Alterpresse68 donne ici la parole à l’association Thur Ecologie & Transports, ainsi qu’à la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT Grand Est), dans le contexte du dixième anniversaire du tram-train, qui circule depuis 2010 entre la ville de Mulhouse et celle de Thann, située dans la vallée de la Thur. 

Coup de rétro 

C’est en décembre 2010 qu’était inau­gu­ré le Tram-Train, reliant Mul­house-gare cen­trale à Thann-Saint Jacques.

Jean Marie Bockel, Than­nois durant son enfance, l’avait ardem­ment dési­ré lorsque il fut maire de Mul­house. Lors de sa man­da­ture dans la métro­pole haut-rhi­noise, il aura été le « père » du tram mul­hou­sien. Pour finan­cer ce pro­jet, il eut la fumeuse idée de créer le tram-train (un tram qui uti­lise les mêmes voies de che­min de fer que le train ; en cir­cu­la­tion notam­ment à Karls­ruhe), afin de débus­quer les finan­ce­ments indis­pen­sables au pro­jet du tram pour Mul­house et son agglomération.

Ain­si ce pro­jet « fêtait » ses dix ans en décembre der­nier. Si fête il y eut, elle dût être bien dis­crète, et sans comp­ter la pré­sence des usa­gers et des asso­cia­tions les repré­sen­tant : notam­ment la FNAUT (Fédé­ra­tion Natio­nale des Asso­cia­tions Usa­gers des Trans­ports) et TET (Thur Eco­lo­gie & Trans­ports), faut dire que celle-ci se serait conclue par une (pré­vi­sible) foire d’empoigne (ver­bale bien entendu).

Aux ori­gines…

Rap­pe­lons que trois inter­ve­nants gèrent la ligne Mul­house-Thann-Kruth (MTK) : le Grand-Est, la SNCF, Soléa. Or, depuis donc 2010, on ne compte plus les désa­gré­ments que doivent subirent très régu­liè­re­ment les usa­gers. Désa­gré­ments mul­tiples… Mais lais­sons par­ler Thur Eco­lo­gie Trans­ports par la voie de son pré­sident Daniel Wal­ter, pour qui le tram-train por­te­rait mieux, selon lui, le nom de « Drame-Train ».

« Un échec patent, total et radi­cal. Dès qu’il y a un pro­blème, la haute val­lée de la Thur sert de variable d’ajustement, mais par la baisse de la cir­cu­la­tion des TER, évi­dem­ment ! »

Evi­dem­ment pré­cise t‑il, si la SNCF pou­vait de suite sup­pri­mer la ligne Mul­house-Thann-Kruth, ce serait déjà fait.

Remon­tons aux ori­gines du pro­jet : « Le but était de déles­ter la RN66 mais, aus­si, de faire pro­fi­ter les com­merces than­nois des retom­bées éco­no­miques des fré­quen­ta­tions dues à l’arrivée d’une clien­tèle de Mul­house et alen­tours dans la cité de Saint-Thié­baud. Je ne suis pas sûr que les com­mer­çants locaux puissent, à ce jour, recon­naître de tels béné­fices. Sauf, peut-être, et encore, à la période du mar­ché de Noël. On nous a pro­mis la lune. En réa­li­té, pour les habi­tants de la haute val­lée de la Thur, c’est une immense décep­tion », pré­cise D. Walter.

Enfin, dans un énième rap­pel de Thur Eco­lo­gie Trans­ports : « la ligne a été moder­ni­sée pour réduire la cir­cu­la­tion sur la RN66, ame­ner des clients aux com­merces than­nois et, n’en déplaise à M. Bockel, pour ser­vir les inté­rêts de la Val­lée de la Thur ; c’est en tout cas avec ses argu­ments que le pro­jet a été « ven­du » aux élus de la val­lée à l’é­poque. »

De mal en pis

Hé oui, Jean Marie Bockel, qui doit prendre ses conci­toyen-nes pour des neu­neus, pré­ten­dait alors que les cita­dins allaient venir faire leurs courses à Thann.

