En grève reconductible, une trentaine d’agents spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) se retrouvent depuis hier devant l’entrée C de la mairie de Mulhouse. Le mouvement devrait se poursuivre tous les lundis, mardis, jeudis et vendredis à 16h, jusqu’à obtention de leurs revendications.
Une délégation devrait être reçue aujourd’hui par le Directeur des ressources humaines et le directeur général des services.
Sur les 46 écoles maternelles que compte la ville, certains de ces agents indispensables au fonctionnement des écoles ont vu disparaitre depuis le mois de décembre 2018 des primes liées aux quartiers les plus en difficultés de la ville dans lesquels ils exercent.
Le montant de la prime avoisinerait 37 euros brut. Celle-ci, bien que modeste, fait toute la différence sur la base d’un salaire avoisinant souvent le SMIC.
Les agents réclament également le retour au principe d’une ATSEM par classe (système “N-1” à partir de 5 ou 6 classes, lequel entraine un roulement obligatoire de leur part parmi les classes, et justifie surtout la suppression d’un poste). Or, il y va selon elles de l’hygiène et de la sécurité des enfants.
Il s’agit surtout de réclamer une forme de reconnaissance financière de leur métier, dont la charge est toujours plus prégnante, en termes de responsabilités. Les missions lourdes se multipliant au quotidien : enfants difficiles, manques d’encadrants et confusion de leurs missions avec les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap).
Elles travaillent très souvent à temps incomplet, sur une base-type de 34 heures par semaine, payées 28, afin de bénéficier des vacances scolaires.
Leur rôle éducatif est reconnu par différents décrets. Il leur incombe d’assister les enseignants dans l’animation pédagogique et de s’y impliquer toujours davantage. Elles ont également pour charge de préparer et mettre en place le matériel, assurer l’accueil et l’hygiène des jeunes enfants.
Certaines travaillent par ailleurs au périscolaire afin de compléter leur salaire.
L’académie de Strasbourg compte 469 maternelles publiques (chiffres 2019-2020) bénéficiant d’au moins une ATSEM. Ce sont très majoritairement des femmes dont l’engagement est peu reconnu, et la pénibilité rarement prise en compte.