La for­mule parait sin­gu­lière dans une éco­no­mie de mar­ché, bien qu’elle soit à nuan­cer. C’est en tout cas la pro­messe for­mu­lée par la Ministre du Tra­vail et des poli­tiques sociales, Nun­zia Catal­fo, séna­trice ori­gi­naire de Sicile, élue sous l’étiquette du « Mou­ve­ment 5 étoiles ».

Plu­tôt que d’assurer le main­tien des emplois, et donc d’administrer l’économie, les auto­ri­tés ita­liennes mettent la main au por­te­feuille pour répondre au désar­roi crois­sant de la popu­la­tion : 3 mil­liards d’euros ser­vi­ront ain­si pour créer un nou­veau « reve­nu d’ur­gence », pré­vu a prio­ri pour 3 mil­lions de béné­fi­ciaires ayant per­du toute acti­vi­té, du fait de l’arrêt éco­no­mique lié à la crise du covid19, et au confi­ne­ment qui s’en est suivi.

Le mon­tant pour­rait s’élever à 400 euros par mois pour une per­sonne iso­lée, et 800 euros pour une famille, mais les chiffres res­tent indi­ca­tifs, car les auto­ri­tés ont encore à iden­ti­fier les seg­ments de la popu­la­tion concer­nés pour lequel il n’existe aucun autre « amor­tis­seur » économique.

La par­ti­cu­la­ri­té étant notam­ment que le gou­ver­ne­ment envi­sage, du bout des lèvres, devoir le ver­ser pareille­ment aux tra­vailleurs non décla­rés, sur pro­duc­tion de jus­ti­fi­ca­tifs de reve­nus, bien qu’il condamne les démarches frau­du­leuses de cette frange du salariat. 

Cet éton­nant dis­po­si­tif d’urgence, qui semble adop­ter la forme d’un reve­nu d’existence (éga­le­ment à l’étude en Espagne), vient com­plé­ter et élar­gir le filet de sécu­ri­té sociale déjà mis en place à l’occasion de l’instauration du « reve­nu de soli­da­ri­té » crée sous l’égide du Mou­ve­ment 5 étoiles, alors coa­li­sé avec la legua de l’ex-ministre de l’In­té­rieur fas­ci­sant Sal­vi­ni, jusqu’en 2019.

Des­ti­né aux chô­meurs en fin de droit, cet autre dis­po­si­tif social est attri­bué sous condi­tion de recherche active d’emploi. Son mon­tant devant éga­le­ment aug­men­ter, pas­sant de 600 à 800 euros par mois très prochainement.

Outre l’exonération de diverses taxes et coti­sa­tions, il est par ailleurs créé un fond de 10 mil­liards d’eu­ros pour per­mettre aux col­lec­ti­vi­tés locales de s’acquitter des fac­tures contrac­tées auprès des entre­prises qui sont créan­cières de l’ad­mi­nis­tra­tion, ont des fac­tures en souf­france, et afin d’at­té­nuer le pro­blème du manque de liqui­di­tés dont elles risquent de souffrir.

Le mes­sage gou­ver­ne­men­tal étant de garan­tir un reve­nu d’ur­gence qui per­met­tra aux couches de la popu­la­tion les plus en dif­fi­cul­té de faire face à la tem­pête, et espère pour ce faire s’appuyer sur les outils finan­ciers déve­lop­pés par l’U­nion européenne…