Nous sommes quelques-uns autour d’une table basse. Ça gri­gnote, ça dis­cu­taille, ça gouaille et chambre à‑tout-va.

Sou­dain, quelqu’un avise l’écran tv, res­té inuti­le­ment allu­mé, mais en mode assourdi.

  • C’est Macron, mets un peu de son !

Nous sommes le lun­di 12 juillet 2021.

Il n’est pas impos­sible que d’ici quelques années, cha­cun pose la ques­tion à son proche inter­lo­cu­teur : « qu’est-ce que tu fai­sais lors de cette allo­cu­tion de Macron ? ».

Nous sui­vons la décla­ra­tion du Pré­sident de la Répu­blique, en un silence sépulcral.

La Mar­seillaise reten­tit sur la ban­nière tri­co­lore et le géné­rique de fin.

Silence écra­sant.

Puis, je me risque :

  • « C’est moi, ou ce que je viens d’entendre est com­plè­te­ment fou ? ».

Nous en conve­nons au milieu d’un échange si vif que ce qui se pro­fère pré­cède jusqu’à ce qui se conçoit.

  • « Il vou­drait condi­tion­ner l’en­trée à l’hô­pi­tal, au café, super­mar­ché, sur­veiller les cas posi­tifs et les déte­nir sous la super­vi­sion d’un juge des libertés ? »
  • « Oui, mais au moins les posi­tifs auront le droit de sor­tir entre 12h et 14h, pour être contrô­lé par des flics qui eux ne sont sou­mis à aucune obli­ga­tion sani­taire ! Imparable »
  • « Tad­ji­kis­tan, Turk­mé­nis­tan, Ara­bie Saou­dite, Pakis­tan, Vati­can, nous voilà ! »

Les jour­naux qui sonnent bien rai­sonnent musette : les Fran­çais se pré­ci­pitent sur Doc­to­lib pour prendre un ren­dez-vous vac­ci­nal ! Ils sont ter­ribles ces grands enfants gau­lois réfractaires… 

Cha­cun rentre chez soi, l’estomac à l’envers.

La trame, le choix des mots, le déco­rum presque sur­réel d’un monarque sup­po­sé­ment répu­bli­cain se gri­sant de sa propre puis­sance, du pou­voir de dis­po­ser de ses sujets comme de simples valets, jusque dans leur inti­mi­té. En majes­té, devant une tour Eif­fel scin­tillante, dont l’oblongue car­rure évoque irré­sis­ti­ble­ment une piqure de sérum géante, il tente de for­cer le consen­te­ment des per­sonnes à s’injecter un médi­ca­ment, sauf à s’exposer à une police sani­taire pro­téi­forme et intrusive.

Tout concourt à rendre ce moment aba­sour­dis­sant d’irréalité. Comme si des thèmes de la science-fic­tion, il ne res­te­rait que le Scien­tisme, réi­fié, déi­fié, sacer­do­tal et reli­gieux, dont le culte serait la Véri­té et le Bien réci­pro­que­ment accomplis.

Le prince qui s’est expri­mé face camé­ra ne s’embarrasse même plus d’un sem­blant de for­ma­lisme dis­cur­sif à l’attention de ses contem­po­rains, qu’il essen­tia­lise ou réduit à de détes­tables « sujets virus », pour para­phra­ser Arié Ali­mi. Rétifs à l’idée de pas­ser le cap de la Véri­té et du Bien, dont il est l’ambassadeur auto-dési­gné et tout-puissant.

En consé­quence de quoi, Il énonce, égrène, menace, tout ou par­tie de la popu­la­tion (encore une majo­ri­té), puis se retire dans le che­mi­ne­ment de sa gloire, qu’il sup­pose être dra­pée d’hermine et ornée du bâton d’Esculape. La conscience du meilleur des mondes cura­tifs en bandoulière. 

Faut-il être débor­dant de morgue tran­quille et habi­té de sou­ve­rain mépris, pour s’adresser à ses conci­toyens de la façon dont il lui a paru si natu­rel de le faire. Lui dont la légi­ti­mi­té démo­cra­tique est si fon­da­men­ta­le­ment sujette à cau­tion. Lui, l’impétrant d’un régime pré­si­den­tiel ivre de sa pompe, scro­fu­leux de vani­té satisfaite.

