En ce 20 juin 2019, à l’occasion de la Jour­née mon­diale des réfu­giés, le CCFD-Terre Soli­daire orga­ni­sait, Place de la Réunion, comme elle le fai­sait dans plu­sieurs autres villes (Paris, Rouen, Tou­louse, Stras­bourg, Mar­seille…) sa céré­mo­nie des « Bar­be­lés d’Or ».

Un sym­bole suf­fi­sam­ment expli­cite, qui « récom­pense » les pays euro­péens déten­teurs de records en matière de vio­la­tion des droits des per­sonnes migrantes et du droit d’asile.

L’occasion sur­tout d’interpeller les citoyens sur l’inhumanité des poli­tiques migra­toires euro­péennes actuelles.

La céré­mo­nie s’inscrit au demeu­rant dans le cadre d’une cam­pagne glo­bale lan­cée le 27 mai par le CCFD-Terre Soli­daire, sous le hash­tag: #Soli­dai­res­Fa­ceAux­Fron­tieres

Celle-ci vise à décons­truire les pré­ju­gés et sen­si­bi­li­ser les citoyens sur les consé­quences des poli­tiques de fer­me­ture des fron­tières, et invite à créer du lien avec les per­sonnes migrantes, en don­nant corps au prin­cipe de solidarité.

Le pre­mier de ces pré­ju­gés étant celui de « l’invasion migra­toire ». Alors même qu’à peine 3,4% de la popu­la­tion mon­diale ne vit pas dans son pays d’origine, contre 2,9% en 1990. Par ailleurs, au sein de l’Union Euro­péenne, 6% des per­sonnes seule­ment sont d’origine extra-euro­péenne, et que 85% des réfu­giés à tra­vers le monde ont trou­vé asile dans un pays en déve­lop­pe­ment, et non en occi­dent.

Enfin, les poli­tiques de fer­me­ture ne font que favo­ri­ser les réseaux cri­mi­nels, la traite, et l’é­co­no­mie des pas­seurs.

A ce sujet le CCFD informe que l’Union Euro­péenne et ses États membres mènent de longue date des poli­tiques migra­toires inhu­maines et dispendieuses. 

Ain­si, plus de 1000 km de murs ont été éri­gés en Europe, et plus de 21 mil­liards d’euros sont pré­vus pour ren­for­cer les fron­tières exté­rieures de l’Union Euro­péenne d’ici 2027.

Les poli­tiques migra­toires actuelles ont pro­vo­qué le décès de 34 000 per­sonnes ces 20 der­nières années. Elles sont mortes en mer, en ten­tant de tra­ver­ser une fron­tière, ou encore dans les centres de rétention. 

Rai­son pour laquelle l’association déployait sur toute la lar­geur de la Place de la Réunion, un long et impres­sion­nant ruban com­por­tant les noms et cir­cons­tances des décès de 17 000 per­sonnes, sur les 34 000 esti­més à ce jour. 

Pour en reve­nir à la « céré­mo­nie », ont donc été recon­nus lau­réats des « Bar­be­lés d’Or » 2019 :

La Hon­grie, pour sa poli­tique de dis­cri­mi­na­tion sys­té­ma­tique et son refus d’accueil des deman­deurs d’asile.

La Répu­blique Tchèque, pour avoir reje­té plus de 90% des demandes d’asile qui ont été dépo­sées sur son territoire.

Enfin, la France ne pou­vait échap­per à son prix bien méri­té, afin de sou­li­gner le net dur­cis­se­ment des poli­tiques d’accueil et d’asile du gou­ver­ne­ment Macron et Philippe… 

Enfin, 3 asso­cia­tions ont été récom­pen­sées pour leur dévoue­ment à la cause des réfu­giés: l’As­so­cia­tion d’aide aux deman­deurs d’a­sile (ADA), la Cimade, et la Ligue des Droit de l’Homme.

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