Je pré­fère gar­der de Robert Badin­ter l’image de celui qui se bat­tait pour la sup­pres­sion de la peine de mort avec une opi­nion publique et tous les réac­tion­naires hos­tiles à cette loi.
Il est vrai que l’opinion publique, y com­pris par­mi ceux qui sont les plus fra­giles et les plus expo­sés à l’arbitraire, pense que c’est en rédui­sant les droits des sala­riés que les entre­prises embau­che­ront. Contre toute évi­dence, contre toute forme de réa­li­té puisque c’est jus­te­ment cette poli­tique qui est menée depuis trente ans avec les résul­tats que l’on connaît.
L’état d’urgence, lui aus­si, est salué par l’opinion publique : comme cela, « on » n’aura moins peur… Que la déchéance de la natio­na­li­té n’est d’aucune effi­ca­ci­té, tout le monde le recon­naît. Mais c’est pour le « SYMBOLE ».
Dans son jour­nal heb­do­ma­daire, le Saute-Rhin, Ber­nard Umbrecht nous rap­pelle com­ment, à tra­vers l’histoire récente, la « trouille » a été uti­li­sée pour jus­ti­fier les « mesures de pro­tec­tion » en réa­li­té des­ti­née à anni­hi­ler tout esprit de contes­ta­tion ou de résis­tance. Nous publions des extraits de son papier à lire avec délec­ta­tion sur le site du Saute-Rhin.
Comme vous le consta­te­rez dans notre rubrique « Réac­tions, actions citoyennes, mobi­li­sa­tion », il n’en reste pas moins des citoyens, des asso­cia­tions, des mou­ve­ments, qui résistent à ces « élans majo­ri­taires » savam­ment entre­te­nus… Par­fois même par des vieillards pathétiques…

Michel Mul­ler