Le Pré­sident vient de pro­mettre à ses conci­toyens la pri­va­tion de toute vie sociale, cultu­relle et même de tout soin (les hôpi­taux refu­se­ront les non-vac­ci­nés !), cela non plus col­lec­ti­ve­ment et au motif d’une urgence matri­cielle, comme lors du pre­mier confi­ne­ment, dont on n’a pas ache­vé de subir les dra­ma­tiques consé­quences socio-édu­ca­tives, psy­chiques et éco­no­miques, mais en ver­tu d’une pres­crip­tion vac­ci­nale jugée impérative.

Et s’il faut intro­duire la dis­corde, la haine et l’incompréhension au sein même des familles, démem­brer les réseaux d’amitiés les plus solides, au nom d’un mani­chéisme sani­ta­riste aus­si informe que pué­ril, tous les citoyens décou­vraient, fas­ci­nés en même temps que stu­pé­faits, qu’ils n’hésiteraient pas l’ombre d’un moment à sus­ci­ter ces pas­sions mortifères.

Voir Emma­nuel Macron tenir un lan­gage de pres­crip­teur lourd de menaces, à la manière d’un per­vers nar­cis­sique, jouis­sant de jeter en pâture les mau­vais citoyens qui ne sol­li­ci­te­raient pas le recours à un remède décré­té indis­pen­sable, comme la loi leur en donne pleine légi­ti­mi­té, et à les muer en d’impensables criminels.

Alors, bas les masques ély­séens, et autant se com­por­ter déli­bé­ré­ment en chef d’État scé­lé­rat et décomplexé.

Pour­tant, rien dans la nar­ra­tion vac­ci­nale ortho­nor­mée ne tient debout.

Évo­quer une immu­ni­té col­lec­tive, la contraindre à la schlague, au mépris de tous les droits fon­da­men­taux, pour accé­lé­rer le « back to busi­ness », c’est-à-dire la mise au tra­vail pro­lon­gée jusqu’à 64 ans, ou davan­tage, et la mise au pas des chô­meurs, sans ima­gi­ner un seul ins­tant que l’enjeu de cette immu­ni­té ne peut-être pen­sée qu’au niveau mon­dial est un leurre et une mys­ti­fi­ca­tion politique.

Faut-il vac­ci­ner mas­si­ve­ment pour espé­rer ralen­tir l’émergence de variants, comme l’énonce des scientifiques ?

Mais les avions cir­culent à tra­vers le monde, les voies de com­mu­ni­ca­tion ter­restres res­tent ouvertes, et sur­tout… les pays pauvres ne sont vac­ci­nés qu’à hau­teur de 1%, comme le rap­pelle le direc­teur géné­ral de l’OMS.   

Le pro­fes­seur Didier Hous­sin, pré­sident du comi­té d’urgence auprès de l’Institution de san­té onu­sienne, a sou­li­gné que le comi­té fai­sait deux recom­man­da­tions prin­ci­pales : défendre l’ac­cès équi­table aux vac­cins et ne pas prendre d’i­ni­tia­tives peu jus­ti­fiées scien­ti­fi­que­ment comme une troi­sième dose de vac­cin anti-Covid, pro­po­sée ardem­ment par le groupe Pfizer.

Car la san­té, pour le néo­li­bé­ral Macron, c’est d’abord ser­vir l’intérêt par­ti­cu­lier des labo­ra­toires, en général.

Une troi­sième dose, que Macron pro­met pour­tant déjà à la ren­trée pour les plus âgés et les immu­no­dé­pri­més. De quoi voir la vie sous piquouze le reste de sa vie… tout en per­dant de vue l’objectif d’immunité col­lec­tive mondiale !

En témoigne l’abandon de fait du dis­po­si­tif qui pré­voyait d’économiser des doses en France, grâce aux tests séro­lo­giques rapides, per­met­tant de savoir si l’on est por­teur d’anticorps, et ain­si ne rece­voir qu’une seule dose de vaccin. 

A notre connais­sance, aucun « vac­ci­no­drome » ne le pro­pose en région.

Le sujet est donc bien poli­tique avant que d’être sani­taire. Un gou­ver­ne­ment qui n’a pas la confiance de la popu­la­tion, qui ne sait pas réité­rer ses recom­man­da­tions sur la base d’un bien­fon­dé scien­ti­fique et social, bien qu’il soit tou­jours dis­cu­table en démo­cra­tie, ne peut faire autre­ment que sou­mettre sa popu­la­tion, et l’exposer à de mul­tiples vexations.

Vien­dra peut-être un moment, où l’exacerbation des frus­tra­tions des uns et des autres, deve­nant paroxys­tique, des drames ne finissent par se nouer.

