La tragédie syrienne est devenue avec sa prolongation interminable (six ans déjà) un symbole qui reflète l’état de notre monde en transition vers un nouveau qui a du mal à naître.
Dans sa durée insensée, elle a laissé, une quête pour la liberté, s’enchevêtrer avec une répression à outrance et une violence inouïe.
L’inévitable drame humain qui s’en suit se heurte aux enjeux géopolitiques et aux intérêts étatiques.
Tout cela pourrait nous conforter dans notre impuissance devant un orient toujours « compliqué » et de plus en plus imbriqué dans ses ramifications religieuses, ethniques et historiques.
Il se trouve qu’un collectif mulhousien refuse que cette relative impuissance soit prise pour de l’indifférence. Contrairement à ce que certains pourraient penser, le Proche-Orient est culturellement et historiquement très proche de nous.
Le drame que vivent des centaines de milliers de familles syriennes ne peut que nous affecter en premier lieu humainement mais aussi effectivement. L’indifférence n’est pas un acte neutre, c’est un message d’exclusion. Or, exclure des millions de gens de notre sphère de préoccupation, les laisser à la dérive, en proie à toutes sortes de violence, est source de frustration, d’extrémisme et de clivage.
Le besoin d’en parler, de poser des questions, de tenter de comprendre et pourquoi pas de s’engager, a poussé le collectif à organiser un débat/rencontre à l’initiative de l’association mulhousienne « ASFS Alsace » (Association de Solidarité Franco Syrienne Alsace) avec l’aide des acteurs de la société civile « mulhousienne »: l’AADA (Association d’Accueil des Demandeurs d’asile), l’Alterpresse 68, Amnesty International, La Cimade, Collectif Urgence Welcome, GAIC 68 (Groupe d’amitié Islamo-Chrétienne), Ligue des Droits de l’Homme, Pastorale des Migrants, Radio MNE, SPMO (Solidarité et Paix au Moyen Orient).
Mardi 21 mars 2017 à 18 h 30
Salle de la Fraternité – 18, rue d’Alsace – Mulhouse
Entrée libre
Dans le but de progresser dans la compréhension, ont été invité des experts du monde académique tels que François Burgat pour nous aider à situer le drame syrien dans son contexte politique, historique et sociale ainsi que Samira Mobeied pour nous parler des chrétiens d’orient, source de préoccupation et de confusion affective et intellectuelle.
Une table ronde avec les témoignages de réfugiés syriens aidera à poser la question: que faire? Rien n’est mieux qu’un entr’acte musical pour adoucir les mœurs surtout si la musique rappelle la ville d’Alep et Julien Weiss, un musicien mulhousien mort par son amour d’Alep.