Dans le cadre de ses actions « Pas de produits de la colonisation dans nos magasins » L’Association France Palestine Solidarité Alsace (AFPS) organise une nouvelle journée d’action le samedi 25 mars contre l’importation des produits des colonies israéliennes. Elle lance un appel aux consommateurs citoyens pour qu’ils signalent dans les magasins les produits étiquetés faussement « Israël « sans que l’on sache s’ils sont produits en Israël ou dans les Territoires palestiniens illégalement occupés.
Selon Guy Peterschmitt, président de l’AFPS Alsace et Christian Rubechi, membre de la direction nationale de l’association, qui tenaient une conférence de presse à Colmar le 22 mars, cette action ne vise pas à bannir toute importation d’Israël mais bien à viser bien spécifiquement les produits qui sont issus de territoires que des colons occupent en violation de toutes les règles et résolutions internationales dans les frontières de juin 1967 qui imposent la coexistence de deux états souverains C’est entre autres le cas de la résolution 242 du Conseil de sécurité adoptée le 22 novembre 1967. La dernière résolution du Conseil de Sécurité l’ONU date de fin 2016 et – pour la première fois – exige l’«arrêt immédiat et complet des activités israéliennes de colonisation dans les territoires palestiniens occupés», y compris Jérusalem-Est.
Israël rejette toutes les résolutions onusiennes, continue et accélère l’occupation illégale.
Le gouvernement israélien, dominé à présent par l’ultra-droite, refuse d’appliquer le droit international et encourage une colonisation illégale systématique. Cette attitude est une des causes fondamentales des tensions, des affrontements, de la violence qui caractérisent la situation. Certes, on trouve dans la population israélienne y compris au sein de la Knesset, le parlement israélien, un mouvement qui défend l’application des résolutions onusiennes et qui soutient les campagnes pour forcer le gouvernement à les prendre en compte. L’AFPS est en contact étroit avec des associations et partis politiques de cette tendance qui sont devenus la 3e force politique au sein du parlement israélien.
Faire une pression pour l’application du droit international
L’AFPS en France, mais également beaucoup d’autres associations en Europe et dans le Monde, a lancé des actions sur ce point, depuis l’appel lancé par de nombreuses organisations de la Société civile palestinienne, dont la campagne « BDS » (pour Boycott, Désinvestissement et Sanctions).
Le boycott concerne les produits, entre autres alimentaires, venant des territoires occupés.
Le désinvestissement s’adresse aux banques et grandes sociétés qui soutiennent d’une manière ou d’une autre des constructions de bâtiments ou d’infrastructures dans le cadre de l’occupation illégale.
Les sanctions demandées sont avant tout la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, du fait de l’article 2 de cet accord qui précise que les deux parties s’engagent à respecter les droits de l’homme.
Le boycott des produits alimentaires
Inspiré par cette arme utilisée contre le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud, les représentants de la société civile palestinienne ont lancé un appel pour appliquer la même mesure en boycottant les produits issus des territoires illégalement occupés. C’est là l’objet de la campagne relancée par l’AFPS à partir du 25 mars et qui appelle les consommateurs-citoyens à opérer ainsi :
- Repérer dans les magasins d’alimentation, grandes surface, des produits étiquetés de provenance israélienne sans que soit précisé si cela vient d’un territoire occupé, ce qui est en fait très souvent le cas (en particulier pour les fruits et légumes).
- Prendre une photo avec son téléphone pour visualiser le produit et l’étiquette
- Envoyer le tout, accompagné par le ticket de caisse, le nom du magasin, la ville et la date à alsace.solidarité@gmail.com
L’AFPS enverra ces données (sans vos coordonnées) à la Direction départementale de la Cohésion sociale et de la protection des populations aux fins de demander une vérification de la conformité de l’étiquetage.
L’avis du Ministère de l’Economie et des Finances
Dans un avis publié le 26 novembre 2016, le Ministère de l’Economie et des Finances exige que soient précisés les lieux d’origine des produits venant d’Israël. Ainsi, il est explicitement précisé : « En ce qui concerne les produits issus de Cisjordanie ou du plateau du Golan (y compris Jérusalem – Est)… il est nécessaire d’ajouter, entre parenthèses, l’expression « colonie israélienne » ou des termes équivalents ». Le but est d’arriver à discerner des produits venant de l’Etat d’Israël ou des Territoires occupés pour ne pas risquer une tromperie du consommateur, répréhensible en droit européen comme en droit français.
Or, cette précision est rarement apportée et l’Etat d’Israël qui triche souvent sur les origines réelles des produits. Il est donc du ressort d’une part des autorités françaises, d’autres part des distributeurs et importateurs de vérifier l’origine des importations. Dans le doute, il vaut donc mieux ne pas les acheter, ne serait-ce que pour contraindre Israël à appliquer les règles.
De nombreuses associations françaises, européennes, internationales s’associent à cette campagne qui a déjà connu des succès importants – qu’on se souvienne par exemple de la campagne visant l’opérateur téléphonique « Orange »
Nous relaierons les évolutions significatives dans nos colonnes de la campagne « BDS ».
Michel Muller