Pho­to­gra­phies de Mar­tin Wilhelm 

Sur la situation présente 

Le col­lec­tif Des­to­ca­mine orga­ni­sait un ras­sem­ble­ment public devant le site de « Sto­ca­mine » le 10 sep­tembre 2022, afin de rap­pe­ler, en le déplo­rant, les 20 années d’i­nac­ti­vi­té de l’É­tat face aux risques de pol­lu­tion de la nappe phréa­tique d’Al­sace, plus grande nappe d’eau sou­ter­raine d’Europe.

II y a 20 aujourd’­hui se décla­rait ce qqui était consi­dé­ré comme « impro­bable », un incen­die qui devait inter­rompre les opé­ra­tions de sto­ckage enga­gés jus­qu’a­lors sur l’u­nique site en France de sto­ckage de déchets indus­triels dan­ge­reux, dits de « classe 1 » (déchets dan­ge­reux) et « classe 0 » (déchets hau­te­ment toxiques).

« Sto­ca­mine le site idéal pour le sto­ckage de vos déchets ultimes… » titrait une bro­chure de pré­sen­ta­tion du pro­jet dans les années 90… 

L’in­cen­die aura révé­lé la faillite éco­no­mique et la ges­tion peu scru­pu­leuse de l’entreprise.

20 ans après, ce fleu­ron de la tech­no­cra­tie fran­çaise en matière de ges­tion des déchets laisse :

  • Des dizaines de mil­lions d’eu­ros d’argent public gas­pillés dans l’en­tre­tien de la mine, une véri­table gabe­gie finan­cière en études et exper­tises diverses et variées.
  • Une confiance défi­ni­ti­ve­ment per­due envers l’État qui pro­met­tait pour­tant la réver­si­bi­li­té du sto­ckage et le retrait de tous les déchets en cas d’in­ci­dent grave.
  • 42000 tonnes de déchets chi­miques dan­ge­reux aban­don­nés à 600 mètres sous la plus grande nappe phréa­tique d’Eu­rope, une menace per­ma­nente, une bombe à retar­de­ment lais­sée en héri­tage aux géné­ra­tions futures.

A la faveur d’é­pi­sodes de séche­resse qui vont ten­dan­ciel­le­ment en se mul­ti­pliant, l’eau, res­source vitale que nous pen­sions abon­dante dans notre région avec une nappe phréa­tique de quelques 35 mil­liards de mètres cubes, est en train de deve­nir une res­source rare et précieuse.

Enfouir défi­ni­ti­ve­ment 42000 tonnes de déchets toxiques sur le site consti­tue, de fait, une menace per­ma­nente sur la qua­li­té de cette eau. L’en­fouis­se­ment des déchets au fond d’une mine étant la pire des solu­tions au pro­blème des déchets pro­duits par nos sociétés. 

Il n’est pas conce­vable de conti­nuer à empoi­son­ner cet élé­ment indis­pen­sable à la vie. La pré­ser­va­tion de l’eau est plus que jamais une impé­rieuse et vitale nécessité.

Pour l’en­semble des mili­tants (près de 150 per­sonnes réunies sous une pluie conti­nue ce same­di), il ne fait pas de doute que l’u­nique solu­tion réside dans le désto­ckage des 42000 tonnes de déchets toxiques enfouis. 

Sur les (derniers) rebondissements juridiques :

Tribunal Administratif de Strasbourg, acte I

Le 15 octobre 2021 le Tri­bu­nal Admi­nis­tra­tif d’Appel de Nan­cy annu­lait la déci­sion du Tri­bu­nal Admi­nis­tra­tif de Stras­bourg du 5 juin 2019, reje­tant les recours en annu­la­tion dépo­sés par le conseil dépar­te­men­tal du Haut-Rhin, la région Grand Est, la com­mune de Wit­ten­heim et Alsace Nature contre l’arrêté pré­fec­to­ral auto­ri­sant le confi­ne­ment défi­ni­tif des déchets de « Sto­ca­mine » à Wittelsheim. 

De même qu’il annu­lait l’Arrêté Pré­fec­to­ral du 23 mars 2017, qui auto­ri­sé le pré­fet du Haut-Rhin à pro­lon­ger pour une durée illi­mi­tée du sto­ckage souterrain. 

Conseil Constitutionnel et la Loi de finance 2022

Le 28 décembre 2021 cen­sure du Conseil Consti­tu­tion­nel, à valoir pour l’article 39 octies de la Loi de Finance, qui pré­sente un carac­tère de « cava­lier légis­la­tif » et est donc illé­gal. Cet article auto­ri­sait l’enfouissement défi­ni­tif du site de « Sto­ca­mine », et en pré­voyait le financement. 

Tribunal Administratif de Strasbourg, acte II

Par une ordon­nance du 25 Mai 2022, le Tri­bu­nal sus­pend l’exécution des articles 3, deuxième ali­néa, 5, 6 et 7 de l’arrêté du pré­fet du Haut-Rhin en date du 28 jan­vier 2022, qui met­tait en demeure les mines de potasses d’Al­sace (MDPA) de dépo­ser un nou­veau dos­sier de demande d’au­to­ri­sa­tion envi­ron­ne­men­tale en vue du sto­ckage illi­mi­té des déchets, suite à l’ annu­la­tion d’une pré­cé­dente autorisation… 

Tribunal Administratif de Strasbourg, acte III

Le 1º’” août 2022, le Tri­bu­nal Admi­nis­tra­tif de Stras­bourg rejette la requête sou­te­nue par le MDPA et l’État, les­quels deman­daient la levée de la sup­pres­sion des tra­vaux de confi­ne­ment des 42000 tonnes de déchets ultimes sto­ckés au fond de la Mine Joseph-Else à Wit­tel­sheim, confor­mé­ment à l’ordon­nance du 25 Mai 2022.

Sur la manifestation 

De nom­breux élus se trou­vaient pré­sents et se sont pliés à l’exer­cice de sou­tien à la mani­fes­ta­tion et aux mani­fes­tants, peu ayant vrai­ment quelque chose à dire qui ne soit redon­dant, hor­mis les asso­cia­tifs his­to­riques, tels Yann Flo­ry, et une poi­gnée d’autres, que l’on peut entendre ci-des­sous, grâce à la cap­ta­tion audio réa­li­sée au cours de la mani­fes­ta­tion par Mar­tin Wilhelm : 

La gale­rie pho­to­gra­phique de Mar­tin Wilhelm :

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