Le dépu­té-maire avait orga­ni­sé il y a un an dans sa bonne ville de Cer­nay un fan­tas­tique mee­ting autour d’un cer­tain Fillon Fran­çois, de longue date can­di­dat obs­ti­né aux élec­tions pré­si­den­tielles, et donc aux pri­maires de la droite. En com­pa­rai­son, le mee­ting de Jup­pé orga­ni­sé en juin 2016 à Mul­house sur le même thème, parais­sait léger.

Les ambiances res­pec­tives de ces deux raouts pré­fi­gu­raient sans doute – contrai­re­ment à ce qu’in­di­quaient les son­dages de l’é­poque – le triomphe de Fran­çois Fillon aux pri­maires. Son sou­tien de la pre­mière heure dans le Haut-Rhin, Michel Sor­di, était aux anges : son propre triomphe devait suivre quelques mois plus tard… Et puis.… Et puis… Et puis…

Les coin-coins de l’af­freux palmipède

Et puis… Un mira­cu­lé de la grippe aviaire est venu s’en mêler. Dans un coin-coin étouf­fé, cet affreux pal­mi­pède annonce l’exis­tence d’une enri­chis­sante socié­té : C2F (Conseil Fran­çois Fillon). Et révèle qu’une grande par­tie du pro­gramme du presque-loca­taire de l’E­ly­sée a été rédi­gé par le MEDEF, en par­ti­cu­lier par son sec­teur assu­rances et finances. Deux coin-coins cap­tés hélas par les seuls assi­dus du « Canard », mais qui furent sui­vis d’un troi­sième qui déclenche sou­dai­ne­ment un immense tin­ta­marre média­tique : la col­la­bo­ra­trice par­le­men­taire Péné­lope Fillon, gras­se­ment payée, n’au­rait pas fait grand chose.

Et puis… Peut-être étour­di par tout ce vacarme, et après consul­ta­tion des dos­siers éta­blis par la Haute Auto­ri­té pour la Trans­pa­rence de la Vie Publique (HATVP), le quo­ti­dien « L’Al­sace » s’au­to­rise, fin jan­vier, la publi­ca­tion de la liste des par­le­men­taires alsa­ciens qui emploient leur famille. Le cas, lourd, de Michel Sor­di lui vaut même une inter­view par­ti­cu­lière quelques jours plus tard et une conclu­sion sévère du jour­na­liste qui écrit à pro­pos de l’é­pouse du dépu­té (qui est aus­si une de ses col­la­bo­ra­trices par­le­men­taires) : « L’af­faire évoque, à un degré moindre, le cas de Mme Fillon ».

Et puis… L’Alterpresse68 ?… Non, non… Enfin… On ne se pré­tend pas tota­le­ment inno­cents, puisque nous nous sommes pen­chés lon­gue­ment sur les décla­ra­tions de Michel Sor­di à la HATVP pour lui poser « 7 ques­tions ». Mais de là à affir­mer que nous avons joué un rôle déci­sif dans l’ef­fa­rante des­cente aux enfers de l’é­lu de Cer­nay qui vient de renon­cer à sa can­di­da­ture aux pro­chaines légis­la­tives, tout de même !… Quoique… L’hy­po­thèse est quand même plus plau­sible que celle avan­cée par la jour­na­liste Y. Bal­de­weck, visi­ble­ment navrée d’a­voir ouvert la boîte de Pan­dore en publiant fin jan­vier la fiche HATVP du dépu­té, et qui met le renon­ce­ment de Michel Sor­di sur le compte d’une prise de conscience subite de son âge et d’un pro­blème de cumul de mandat !…

La 8ème question

Nous ne nions pas que nous avons occa­sion­né quelques tra­cas à Mon­sieur le dépu­té en lui adres­sant début mars, par voies élec­tro­nique et pos­tale, une lettre (mise en ligne le 8 mars) accom­pa­gnée de « 7 ques­tions » que nous n’a­vons pas publiées tout de suite. La récep­tion de ce cour­rier a même for­te­ment per­tur­bé le secré­ta­riat par­le­men­taire de l’é­lu comme pour­ront s’en rendre compte ceux qui iront lire le pre­mier com­men­taire en recon­nais­sant la source (9 mars 2017, source : corinnecoudereau@orange.fr) dépo­sé au bas de l’ar­ticle : Dos­sier Sor­di : on l’approfondit !

