Jeu­di 26 mai 8ème jour­née d’action…

A l’appel de l’Union dépar­te­men­tale CGT 68, une cin­quan­taine de voi­tures sont ras­sem­blées à par­tir de 10h 30 sur le par­king de Cora Dor­nach pour prendre part à l’action « escar­got » ; objec­tif: rejoindre la mani­fes­ta­tion inter­syn­di­cale à Col­mar en emprun­tant l’autoroute à vitesse réduite; mili­tants, médias, gen­darmes et agents des ren­sei­gne­ments se retrouvent dans une ambiance décon­trac­tée sous un grand soleil…

Le res­pon­sable CGT donne lec­ture du cour­rier de la Pré­fec­ture refu­sant ce par­cours et pro­po­sant la N83 comme alternative.

Vote en plein air des mili­tants à l’initiative du secré­taire de l’U.D; refus una­nime du par­cours alter­na­tif par les quelques dizaines de mani­fes­tants présents.

Négo­cia­tion entre le gra­dé repré­sen­tant la force publique et les res­pon­sables syn­di­caux : quelle vitesse res­pec­ter sur l’autoroute, ne pas blo­quer la voie d’urgence…. et mises en garde: risques d’amendes.

Au moment du départ une vidéo cir­cule sur les smart­phones: débrayages et inter­ven­tions dans les ate­liers en cours à l’instant même à l’usine Peu­geot Mulhouse.

Vitesse de croi­sière de «l’escargot» jusqu’à Col­mar: entre 45 et 55 kms heure sur les deux voies.

Pas de gêne forte pour les véhi­cules sur l’autoroute; quelques camions croi­sés klaxonnent en signe d’approbation (…quant à « l’escargot » les rou­tiers ont évi­dem­ment un savoir-faire et des moyens tout autres…).

A mi-par­cours, les gen­darmes arrêtent les 8 voi­tures de tête, les autres conti­nuent; les 8 sont contrô­lés: papiers etc. Amendes à venir pour non res­pect de la vitesse mini­male de 60 kms sur l’autoroute ? plus sérieux ? A suivre….

On arrive à Colmar :

Ras­sem­ble­ment devant la pré­fec­ture; essen­tiel­le­ment syn­di­cats CGT, forte pré­sence des syn­di­cats FO, par­ti­ci­pa­tion de syn­di­cats CFDT, PCF, pré­sence des « Nuit debout » de Gueb­willer et Mulhouse.

Prises de parole devant la pré­fec­ture, exi­gence una­nime du « retrait » de la loi El Khomri.

14h30: Départ de la mani­fes­ta­tion dans les rues de Col­mar. Quelques cen­taines de mani­fes­tants (700 ? 800 ?). En tous cas Col­mar n’a pas connu depuis très long­temps une telle mobi­li­sa­tion dans la rue.

Il fait de plus en plus chaud mais le dyna­misme reste intact pour fou­ler les rues du centre de Col­mar… mots d’ordre habi­tuels sur la dite-loi; la nou­velle que Fes­sen­heim est en grève cir­cule, les échanges entre mani­fes­tants sur les der­nières décla­ra­tions gou­ver­ne­men­tales contra­dic­toires sont nom­breux ; des mots d’ordre nou­veaux sont repris (« Valls au cachot »). 

Aucune vel­léi­té de vio­lence. Une « Force tran­quille »  (nou­velle ver­sion) ? L’idée qu’une vic­toire n’est peut être pas si loin, (mais laquelle) ?

Séré­ni­té, déter­mi­na­tion, volon­té d’unité, conscience que, peut être, des lignes bougent, sen­ti­ment expri­mé tran­quille­ment qu’il fau­dra conti­nuer autant que nécessaire…

Les deux mul­hou­siens défé­rés devant le tri­bu­nal cor­rec­tion­nel de Mul­house début juillet, après leurs démê­lés avec les forces de l’ordre lors d’une mani­fes­ta­tion récente sont pré­sents; ils sont tous deux par­ti­ci­pants actifs aux « Nuit debout » à Mul­house et l’un est un mili­tant CGT connu ; un pan­se­ment épais recouvre un de ses doigts gra­ve­ment écra­sé par un coup de matraque.

Cette mani­fes­ta­tion démontre à nou­veau que les images pas­sées en boucle d’incidents et de vio­lences, les com­men­taires de pseu­do-experts dont nous abreuvent les médias, ne reflètent en rien la réa­li­té pro­fonde et la digni­té dont font preuve les sala­riés en lutte pour le res­pect de leurs droits fondamentaux.

J’échange quelques pro­pos avec le pro­prié­taire d’un chien, pro­té­gé du soleil par un dra­peau CGT. Nous conve­nons sans peine que cette loi, son chien n’en veut pas non plus !

Fin de par­cours, annonce de pro­chaines mobi­li­sa­tions, natio­nale le14 juin, mais aus­si locales .

Chris­tian Rubechi