Ima­gi­nons juste un ins­tant Mme Schmidt ou Meyer, habi­tantes de l’agglo mul­hou­sienne, prendre le Drame-train pour aller à la bou­che­rie de la cité de l’œil de la sor­cière, ou visi­ter le bura­liste, la pharmacie…

Ce bara­tin de bas étage n’a tout compte fait embal­lé que peu les contri­buables – qui auront tou­te­fois dû débour­ser – les divers argu­ments ser­vant prin­ci­pa­le­ment à mobi­li­ser les poten­tats de la val­lée et du pié­mont vosgien.

A contra­rio, le Drame-train tra­ver­sant le centre-ville mul­hou­sien – ce que ne peut faire le TER –  « invite » les habi­tant-es de la val­lée de la Thur à venir faire leurs emplettes en ville, ce qui méca­ni­que­ment porte pré­ju­dice aux com­merces de la vallée.

Mais Mr. Goep­fert, (maire et vice-pré­sident trans­ports et mobi­li­té de M2A), affirme que « la per­for­mance de la ligne est supé­rieure à la moyenne », mais il omet d’in­di­quer de quelle somme le bud­get géné­ral de la M2A a été ponc­tion­né pour venir au secours du bud­get trans­port très mal en point à cause de Soléa.

Le mili­tant Daniel Wal­ter fus­tige « la rup­ture de charge », à Thann, qui pèse lour­de­ment sur les tra­jets allant au-delà de la com­mune. « Par­fois, il faut attendre jusqu’à 30 minutes pour espé­rer avoir une cor­res­pon­dance. » Ini­tia­le­ment, selon les pro­messes de son ini­tia­teur, le tram devait avoir son ter­mi­nus à Kruth, au final son ter­mi­nus est à Thann-St Jacques, aus­si, pour mon­ter dans la val­lée, les usa­gers doivent patien­ter jusqu’à la cor­res­pon­dance du pro­chain TER. Idem pour redes­cendre sur Thann.

Suite à l’article paru dans les DNA du 31 jan­vier der­nier infor­mant de l’anniversaire et des sen­ti­ments très posi­tifs des res­pon­sables poli­tiques de la gabe­gie, Thur Eco­lo­gie Trans­ports réagit éga­le­ment : M. Omeyer (vice-pré­sident de la Région Grand Est), dans ses com­pa­rai­sons à pro­pos de la baisse de 1% d’u­sa­gers entre Thann et Kruth, oublie un détail : le nombre de cir­cu­la­tions a aug­men­té de 60% ; on aurait donc pu s’at­tendre à une hausse du nombre d’u­sa­gers et non à une baisse.

Idem pour le Drame-train : le nombre de cir­cu­la­tions a été mul­ti­plié par 2, et cela n’a pas pro­duit un dou­ble­ment de la fré­quen­ta­tion mais seule­ment d’un ridi­cule + 64% en 2019.

- Nous sommes très loin de l’ob­jec­tif, avec 5 268 usagers/jour en 2019, alors que les études pré­voyaient 12 000 voyageurs/jour pour 2015, voire plus, puisque le chiffre de 17 000 v/j avait été avan­cé ; extrait de la décla­ra­tion d’u­ti­li­té publique de 2004 Tram-Train, page 15-.

- Par ailleurs, le pseu­do suc­cès du Drame-train est plus que rela­tif puisque cela se fait au détri­ment des TER, prin­ci­pa­le­ment aux heures de pointe : le matin entre Mul­house et Thann, entre 6h30 et 8h20 : 4 trams-trains pour 1 TER. Sup­pri­mer des trains aux heures de pointe, fal­lait oser. La SNCF ose ! De fac­to, les travailleurs/euses, consi­dé­rant qu’il est plus res­pec­tueux pour l’environnement d’utiliser le trans­port col­lec­tif, doivent, ou se lever plus tôt, ou être en retard à leur tra­vail, ce que ne peut accep­ter aucun DRH de la pla­nète. Aus­si, ils & elles prennent leur voi­ture, ou se lève bien avant l’heure des poules.

- On peut encore consta­ter qu’il y a plus de tra­fic le matin pour des­cendre vers la plaine, que le soir afin de reve­nir en vallée.

- Une autre fai­blesse du Drame-train, est qu’il n’est pas plus confor­table pour voya­ger qu’un tram ou qu’un bus de trans­port urbain. Pour une dis­tance longue, les per­sonnes âgées « appré­cient » le manque de places assises, tout comme la non pré­sence de toi­lettes, alors que le confort de voyage est lar­ge­ment plus évident en TER.

