Pho­to de Mar­tin Wilhelm

Les membres du col­lec­tif le Chau­dron des alter­na­tives et du Réseau Urgence Cli­ma­tique et Sociale de Sud Alsace (RUCSSA) ont appe­lé, pour la troi­sième fois, à se ras­sem­bler jeu­di 3 décembre devant la pré­fec­ture à Colmar.

Le motif en était notam­ment l’ordre du jour du CODERST du 3 décembre, fai­sant appa­raitre un point rela­tif au « Pro­jet d’arrêté pré­fec­to­ral por­tant auto­ri­sa­tion pré­fec­to­rale d’exploiter un entre­pôt logis­tique à Ensi­sheim par la socié­té Euro­via 16 pro­ject » .

Cela, alors que Fré­de­ric DUVAL, PDG France d’Amazon affir­mait le 5 novembre sur le pla­teau d’une chaine d’in­for­ma­tion conti­nue : “Nous n’avons pas aujourd’hui de pro­jet à Ensi­sheim ou en Alsace. On a for­cé­ment des cam­pagnes explo­ra­toires dans un cer­tain nombre de régions, car on ouvre tous les ans un gros site et cinq à dix petits sites. Donc pour ouvrir ces nou­veaux sites, nous menons des cam­pagnes d’exploration dans dif­fé­rentes par­ties du pays et c’est nor­mal. Mais aujourd’hui, je peux confir­mer que nous n’avons pas de pro­jet d’implantation en Alsace “.

La méfiance est donc extrême du côté des asso­cia­tifs, puisque les carac­té­ris­tiques de l’entrepôt Euro­via 16 Pro­ject font appa­raitre qu’Amazon est actuel­le­ment la seule entre­prise de com­merce en ligne qui puisse inves­tir un entre­pôt d’une telle dimen­sion (189 000 m²). 

Cette contra­dic­tion des dis­cours leur fait alors redou­ter une manœuvre de l’État visant à « for­cer » les auto­ri­sa­tions admi­nis­tra­tives néces­saires pour per­mettre, à une autre échéance, la réa­li­sa­tion de ce pro­jet Euro­via 16 Pro­ject .

Et tout porte ain­si à à croire que les conclu­sions de la réunion du CODERST, cette com­mis­sion admi­nis­tra­tive pré­si­dée par le pré­fet, viennent de leur don­ner rai­son, en auto­ri­sant la mise en oeuvre par Euro­via-16 de cet entre­pôt géant de 190 000 m², à une majo­ri­té de 15 contre 4 votes défa­vo­rables et 2 abstentions. 

L’exploitant final ne serait dévoi­lé que dans quatre mois, quand le délai de recours conten­tieux enga­gé par les asso­cia­tions « Alsace Nature », « RUCSSA » et « les Amis de la Terre » sera écoulé. 

Ajou­tons que la trans­pa­rence n’est certes pas le propre de ce dos­sier contro­ver­sé, comme beau­coup d’autres, car même Chris­tian Uhr­weiller, vice-pré­sident d’Alsace Nature, et qui siège au CODERST, est tenu à un devoir de réserve, décla­rant sim­ple­ment : « Je ne peux rien vous dire »… 

Vous trou­ve­rez ici (hélas en qua­li­té vidéo moyenne) l’en­semble des inter­ven­tions tenues lors de ce rassemblement : 

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