Photos de Martin Wilhelm
Plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées aujourd’hui place de la Réunion à Mulhouse, afin de saluer la mémoire de Dinah, une adolescente de 14 ans, qui a mis fin à ses jours au domicile familial, voici trois semaines.
Ses proches sont intervenus sur le parvis du Temple Saint Étienne pour dénoncer les ravages du harcèlement scolaire, qui pourrait être à l’origine du geste désespéré de la jeune fille. On estime que 10% des élèves sont confrontés à ce phénomène durant leur scolarité.
Sa famille a fait connaitre son intention de porter plainte contre X et contre le collège Émile Zola de Kingersheim, tout près de Mulhouse, dans lequel elle a été scolarisée.
Puis un cortège s’est formé et s’est rendu au lycée Lambert, où Dinah était scolarisée en seconde depuis la rentrée, pour y déposer des fleurs et des bougies.
Le drame se noue quand la collégienne est prise pour cible d’un groupe de fille au sein de son établissement scolaire. Elles passeront deux années à s’acharner sur l’adolescente, notamment en l’insultant, et en l’accusant d’être une « sale lesbienne » ou une « sale pute ».
L’adolescente fera une première tentative de suicide en mars 2021. Puis le brevet passé, elle espère en avoir fini. Mais ses bourreaux la retrouvent au lycée Lambert.
Les messageries et réseautages en ligne sont notamment mises en cause dans cette faire (le téléphone de la victime étant à l’étude), comme dans d’autres affaires analogues.
Les technologies de la communication viennent en effet compliquer le problème du harcèlement scolaire. Ainsi, par le moyen du « cyberharcèlement », les enfants harceleurs peuvent poursuivre leurs méfaits hors des murs de l’école, anonymement ou pas.
Selon nos confrères de France Bleu Alsace, l’académie de Strasbourg « envoie toutes ses condoléances à la famille de Dinah et s’associe à sa douleur. Tous les moyens nécessaires seront mis en œuvre pour collaborer avec la justice et aider l’enquête. L’académie prend très au sérieux les situations de harcèlement. »
Une position que ne partage pas de très nombreux parents d’enfants victime de harcèlement, qui accusent volontiers l’administration scolaire d’inertie.
Le principal du collège Zola a déjà été auditionné par la police. Enfin, le parquet de Mulhouse a diligenté une enquête, ainsi qu’il se doit en la circonstance : il devra notamment déterminer si le harcèlement scolaire est bien à l’origine du suicide de l’adolescente.