- Ajou­tons, que les contrôles opé­rés par des agents se font avec l’espoir de ver­ba­li­ser : une per­sonne recon­nue pour sa régu­la­ri­té, si elle a par mal­heur oublié sa carte d’abonné-es, devra débour­ser de suite 50 euros. La poli­tique du chiffre impose que tout voya­geur-se est poten­tiel­le­ment resquilleur‑e ! Et lorsqu’un appa­reil de vente de tickets, qui fonc­tionne encore à « l’ère pré­his­to­rique », a des ratés, aucune excuse n’est tolé­rée, la « prune » est tou­jours de 50 euros !


Cou­rier de l’as­so­cia­tion Thur Eco­lo­gie Trans­ports à Jean-Paul Omeyer, Vice-Pré­sident de la Région Grand Est 

Et, dans une lettre, datée du 11 février 2020, adres­sée à Jean-Paul Omeyer, Thur Eco­lo­gie & Trans­ports demande : « une remise à plat du dos­sier de la ligne Mul­house-Thann-Kruth ». En paral­lèle, il recon­naît que le pro­jet de pas­sage sou­ter­rain envi­sa­gé sous la gare de Thann, pour évi­ter le PN22 (1) (le pas­sage à niveau cen­tral de Thann, qui en compte trois), lui semble « per­ti­nent ». Mais consi­dère : « qu’il est regret­table que la cohorte des ingé­nieurs des Ponts & Chaus­sées, en charge du dos­sier depuis plus de 40 ans, n’ait jamais eu cette idée. Et qu’il aura fal­lu attendre 2020 pour qu’un jeune uni­ver­si­taire pro­pose cette lumi­neuse idée… À condi­tion qu’elle se concré­tise un jour ».

Poli­ti­que­ment, il est impos­sible à la majo­ri­té actuelle de recon­naître que ce Drame-train a été et reste une belle conne­rie ! Jean Marie Bockel vient d’ailleurs de l’a­vouer enfin : «  Sans pro­jet TT, il n’y aurait pas eu de tram à Mul­house … » (Voir plus bas pour la cita­tion complète).

Car pour Daniel Wal­ter, « ils savent à la Région et à la SNCF les emmer­de­ments que subissent presque quo­ti­dien­ne­ment les usa­gers de la ligne MTK (Mul­house-Thann-Kruth) : quand il y a trop de vent, ça ne fonc­tionne pas ; quand il y a de la neige non plus ; de même s’il y a des feuilles mortes, s’il fait chaud, s’il gèle, encore des pro­blèmes… Et quand aucunes de ces condi­tions météo ne vient per­tur­ber les cir­cu­la­tions, il y a un pro­blème de maté­riel, ou humain…

Bref, on en a marre de faire le bou­lot gra­tui­te­ment sur nos deniers, notre temps de loi­sir et de vie…

En fait, nous avons sur­tout la désa­gréable impres­sion, et c’est même une cer­ti­tude que nous ne ser­vons que de faire-valoir pour jus­ti­fier l’exis­tence de ser­vices qui eux, sont bien payés pour faire de la soi-disant concer­ta­tion, alors qu’ils sont par­fai­te­ment au cou­rant de la situa­tion ‑enfin s’ils font vrai­ment le bou­lot pour lequel ils sont payés !

Le comble, et c’est vrai depuis des années après que nous ayons fait sage­ment remon­ter nos doléances, on nous explique en long, en large et en tra­vers que nous n’a­vons rien com­pris. Que les retards ne sont pas des retards, que les trains sup­pri­més… ben y’a tou­jours une bonne rai­son, etc…

Alors même si nous obte­nons de temps en temps un maigre lot de conso­la­tion, un horaire un peu mieux adap­té par-ci, par-là, tout est fait pour que rien ne change, enfin non pour que ça aille encore plus mal. »

Le film « Voyage à Bes­sèges » a bien illus­tré ce qui se passe et que nous vivons ici et ailleurs. Sans véri­table déci­sion poli­tique digne de ce nom, on conti­nue­ra la dégra­da­tion d’un ser­vice public et ce n’est pas la lamen­table ouver­ture à la concur­rence récla­mée aus­si par la FNAUT qui amé­lio­re­ra en quoi que ce soit le sort des petites lignes comme la nôtre.

