Samedi 27 février : au long du barreau routier partie de la future desserte de l’éventuelle future plate – forme aéroportuaire de Notre – Dame des Landes, entre les RN 65 (Nantes Vannes) et 137 (Nantes Rennes).
Notre Dame des landes elle- même a peut être lu ces panneaux, banderoles, pancartes, portés joyeusement dans le cortège de dizaines de milliers de manifestants qui occupaient entièrement ces 5 kilomètres d’asphalte ?
« Oui aux oiseaux, non aux lacrymaux », « Stop aux avions, oui aux tritons », « Cop 21 en décembre, kérosène en janvier », « Bure, Fessenheim, grands projets inutiles », « Des courgettes, pas des jets », « Remi Fraisse, mort à Sivens »…
Mais aussi : « TOTALe ment responsable », « Vinci – concessionnaire du futur éventuel aéroport – dégage »…
Ou encore : « Touche pas à ma terre », « Touche pas à ma ZAD », « Solidarité climat », « Sauvons la ZAD et le Code du travail », « Entendez- vous dans les campagnes nos vaillants paysans ? » « Mort à l’état d’urgence »…
Peut – a- elle vu fleurir des drapeaux régionaux, les quelques bonnets rouges portés par des manifestants, quelques drapeaux de partis politiques (Parti de gauche, EELV, organisations anarchistes, PCF, NPA…) ou de syndicats (CGT, Solidaires, Confédération paysanne..), remarqué les « tracteurs vigilants » de paysans locaux ?
Et maintenant ? Après cette énième mobilisation des anti-aéroports dont les organisateurs et les participants estimaient qu’elle avait été la plus forte de toutes (des médias locaux avançaient samedi soir le chiffre de 50 000 participants) ?
Référendum?
Un référendum local est donc annoncé par le gouvernement : mais référendum imbroglio ou référendum vrai ? Sur quel périmètre de populations pour un projet national.
Avec le support légal de la future possible Haute autorité de la participation du public sur le dialogue environnemental ?
A l’échelle de la Pays de Loire dont le président refuse l’idée de l’organiser ?
A l’échelle du département de Loire Atlantique pour un projet qui en impacte directement au moins 5 ?
A moins que le référendum ne soit formaté comme celui de la version projet de loi sur le travail conçu pour contourner si nécessaire les représentations syndicales majoritaires dans une entreprise, ou rejouer une version de référendum sauce 2005, rejeté massivement par le corps électoral français mais voté par le Parlement deux ans plus tard ?
Tous les juristes sérieux pointent les raisons d’invalidation d’un référendum sur le sujet Notre Dame des Landes dans le paysage légal et réglementaire qui est le nôtre.
Les opposants au projet d’aéroport exprimaient pour leur part samedi leur scepticisme quant à la solution référendaire mais pointent l’absence totale d’informations sur le sujet à l’heure actuelle, comme la difficulté d’organiser un débat public suer un sujet ou expertises et contre – expertises s’enchaînent depuis 15 ans ?
Et si Notre Dame des Landes elle-même avait une solution ? Sur un bout de nuage, pour ne pas l’oublier, je crois savoir qu’elle a recopié samedi une grande inscription taguée sur l’asphalte et appelant à l’unité : « Des fissures de la ZAD sortent les racines de leurs projets ».
Et sur une banderole on pouvait également lire samedi : « l’abandon, c’est maintenant ».
Christian Rubechi