Le conseil départemental du Haut-Rhin se pique désormais de vérifier les comptes bancaires des allocataires du RSA. Il est vrai qu’un travail obligatoire, mais néanmoins bénévole, attend déjà nos profiteurs d’aumône. Au Golgotha des miséreux s’ajoutera donc le calvaire des comptabilités sous surveillance. L’aumônier se veut intraitable, et redouble de mépris souverain, alors même que l’indigent est à poil face à lui.

L’occasion de se demander à quoi pense un Eric Straumann (président du Conseil départemental « Les Républicains ») dès le petit matin, entre deux biscottes ? Serait-ce à son passé de banquier ?
Aujourd’hui mué en cerbère des comptes publics, et thuriféraire de l’idéologie anti-pauvre, il semble impavide, assuré et assumé. Animant avec une stupéfiante bonasserie débonnaire l’ordinaire médiatique du circus politicus, dont il est lui-même un triste auguste local. Il est vrai qu’il n’est pas seul sur piste, puisque son homologue bas-rhinois, Frédéric Bierry, l’avait précédé en la matière.
La condition d’élu est des plus doloristes. Et Straumann sait porter sa croix, comme il sait propager le mensonge et le préjugé:

« Je suis deve­nu une cible. J’ai reçu quelques mails hos­tiles de toute la France, mais les gens que je ren­contre me félicitent »

Mais au diable la piste aux étoiles, et vive les jeux du cirque ! Mort aux vaincus de l’économie ! Place à la loi d’airain contre les plus pauvres, et au tonnerre d’applaudissements qu’Eric Straumann espère en tirer dans l’opinion publique. Présumé coupable, l’allocataire du RSA n’a plus d’autre choix que de justifier indéfiniment sa condition devant une police administrative, intrusive et humiliante. Mais la transparence du pouilleux se paye de l’opacité de l’oligarchie, et son indéfini pouvoir de nuisance.
Pourtant, il n’est pas assuré que le climat d’apparente impuissance lui profite durablement. Des résistances se font jour un peu partout en France, et ailleurs. Reste à escompter que le point de rupture emporte bientôt le personnel politique dans son entier, tout comme les semences de haine qu’il cultive, pour espérer se maintenir et faire diversion.
En attendant le moment de grâce, une association comme la Ligue des Droits de l’Homme a publié un communiqué dénonçant fermement la dérive populiste des élus alsaciens.

 

Gun­dulf de Fronde