De plus, nos ques­tions de décembre (qu’on vous avait trans­mis aus­si) sont res­tées lettre morte à ce jour (-voir PJ), alors que Mme Stei­ner s’est enga­gée à répondre dans un mail du 09/12/2020.…


Cou­rier de l’association Thur Eco­lo­gie Trans­ports à la Région Grand-Est

Saint-Ama­rin, le 9 décembre 2020

            A Madame Stei­ner Chris­tine, Char­gée de mis­sion-Direc­tion de l’Organisation des Mobilités

Jeu­di 10 décembre, nous ne par­ti­ci­pe­rons pas au débat « vir­tuel » qui marque pour nous, à un jour près, le 10ème anni­ver­saire de la funeste arri­vée du « Drame-Train » sur notre ligne Kruth-Thann-Mul­house, le 11 décembre 2010.

Depuis, les choses vont de mal en pis pour notre ligne, par­ti­cu­liè­re­ment entre Thann-Nord et Kruth que est détruite petit à petit alors que, -nous vous le rap­pe­lons, même si c’est inutile, d’ailleurs vous en sou­ve­nez-vous ?-, l’aug­men­ta­tion du nombre de cir­cu­la­tions devait per­mettre de sor­tir des auto­mo­bi­listes de la route pour amé­lio­rer la cir­cu­la­tion sur la RN 66.

Vous pour­rez voir ce qu’il en est adve­nu sur le tableau joint qui donne une par­faite idée de la régres­sion subie par les usa­gers entre Kruth et Thann, et plus en période de travaux.

Mer­ci de nous four­nir les chiffres de fré­quen­ta­tion pen­dant la même période.

Vous êtes par­fai­te­ment au cou­rant des dys­fonc­tion­ne­ments, pannes, retards, trains sup­pri­més, etc, avec en prime l’u­ti­li­sa­tion du maté­riel rou­lant le plus pour­ri du parc, dixit vos propres conducteurs.

Nous pré­ci­sons que nous fai­sons abs­trac­tion des dif­fi­cul­tés accu­mu­lées pen­dant la crise sani­taire… période bien particulière.

Nous n’al­lons donc pas vous faire le plai­sir d’en énu­mé­rer la liste exhaus­tive. Vous avez des ser­vices payés pour cela. Nous, nous tra­vaillons béné­vo­le­ment et devons en plus enga­ger des frais pour exer­cer notre mission.

Nous cite­rons seule­ment quelques exemples, car nous sommes régu­liè­re­ment inter­pel­lés par des usa­gers mécon­tents aux­quels nous ne savons pas quoi répondre tel­le­ment les dif­fi­cul­tés sont incroyables.

Voi­ci un der­nier mes­sage reçu fin octobre : « Crise sani­taire oblige soi-disant, presque tous les TER ont été sup­pri­més sur la ligne Thann-Mul­house, au lieu de sup­pri­mer ces trams incon­fortables et inadap­tés. Com­ment peut-on mili­ter afin que nous puis­sions pro­fi­ter du confort et de la rapi­di­té des TER, avec une halte et des cor­res­pon­dances de Tram à Lut­ter­bach pour ceux qui ont besoin de voya­ger en ville ? Je n’en peux plus de payer 4 ou 5 euros pour me faire secouer pen­dant une 1/2 h dans un trans­port fait pour des tra­jets urbains. »

Quelles réponses appor­tez-vous à cette personne ?

Un ami, natif de la val­lée de la Dol­ler, avait choi­si de s’ins­tal­ler il y 2 ans à proxi­mi­té de la gare de Wes­ser­ling pour ses tra­jets domi­cile-tra­vail quo­ti­diens jus­qu’à Mul­house ; il vient de nous annon­cer son démé­na­ge­ment à Mul­house car il ne se passe pas une semaine sans pro­blème sur la ligne, et quand pro­blème il y a, la seule solu­tion est… la voi­ture… car l’af­fi­chage est inexis­tant pour les temps de retard et les contraintes bien là pour les usagers.