Un « anti­vax » vient déjà de mena­cer de mort une dépu­tée si elle votait la nou­velle loi sur le pass sanitaire.

Pour­quoi un redres­seur de tort pro-vac­cin ne vien­drait-il pas régler son compte à un pas­sant qui se sera assis à la ter­rasse d’un café sans être muni de son QRCode ?

La haine et la divi­sion ne demandent qu’une étin­celle pour bon­dir à la faveur d’un virus res­pi­ra­toire, aus­si impro­bable que paraisse une telle idée.

Le méde­cin de san­té publique Mar­tin Bla­chier, deve­nu un média­to­mane notoire depuis mars 2020, selon son propre aveu : « peut-être que je suis nar­cis­sique ! », lequel a sou­te­nu tout et son contraire jusqu’ici, l’énonce aujourd’hui en ces termes : « nos enne­mis ce sont les anti­vax ! ».

Et ce fai­sant : « Emma­nuel Macron a eu rai­son d’être ferme ».

Emma­nuel Macron fait donc la guerre à sa popu­la­tion, plu­tôt qu’au virus. CQFD.

A ce jour, le pays compte donc 35 mil­lions d’antivax. Une cin­quième colonne pro-virale qu’il convient d’occire. Inutile de se sou­cier de la carac­té­ri­ser pré­ci­sé­ment. Le châ­ti­ment leur est pro­mis. La « guerre » risque d’être aus­si inter­mi­nable que sanglante. 

Quand des repré­sen­tants de la Science n’assènent que des cer­ti­tudes, et que le doute et l’humilité, a prio­ri pierres angu­laires dans la ges­tion d’une épi­dé­mie, puissent être consi­dé­rés comme des traits de l’opposition poli­tique, à réduire et écra­ser comme un funeste mou­che­ron, on peut rai­son­na­ble­ment en conclure pour le pire.

La bio­po­li­tique et le bio­pou­voir, carac­té­risent pré­ci­sé­ment une forme d’exer­cice du pou­voir qui porte, non plus sur les ter­ri­toires mais sur la vie des indi­vi­dus, sur des populations.

Dans ses livres « Les anor­maux » et « Sur­veiller et punir », Michel Fou­cault se sert de quelques exemples épi­dé­miques his­to­riques, notam­ment celui de la peste :

La popu­la­tion est cap­tée par le pou­voir poli­tique qui cherche à en sur­veiller et à en maî­tri­ser la san­té. On note les morts, les malades, les évé­ne­ments de toute sorte. La ville est immo­bi­li­sée et la popu­la­tion sou­mise à un enre­gis­tre­ment conti­nu de son état. Cha­cun est sur­veillé, contrô­lé, en per­ma­nence. La fina­li­té de cette situa­tion, c’est de main­te­nir la popu­la­tion à son maxi­mum de vie. Dans le même temps, ce qui est dif­fé­rent, l’es­pace social, au niveau le plus fin des indi­vi­dus, est contrô­lé en permanence.

Il s’agissait de la peste, qui a rava­gé l’Europe, jusqu’à empor­ter 30 à 50% de ses habi­tants au cours de plu­sieurs vagues épi­dé­miques.

Le taux de mor­ta­li­té après infec­tion par le Sars-CoV‑2 varie de 1,15 % dans nos contrées, tan­dis que dans les pays à reve­nu faible, il avoi­si­ne­rait les 0,23 %. Avec quelques varia­tions selon les classes d’âges, et sur­tout les comor­bi­di­tés associées.

L’âge moyen des défunts est de 80 ans, soit l’équivalent de l’espérance de vie.

L’âge médian étant de 84 ans. 

Aujourd’hui on vou­drait vac­ci­ner les jeunes de 12 à 17 ans (dont 1 gar­çon sur 5000 fera une myo­car­dite ou une péri­car­dite). Où se trouve le béné­fice per­son­nel pour ces ado­les­cents qui ne font pas de formes graves du covid ?

Ils par­ti­cipent de la « pro­tec­tion arith­mé­tique de la cou­ver­ture vac­ci­nale », selon Alain Fischer, alias « M. Vaccin ».

Le pré­sident du conseil natio­nal pro­fes­sion­nel de pédia­trie a quant à lui trou­vé un motif sup­plé­men­taire de se réjouir :

Ce gou­ver­ne­ment est deve­nu un quar­te­ron de mor­phi­no­manes. Il n’est que temps de s’en désintoxiquer. 

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