Photo de Martin Wilhelm

Sur la manifestation

Au lendemain du 15 septembre, et des premières suspensions de contrat de travail opérées sur des personnels hospitaliers (3000 selon le ministre de la Santé, Olivier Véran), un peu plus de 250 personnes se sont jointes à un nouveau rassemblement devant l’Agence régionale de santé, délégation du Grand-Est, ce jeudi 16 septembre à Colmar.

L’ambiance alternait entre résignation et colère froide. La peur de l’avenir s’entremêlant au besoin de se raccrocher par moments à des discours un peu trop simplistes contre les vaccins, dont on avait le sentiment qu’ils ajoutaient à la détresse du public, plutôt que d’affermir ses positions.

De son côté, Guillaume Raimondi, délégué syndical CGT de l’Union syndicale départementale 68, officiant au centre hospitalier de Guebwiller, paraissait le seul à tenir un discours construit, notamment socialement.

Contre l’obligation vaccinale, fondée sur un vice du consentement, contre le passe sanitaire, mais pour le bien-être au travail et la santé de tous.

A ce titre, le syndicat réclame toujours :

La suspension immédiate de l’obligation vaccinale anti-covid pour tous les professionnels de la santé et du secteur médico-social
La réalisation d’audits par des cabinets indépendants sur les risques psychosociaux partout où court l’obligation vaccinale, quand Guillaume Raimondi évoque avec nous des situations proches du harcèlement moral de la part de certains employeurs
Le suivi systématique des effets Indésirables pouvant survenir chez les personnes vaccinés contre le covid-19
Des augmentations massives de personnels médicaux, paramédicaux et médico-sociaux dans tous les établissements, pour combler le manque chronique, assurer une qualité de soins optimale et le bien-être au travail même en pandémie, et assurer des missions de prévention dans les écoles et dans les entreprises

Et de manière plus générale, afin de traiter à la racine les problèmes dont pâtissent les malades les plus graves de l’épidémie, une campagne nationale de santé publique, centrée sur la lutte et la sensibilisation contre la sédentarité, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers et de nombreuses maladies inflammatoires.

La prévention primaire constituant à l’évidence le meilleur moyen de protéger les individus contre toutes les infections.

Une délégation de manifestants, composé d’un médecin, d’un infirmier, d’un éducateur spécialisé a enfin été reçu par Pierre Lespinasse, délégué territorial de l’ARS Grand-Est.

Sur les données officielles

Au 12 septembre, 95% des personnels libéraux, 89% des personnels en EHPAD, et 89% des personnels soignants en établissements de santé ont reçu au moins une dose de vaccin.

Pour autant, selon le décompte effectué la semaine dernière par le ministère de la Santé, quelques 300.000 professionnels exerçant en établissement de santé et dans le secteur médico-social ne sont pas encore vaccinés. Du côté du secteur libéral, on compterait 50.000 médecins et soignants n’ayant pas encore eu d’injection.

Les sapeurs pompiers, qui ont déposé leur casque avant hier devant la Préfecture à Strasbourg, sont rétifs à cette obligation à laquelle ils espéraient échapper, au même titre que les policiers : le 3 septembre, la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS) estimait à 80% environ, le nombre de pompiers qui ont amorcé un cycle vaccinal.

Par ailleurs, la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) affirmait que 13% des ambulanciers n’étaient pas vaccinés et qu’ils ne souhaitaient pas l’être.

Les professionnels soumis à l’obligation vaccinale n’ayant reçu qu’une seule dose devront justifier d’un test PCR négatif datant de moins de 72 heures. S’ils ne faisaient pas état d’un schéma vaccinal complet au 15 octobre, ils verront leur contrat de travail suspendu, avec gel du salaire, sauf pour ceux justifiant d’une contre-indication à la vaccination.

Des chiffres qui pêchent par incohérence et flou. 3000 soignants étant officiellement suspendus, alors qu’un total de 300 000 professionnels ne sont pas vaccinés, cela ne représente donc qu’à peine 1% des effectifs. Qu’en est-il en vérité, et pourquoi ces chiffres ne sont-ils pas clairement documentés, notamment auprès des syndicats ?

Reste que les menaces pèsent désormais sur l’offre de soins, en raison du retrait présent et futur de nombreux personnels soignants, privés de travail, à tout le moins jusqu’au 15 novembre, date d’extinction prévue du passe sanitaire.

Galerie photographique de Martin Wilhelm :

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