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Une onzième journée de manifestations dans toute la France et déjà une douzième s’annonce pour mardi 5 juillet. Pourtant la « grande » presse ne ménage pas ses efforts pour rappeler à chaque manif que tout cela se « dégonfle ». Et annonce que « de toute façon », Manuel Valls et François Hollande ne reculeront pas, que le texte sera voté à l’Assemblée nationale début juillet. L’exécutif serait « droit dans ses bottes » comme l’avait affirmé, menton en avant, un certain premier ministre aujourd’hui candidat à la candidature à la présidence de la république. On en connaît l’issue en 1995…

Une écra­sante majo­ri­té contre la loi travail

Per­sonne ne peut évi­dem­ment pré­ju­ger de l’issue de ce com­bat entre la majo­ri­té des citoyens et la mino­ri­té autour du gou­ver­ne­ment. On a vu que les méthodes les plus anti­dé­mo­cra­tiques telles que l’utilisation du 49–3 sont uti­li­sées sans état d’âme par ce gou­ver­ne­ment pour arri­ver à ses fins.

La par­ti­ci­pa­tion aux mani­fes­ta­tions du 28 juin ont certes été un peu en-des­sous des précédentes.

A Col­mar, près de 200 mani­fes­tants ont arpen­té les rues de la pré­fec­ture dans une ambiance bon enfant, en sym­biose avec la popu­la­tion assez nom­breuse dans les rues com­mer­çantes en cette période de solde.

Mais comme ont pu le rap­pe­ler les ora­teurs Arnaud Anthoine (CGT) et Jacques Rimeize (CGT-FO), cette mobi­li­sa­tion relève plu­tôt du mara­thon que du 100 mètres en ath­lé­tisme. Il faut durer et dans la durée il y a des hauts et des bas.

Ce qui encou­rage les syn­di­cats oppo­sés à la loi, c’est entre autres le résul­tat d’un son­dage qui met une fois encore le gou­ver­ne­ment dans l’embarras comme le montre le gra­phique ci-dessous :

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Ce n’est pas le pre­mier son­dage qui prouve que l’opinion publique est, dans sa très grande majo­ri­té, hos­tile au texte et au recours du 49–3 pour le faire pas­ser à l’Assemblée. Mais il démontre aus­si une nou­velle fois, que les citoyens consi­dèrent que c’est bien le gou­ver­ne­ment qui est  le res­pon­sable de cette situa­tion et que c’est à lui de faire un pas. M. Valls en tien­dra-t-il compte en rece­vant les syn­di­cats ? On peu en dou­ter, tant il est enfer­mé dans ses cer­ti­tudes et ses errances.

Une mobi­li­sa­tion internationale

Nous avons ren­du compte, ici même, du sou­tien du DGB du Land de Hesse aux mani­fes­ta­tions alsa­ciennes contre la loi Tra­vail. Et rap­pe­lant qu’eux aus­si sont en butte aux ten­ta­tives du patro­nat de rame­ner les négo­cia­tions sociales à l’entreprise là où il se sent plus fort pour impo­ser des reculs sociaux à des sala­riés pris en otage par d’éventuelles menaces sur l’emploi voire l’existence de l’entreprise.

Attac Alle­magne s’associe à ce sou­tien en décla­rant notam­ment  « Nous, scien­ti­fiques, publi­cistes et syn­di­ca­listes d‘Allemagne, expri­mons notre soli­da­ri­té avec les per­sonnes qui en France pour­suivent leur contes­ta­tion de la « réforme » du Code du tra­vail et conti­nuent à faire grève contre elle. Ces grèves et cette contes­ta­tion sont légi­times, indis­pen­sables, et consti­tuent un exemple pour l’ensemble de l’Union Euro­péenne. »  https://france.attac.org/auteur/collectif-d-allemagne-a-l-initiative-du-conseil-scientifique-d-attac-allemagne

A Lille, une cen­taine de tra­vailleurs belges ont par­ti­ci­pé à la mani­fes­ta­tion mar­di 28:  « Nous vivons les mêmes attaques sur la durée du temps de tra­vail, sur la pré­ca­ri­sa­tion des contrats… Notre gou­ver­ne­ment a beau être de droite, les mêmes recettes sont appli­quées en France. Nous avons la loi Pee­ters, vous avez la loi Tra­vail.» ont-ils décla­ré pour jus­ti­fier leur présence.

En effet, par­mi ses mesures les plus emblé­ma­tiques, cette réforme du tra­vail belge veut annua­li­ser la durée heb­do­ma­daire moyenne du temps de tra­vail, avec une durée jour­na­lière de 9 heures et heb­do­ma­daire de… 45 heures contre 38 actuel­le­ment, ain­si qu’une durée tri­mes­trielle de 143 heures.

La réforme sou­haite éga­le­ment mettre en place pour tous les tra­vailleurs un compte de cré­dit de 100 heures sup­plé­men­taires ‑jus­qu’à 360 heures en cas de signa­ture d’une conven­tion col­lec­tive de tra­vail– « qu’ils ne devront pas récu­pé­rer mais pour­ront se faire payer ou faire mettre sur leur compte car­rière ». Avec ça, il sera pos­sible d’al­ler jus­qu’à 11 heures de tra­vail par jour ou 50 heures par semaine.

Les trois syn­di­cats belges (FGTB, de ten­dance socia­liste, la CSC, confé­dé­ra­tion des syn­di­cats chré­tiens et la CGSLB (libé­ral) sont unis, eux, comme les doigts de la main pour contrer ce pro­jet et ont orga­ni­sé de nom­breuses mani­fes­ta­tions depuis le début de l’année.

La Coa­li­tion des orga­ni­sa­tions de jeu­nesse pour le retrait de la loi Pee­ters, un regrou­pe­ment de vingt orga­ni­sa­tions de jeu­nesse a, elle aus­si, lan­cé un appel contre l’adoption du pro­jet de loi outre-Quiévrain.

Un paral­lé­lisme frap­pant avec la situa­tion fran­çaise. A l’exception notable de la frac­ture qui touche le syn­di­ca­lisme fran­çais : mais là aus­si, la CFDT et la CFTC, seuls syn­di­cats pour le texte, sont bien iso­lés face aux orga­ni­sa­tions qui s’y opposent et aux­quels se sont asso­ciés à pré­sents la CFE-CGC et l’UNSA en désac­cords sur cer­tains articles de la loi.

Un gou­ver­ne­ment en mino­ri­té, des syn­di­cats mino­ri­taires sur un texte de loi reje­té par une par­tie impor­tante de la socié­té : pour­ront-ils aller jusqu’au bout et à quel prix ?

MM

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