Nous consta­tons, réunion après réunion, qu’au lieu de s’a­mé­lio­rer, la situa­tion s’ag­grave pour les cou­ra­geux usagers.

Ceux qui ont pon­du cette très coû­teuse aber­ra­tion rou­lante et bruyante qu’est le « Drame-Train » sont tou­jours encore por­tés aux nues pour leur « génie vision­naire » et rede­vable de rien du tout pour les coûts que la Col­lec­ti­vi­té doit assu­mer ; nos mal­heu­reux usa­gers conti­nuent à en baver pra­ti­que­ment quo­ti­dien­ne­ment avec l’épou­van­table rup­ture de charge qui leur est impo­sée à Thann, ce qui ne fait que les dégoû­ter davan­tage de prendre le train.

La seule et unique manière de redon­ner à la ligne de l’at­trac­ti­vi­té et sa fonc­tion pre­mière assi­gnée de déles­ter la RN66 d’un cer­tain nombre de véhi­cules, c’est de VIRER le Drame-Train et de mettre en place des liai­sons entre Kruth et Mul­house en moins de 45 minutes, comme cela était pré­vu, avec du maté­riel neuf hybride élec­trique et hydrogène.

Peut-être est-ce trop deman­der ?! Mais en rêvant un peu, en espé­rant que cela ne se trans­forme pas en cau­che­mar : qu’a­vec la moder­ni­sa­tion des ins­tal­la­tions du nœud de Mul­house, l’une des plus anciennes lignes fer­ro­viaires de France, retrouve une nou­velle jeu­nesse avec du maté­riel neuf, un caden­ce­ment adap­té, avec des temps de par­cours dignes du 21ème siècle et une ampli­tude horaire de 5 à 23 h comme annon­cé dans la décla­ra­tion d’utilité publique adoptée.

Allez, soyons un peu fous, car cela fait long­temps que nous espérons !…

Nous vous deman­dons et vou­lons des réponses sur :

- Quand allez-vous sup­pri­mer cette mau­dite rup­ture de charge à Thann Nord ?

- Quand allez-vous sup­pri­mer l’ar­rêt Thann-Centre ?

- Quand allez-vous arrê­ter de rem­pla­cer des trains par des bus ?

- Les trains Régio­lis très confor­tables sont en ser­vice depuis 2014 en Alsace -éga­le­ment payés par les contri­buables de la Val­lée de la Thur-. A ce jour, aucun n’a encore mon­tré le bout de son nez dans notre Val­lée. Pourquoi ?

- Appor­tez-nous la garan­tie du main­tien du gui­chet de la gare de Thann ; ce n’est pas tout le monde qui pos­sède un smart­phone et/ou les moyens élec­tro­niques pour obte­nir des billets ! Faut-il en arri­ver à prendre la voi­ture jus­qu’à Mul­house pour avoir un billet de train ?

Voi­là, résu­mé, ce que nous aurions dit et deman­dé à la réunion du 10 décembre.

Nous allions oublier : grand mer­ci pour les cen­taines d’u­sa­gers des same­di-dimanche qui pro­fitent d’une tri­plette pen­dant la période de confi­ne­ment, qui assure la navette entre Thann et Kruth alors que trop sou­vent, ils ne dis­posent que d’un élé­ment en période nor­male de pointe !

Km-Trains entre Thann et Kruth, par semaine

2010

Thann-Kruth

Semaine          15 trains  x  16 km  x  5         =          1200

Semaine            4 trains  x  15 km  x  5         =            300                1800

Semaine            5 trains  x  12 km  x  5         =            300

Same­di              1 train   x  16 km                  =              16                                        2277

Same­di              1 train   x  12 km                  =              12                  253

Same­di            15 trains  x  15 km                 =            225

Dimanche      14 trains  x  16 km                =            224                  224

                                                                                                                                             4703 km

Kruth-Thann

Semaine          17 trains  x  16 km  x  5         =          1360

Semaine            5 trains  x  15 km  x  5         =            375

Semaine            3 trains  x  12 km  x  5         =            180                1945

Semaine            1 train   x    5 km  x  5          =              25

Semaine            1 train   x    5 km                  =                5

                                                                                                                                  2426

Same­di              3 trains  x  16 km                 =              48

Same­di            15 trains  x  15 km                 =            225                  273

