Ensemble pour la gra­tui­té des Trans­ports, Don­nez du souffle à votre ville, la ren­contre publique  du 15 jan­vier dans le quar­tier des Coteaux de la liste « Cause com­mune », avec Loïc Mine­ry, tête de liste à Mul­house et la par­ti­ci­pa­tion de Kari­ma Del­li, dépu­tée euro­péenne EELV et pré­si­dente de la Com­mis­sion Trans­ports et Tou­risme, disaient bien l’am­bi­tion des orga­ni­sa­teurs, qui, pour le dire  en jar­gon cycliste popu­laire  ont « assu­ré le tempo». 

Quant à Kari­ma Del­li, arri­vée à vélo depuis la gare de Mul­house, elle avait « le coup de pédale » et«  la soc­quette en titane », comme son inter­ven­tion l’a démon­tré, et pour conti­nuer à filer la méta­phore.

Et d’ailleurs, on com­prend très vite que la dépu­tée euro­péenne n’a­vait pas mis le « bra­quet d’asth­ma­tique ».

Devant une salle bien rem­plie, elle fait d’emblée la pro­mo­tion du vélo comme fac­teur d’in­tel­li­gence col­lec­tive, puis suit la dénon­cia­tion du phé­no­mène de popu­la­tions et caté­go­ries sociales condam­nées à l’im­mo­bi­lisme, à l’i­so­le­ment géo­gra­phique et donc social, faute de trans­ports en com­mun ou de res­sources suf­fi­santes pour sim­ple­ment se dépla­cer… et qui se réveillent « gilets jaunes »…, puis vient le rap­pel des vic­times des pol­lu­tions aux par­ti­cules fines cra­chées par nos bonnes vieilles (ou pas) bagnoles dont les mesures d’é­mis­sions de par­ti­cules fines étaient (sont tou­jours?) tra­fi­co­tées par des construc­teurs peu scru­pu­leux dans le grand silence com­plice d’au­to­ri­tés publiques com­plai­santes qui ne veulent pas voir le désastre sani­taire en cours, les limites des voi­tures élec­triques qui ne seront pas adap­tées aux condi­tions de cir­cu­la­tions urbaines, la dénon­cia­tion d’un urba­nisme obso­lète aux zones com­mer­ciales excen­trées qui imposent sou­vent l’u­sage de la voiture…

Rap­pel aus­si, exemples à l’ap­pui, des avan­tages des trans­ports en com­mun adap­tés : convi­via­li­té,  arrêts aux horaires adap­tés aux besoins, gra­tui­té et, en consé­quence, deve­nus « Biens com­muns  des usa­gers », fin des dégra­da­tions, et des actes de vandalisme.

Insis­tance sur la néces­saire exten­sion du réseau de pistes cyclables et sa sécu­ri­sa­tion, car le vélo est de moins en moins per­çu comme réser­vé aux spor­tifs et de plus en plus comme le véhi­cule des familles, à condi­tion de béné­fi­cier d’in­fra­struc­tures adap­tées. Nombre de villes constatent le « big bang cultu­rel » et le chan­ge­ment béné­fique de leur image que pro­voque le vélo. Mais beau­coup de villes en France, dont Mul­house, sont encore en queue de peloton. 

Or l’Eu­rope pour­rait bien réveiller le pelo­ton: l’ur­gence cli­ma­tique et la néces­saire réduc­tion des gaz à effet de serre néces­sitent de repen­ser les sché­mas de cir­cu­la­tion : fret fer­ro­viaire,  des­sertes fer­ro­viaires de proxi­mi­té, nou­velles taxa­tions en vue – dont celle du kéro­sène pour l’aé­rien,  sur les cir­cu­la­tions de camions, poli­tiques envers l’in­dus­trie auto­mo­bile revi­si­tées (grand som­met euro­péen de la trans­for­ma­tion auto­mo­bile à venir, tech­no­lo­gies nou­velles, dont le moteur à hydro­gène, lignes budgétaires…).

Puis Loïc Mine­ry a décli­né et rap­pe­lé les réa­li­tés mul­hou­siennes où « les comp­teurs sont blo­qués »: offre de trans­port en com­mun peu adap­tée, plans vélos  pous­sifs et mal arti­cu­lés (on « pédale avec les oreilles » autre­ment dit en jar­gon cycliste…), péna­li­sa­tion tari­faire pour cer­taines caté­go­ries d’u­sa­gers, bus label­li­sés «haut niveau de ser­vice», dont l’ab­sence de régu­la­ri­té et la fré­quence notam­ment ne cor­res­pondent en rien aux condi­tions du label revendiqué.

Sur­tout le can­di­dat a insis­té sur le réa­lisme bud­gé­taire d’une approche « gra­tui­té des trans­ports en com­mun » en rap­pe­lant ses axes de tra­vail (éco­no­mies, ratio­na­li­sa­tions comme la dis­pa­ri­tion de la  billet­te­rie, prio­ri­sa­tions d’ob­jec­tifs, dénon­cia­tions de fan­tai­sies coû­teuses comme les 8 kilo­mètres de fina­li­sa­tion de la ligne TGV Rhin Rhône pour gagner une poi­gnée de minutes sur les tra­jets – sans béné­fi­cier à Mul­house a prio­ri -, coûts du rac­cor­de­ment fer­ro­viaire de l’Eu­roair­port à l’heure où l’im­pé­ra­tif éco­lo­gique vou­drait que l’on réduise les dépla­ce­ments aériens pol­luants «d’a­gré­ment», affec­ta­tion aux pro­jets des pro­duits des taxes poids lourds, révi­sion de cer­tains pro­jets d’a­mé­na­ge­ments urba­nis­tiques mul­hou­siens, ins­crip­tion réso­lue dans les finan­ce­ments euro­péens disponibles…).

Il reven­dique aus­si la légi­ti­mi­té de la liste qu’il conduit, mal­gré une très rela­tive inex­pé­rience,  et réaf­firme  la volon­té et le cou­rage poli­tique comme fac­teurs majeurs du chan­ge­ment pour le dos­sier transport…et  pour tous les autres bien sûr.

Sans oublier le lourd, le « grand bra­quet » donc : l’exa­men de près de la dette muni­ci­pale, les coopé­ra­tions à dyna­mi­ser au sein de la Com­mu­nau­té d’ag­glo M2A et ses 39 com­munes, et notam­ment pour le dos­sier trans­ports, l’exa­men à terme de la reprise ou non de la délé­ga­tion de ser­vice public à SOLEA et du pas­sage en régie directe des trans­ports en commun. 

Et, lors des échanges Kari­ma Del­li lui rap­pelle de ne pas oublier de venir à Stras­bourg au Par­le­ment euro­péen taper aux bonnes portes, car des lignes bud­gé­taires sont dis­po­nibles, mais appa­rem­ment pas connues des édiles mul­hou­siens actuels qui chassent plu­tôt en «chasse – patate», (seuls et sans abri donc).

Ren­dez-vous est donc pris au len­de­main  de l’é­lec­tion du nou­veau maire, la salle en est témoin.

Res­te­ra donc à aller à Stras­bourg pour « prendre les bons wagons » (jar­gon cycliste encore, mais ne signi­fiant pas qu’il fau­dra aller à Stras­bourg en vélo!).

En conclu­sion d’une soi­rée convi­viale et riche en échanges avec la salle, qu’il soit per­mis de dire que cette liste ne roule pas « en fac­teur »,  ni « sur la jante », qu’elle a  «le coup de jar­ret».

Et, pour en finir avec la méta­phore : « Enrhu­me­ra ‑t-elle » ses adversaires ?…

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