Certes, ces « 7 ques­tions » c’est du béton. Solide, mais for­cé­ment lourd, aus­tère et rugueux. Si bien que peu de nos lec­trices et lec­teurs ont lu pour l’ins­tant l’ar­ticle qui les contient : Dos­sier Sor­di : les 7 ques­tions posées au dépu­té. D’au­tant que sa mise en ligne est récente (22 mars 2017). Il faut dire à notre décharge que nous avons été retar­dés par les hési­ta­tions du dépu­té qui fina­le­ment a déci­dé de ne pas nous répondre.

Certes, nous avons aler­té la HATVP. Mais, même si elle s’est dotée d’une charte et d’in­ten­tions fort louables, des limites étroites ont été fixées à son action en faveur de la trans­pa­rence. Et, sur­tout, elle est débor­dée, comme le sou­ligne le « Canard Enchaî­né » du 22 mars.

Qu’à cela ne tienne ! On essaie­ra de sup­pléer aux insuf­fi­sances de la HATVP. On ne va pas lais­ser tom­ber, comme le dépu­té. On estime en effet que les pra­tiques occul­tées d’un élu cor­res­pondent à des choix poli­tiques qui doivent être éclai­rés. C’est l’in­té­rêt pre­mier de la transparence.

Pre­nons un exemple : la 6ème des « 7 ques­tions » concerne de près le maire de Cer­nay que Michel Sor­di entend res­ter, et qu’il a été, en exer­çant à ce titre des fonc­tions au sein de « DOMIAL ». On pour­rait aus­si inter­ro­ger sur le sujet l’an­cien maire de Thann, J.P. Baeum­ler, que Michel Sor­di vient de citer pour se féli­ci­ter d’a­voir « tra­vaillé » avec lui. En effet : tous les deux repré­sen­taient leurs com­munes qui étaient « action­naires » dans la struc­ture « ESPACE RHENAN » qui a subi­te­ment « dis­pa­ru » après avoir connu quelques dif­fi­cul­tés financières…

Autre exemple de notre saine curio­si­té : les trois pre­mières des « 7 ques­tions » nous paraissent si for­te­ment liées à l’ac­tua­li­té inter­na­tio­nale qu’on brûle d’en­vie de rédi­ger une 8ème ques­tion à Michel Sor­di !… Comme la pre­mière fois, nous nous enga­geons : s’il accepte une inter­view, nous lui sou­met­trons, au préa­lable, cette ques­tion sup­plé­men­taire en la publiant simul­ta­né­ment dans nos colonnes.

Plus trans­pa­rents et sym­pas, on ne peut pas être !

L’é­quipe de L’Alterpresse68, lun­di 27 mars 2017

Pour toute réponse ou réac­tion, mer­ci, Mon­sieur le dépu­té, de pri­vi­lé­gier l’a­dresse élec­tro­nique : redaction@lalterpresse.info

Nous insis­tons encore une fois : la lec­ture – un peu rébar­ba­tive, c’est vrai – des fameuses « 7 ques­tions posées au dépu­té » est néces­saire pour une bonne com­pré­hen­sion de la situation.

Ces « 7 ques­tions » (mises en ligne le 22 mars 2017) avaient été annon­cées dans l’ar­ticle : Dos­sier Sor­di : on l’approfondit ! (8 mars 2017).

Un qua­trième article a été publié le 18 avril : Dos­sier Sor­di : mis­sions spé­ciales et mutisme spécieux

Un cin­quième article a été mis en ligne le 29 mai : Dos­siers Sor­di et Sto­ca­mine : sor­tons la véri­té du fond du trou ! ; un autre, publié le même jour, le com­plète en pro­po­sant une action qui vise à y voir plus clair sur le dos­sier Sto­ca­mine : Pour une enquête par­le­men­taire sur le dos­sier Stocamine