…

L’autre, celle qui consiste à liqui­der des mil­liers d’emplois, à fer­mer les entre­prises, est elle-aus­si, jugée : par la Bourse. Et là, chaque plan social tuant des postes de tra­vail, est salué par une aug­men­ta­tion de la valeur de l’action de l’entreprise. Et plus il y a de morts sociaux, plus l’action monte….
Sûr que les deux DRH qui ont per­du leur che­mise auront droit à une tunique bro­dée d’or lors de la pro­chaine séance à la Bourse de Paris…
Michel Muller