Le bureau de Poste de la Porte du Miroir fer­mait ses portes voi­ci déjà plu­sieurs semaines à Mulhouse. 

D’autres agences pos­tales ont déjà connu un sort simi­laire il y a quelques temps dans la cité du Boll­werk. C’est que la réduc­tion du nombre de bureaux parait incom­pré­hen­sible à beau­coup dans les quar­tiers popu­laires, qui forment le coeur de la ville, dans les­quels la clien­tèle (notam­ment la plus âgée ou réfrac­taire aux nou­velles tech­no­lo­gies) est tri­bu­taire de lieux de proxi­mi­té essen­tiels, où elle peut reti­rer de l’argent, rece­voir un conseil ou ache­ter un ser­vice pro­po­sé par La Poste. 

D’au­tant plus que la groupe public affiche un chiffre d’af­faires de + 13,3 % au 1er semestre 2020 par rap­port à 2019. La Banque Pos­tale, sup­pri­mée dans les « relais » ou les « agences pos­tales com­mu­nales » (les ser­vices pos­taux de l’a­gence de la Porte du Miroir étant confié à la sta­tion ser­vice « Avia »), ayant à elle seule aug­men­té son chiffre d’af­faires de 33 % dans la même période !

La ville de Mul­house, l’une des plus pauvres de France, devra-t-elle prendre à sa charge une par­tie de ces trans­for­ma­tions, pour pal­lier les consé­quences de la logique de pri­va­ti­sa­tion de la Poste ? Il est vrai qu’elle le fait déjà au Centre social Lavoi­sier, où une agence pos­tale a été dépla­cée depuis quelques années. 

Et quid de « Mul­house, ville du quart d’heure », pour para­phra­ser la for­mule de l’é­quipe muni­ci­pale : « tra­vailler, consom­mer, se diver­tir, s’éduquer, se soi­gner, dans un péri­mètre de 15 minutes à pied ou à vélo de chez soi » ?

« L’as­sem­blée popu­laire citoyenne » dont nous par­lions ici, consti­tuée notam­ment de Agnès Schnei­der, Syl­viane Muré, Ber­nard Roth, Hafi­da Lam­rit et Joseph Simeo­ni (éga­le­ment conseiller muni­ci­pal), ont lan­cé l’a­lerte à ce sujet depuis de nom­breuses semaines. 4095 signa­tures ont d’ailleurs été récol­tées dans le cadre d’une péti­tion pour la sau­ve­garde des agences du ser­vice public pos­tal, et remis en per­sonne à Michèle Lutz, maire de Mul­house. Joseph Simeo­ni inter­ve­nait en conseil muni­ci­pal à ce sujet le 24 septembre. 

Après l’annonce de la créa­tion d’un « relais poste » com­mer­cial et le silence de l’exé­cu­tif muni­ci­pal quant à la fer­me­ture de l’a­gence de la Porte du miroir, les mili­tants ont été reçus pour échan­ger sur la néces­si­té de sanc­tua­ri­ser le ser­vice public pos­tal dans l’es­pace urbain. 

L’ad­joint au com­merce, Phi­lippe Tri­maille, rece­vait donc une délé­ga­tion le 9 novembre. Il a, semble-t-il, com­pris la demande sociale des habi­tants mani­fes­té au tra­vers de la pétition. 

Il a par ailleurs été confir­mé aux membre de l’assemblée citoyenne que pour l’heure, seul le bureau de la porte du Miroir fer­mait ses portes, et qu’il n’y avait aucune infor­ma­tion sur une éven­tuelle fer­me­ture de l’a­gence Briand ou Vau­ban, dont des rumeurs insis­tantes annoncent la fer­me­ture prochaine.

Cela, alors que la notion de « ser­vice public » est appré­ciée très lar­ge­ment par l’é­quipe muni­ci­pale, pour laquelle « seul le ser­vice du public importe », ce qui revient à lais­ser ouverte la ques­tion du sta­tut de l’opérateur…

Phi­lippe Tri­maille confir­mait éga­le­ment que le maire peut faire usage de son droit de véto contre les fer­me­tures, mais uni­que­ment pour les quar­tiers prio­ri­taires de la ville (les QPV), or « la Porte du miroir » est située à la fron­tière, et il a conve­nu que cela pou­vait peser dans la négo­cia­tion qu’il veut ouvrir avec la direc­tion régio­nale de La Poste. 

Il s’est dit prêt à tra­vailler en trans­pa­rence avec les mili­tants dans le but d’aboutir, et un nou­veau ren­dez-vous a été fixé pour le mois de jan­vier, afin de faire le point sur le sujet. 

A suivre, mais le col­lec­tif citoyen pré­vient que d’ici là la mobi­li­sa­tion conti­nue­ra, car il ne veut pas que le bureau de poste de la Porte du miroir ne serve de « miroir aux alouettes »

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