Dimanche       13 trains  x  16 km                 =            208                  208

2020

Thann-Kruth

Semaine          16 trains  x  16 km  x  5         =          1280

Semaine            1 train   x  15 km  x  5          =              75                1415

Semaine            1 train   x  12 km  x  5          =              60

Same­di              1 train   x  16 km                  =              16                                        1720

Same­di            11 trains  x  15 km                 =            165                  181

Dimanche         7 trains  x  16 km                 =            112

Dimanche         1 train   x  12 km                  =              12                  124

                                                                                                                                             3524 km

Kruth-Thann

Semaine          15 trains  x  16 km  x  5         =          1200

Semaine            2 trains  x  12 km  x  5         =            120

Semaine            2 trains  x  15 km  x  5         =            150                1495

Semaine            1 train   x     5 km  x  5         =              25

                                                                                                                                  1804

Same­di              2 trains  x  16 km                 =              32

Same­di            11 trains  x  15 km                 =            165                  197

Dimanche         7 trains  x  16 km                 =            112                  112

Nombre de Km-Trains par semaine supprimés

entre Thann & Kruth de 2010 à 2020 : 1179 km


 Cour­riel de l’Association FNAUT Grand Est

La FNAUT Grand Est a écrit le 8 février 21, : (…) Lors de la réunion du Conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la FNAUT Grand Est du same­di 6 février 2021, il a été déci­dé de sai­sir la Région Grand Est et SNCF Grand Est des dif­fi­cul­tés ren­con­trées par les usa­gers de la SNCF consé­cu­tives à l’ap­pli­ca­tion du plan de trans­port adapté.

En préa­lable, nous deman­de­rons à la Région et à la SNCF de ne plus se conten­ter de nous infor­mer a pos­te­rio­ri des dis­po­si­tions prises (dont nous ne contes­tons pas le prin­cipe au vu de la situa­tion sani­taire), mais de nous y asso­cier en amont.

Nous avons recen­sé, suite à vos signa­le­ments ou à des infor­ma­tions remon­tées par les usa­gers, un cer­tain nombre de trains indû­ment sup­pri­més à des heures de fré­quen­ta­tion impor­tante : nous sou­hai­tons que vous nous en fas­siez remon­ter d’autres le cas échéant.

De même des rem­pla­ce­ments indus de trains par des cars qui indui­raient des gênes importantes.

En second lieu nous ont été signa­lés des

- fer­me­tures de gui­chets, toute la semaine ou cer­tains jours de la semaine

- réduc­tions d’heures d’ou­ver­ture de gui­chets, toute la semaine ou cer­tains jours de la semaine.

Nous sou­hai­tons que vous nous fas­siez le point dans votre sec­teur d’intervention.

Enfin nous avons de nom­breux témoi­gnages de manque d’in­for­ma­tions des usa­gers sur des absences d’in­for­ma­tion en gare : l’af­fi­chage en place indique les horaires nor­maux, sans infor­mer les usa­gers sur les horaires réduits en vigueur.

Là encore nous sou­hai­tons que vous nous fas­siez le point dans votre sec­teur d’intervention. (…)

Fran­çois GIORDANI – Pré­sident FNAUT Grand Est


A pro­pos de Jean Marie Bockel

« (…) Le tram-train a entraî­né le déve­lop­pe­ment du réseau de tram. Une réus­site pour Mul­house »

Désor­mais ran­gé des rames, Jean-Marie Bockel, ini­tia­teur du tram-train (TT) lorsqu’il était maire de Mul­house et pré­sident de l’agglomération, revient sur la genèse et insiste sur le contexte d’une époque où les col­lec­ti­vi­tés réflé­chis­saient à faire reve­nir les trams :

« En 1995, le direc­teur régio­nal de la SNCF lui souffle l’idée, nova­trice et sédui­sante, d’un TT ins­pi­ré de l’exemple de Karls­ruhe, en Alle­magne. « Cela nous a sem­blé per­ti­nent à Adrien Zel­ler [pré­sident de la région Alsace, NDLR] et à moi. La pre­mière étape pour faire le TT était de dis­po­ser d’un réseau urbain de tram­way. » Bref, sans pro­jet TT, il n’y aurait pas eu de tram à Mul­house et le pro­jet tel qu’il était pré­sen­té ser­vait alors autant les inté­rêts de l’agglo que ceux de la val­lée. En 1998, feu le Sitram (*) vote pour. En 2006, le tram jaune entre en ser­vice. « Par la suite, Adrien Zel­ler m’a dit qu’aller jusqu’à Kruth ne serait pas pos­sible pour la région, mais que c’était d’accord jusque Thann nord. C’était une oppor­tu­ni­té : je pré­fère avoir la moi­tié de quelque chose que la tota­li­té de rien du tout. C’est une belle réus­site pour Mul­house, une fier­té. »

(*) Syn­di­cat inter­com­mu­nal des trans­ports de l’agglomération mul­hou­sienne, qui prend le nom de Soléa en 2002.

Inves­tis­se­ment

Le coût du tram-train s’é­lève à 147,05 M€ (mil­lions d’eu­ros), d’a­près le dos­sier de presse SNCF2010. Dans le détail :

  • 84,4 M€ pour la réa­li­sa­tion des infra­struc­tures : 27,44 M€ de l’E­tat, 7,6 M€ de Réseau fer­ré de France, 0,975 M€ de M2A (agglo­mé­ra­tion mul­hou­sienne) et 29,861 M€ de la région Alsace.
  • 52,88 M€ pour l’ac­qui­si­tion du maté­riel rou­lant : 19,19 M€ de l’ag­glo­mé­ra­tion et 33,69 de la région.
  • 9,77 M€ pour la construc­tion de l’a­te­lier-dépôt : 3,59 M€ de l’ag­glo­mé­ra­tion et 6,18 M€ de la région.

Au total, la région a assu­ré 47,4 % de l’in­ves­tis­se­ment, l’ag­glo­mé­ra­tion 20,9 %, l’E­tat 18,7 %, le dépar­te­ment 7,2 %, Réseau Fer­ré de France 5,2 % et la SNCF 0,


(1) RN66 – Mobi­li­tés et urba­ni­sa­tion des ter­ri­toires de la val­lée de la Thur / le 10 juillet 2019.

 Le pas­sage à niveau n°22 (PN22) qui coupe la route natio­nale n°66 (RN66) dans la com­mune de Thann voit pas­ser plus de 25 000 véhi­cules par jour et un peu moins de 100 trains par jour (TER et tram-train). Ce der­nier est ins­crit au Pro­gramme de Sécu­ri­sa­tion Natio­nal, com­pre­nant 155 pas­sages à niveau.
Les anciennes études de sécu­ri­sa­tion du PN22 qui consis­taient à le déni­ve­ler sous la RN66 n’ont pas abou­ti. Au cours du der­nier comi­té de pilo­tage de juin 2019, une nou­velle solu­tion ima­gi­née par la DREAL Grand Est a été pré­sen­tée aux élus afin de pro­po­ser une solu­tion com­plète alliant toutes les formes de mobi­li­té eu lieu l’aménagement du ter­ri­toire, notam­ment celui du sec­teur gare et du centre-ville de Thann. Cette variante a été affi­née par le tra­vail d’un étu­diant en amé­na­ge­ment et urba­nisme dans le cadre d’un stage de 6 mois.

Objec­tifs

• Déni­vel­la­tion et sup­pres­sion du PN22 : flui­di­té sur la RN66 et sécu­ri­té de tous les usa­gers (de la route, du rail, pié­tons, cyclistes…)

• Pro­jet urbain sur le sec­teur gare de Thann

• Pro­mo­tion des modes actifs dans la vallée

• Déve­lop­pe­ment de la multimodalité

Pla­ni­fi­ca­tion du pro­jet de déni­vel­la­tion du PN22

• Consul­ta­tion pour le recru­te­ment d’un bureau d’étude afin de mener des études d’opportunité : août/septembre 2019

• Démar­rage des études d’opportunité : 4ème tri­mestre 2019

• Concer­ta­tion sur la com­pa­rai­son des variantes rete­nues : mi-2020

• Choix de la solu­tion comme pré­cé­dent aux études préa­lables au pro­jet : fin 2020

Vers Thur Eco­lo­gie Transports 

Vers la Fnaut Grand Est