Par delà l’épouvantail identitaire et politique qu’est devenu la question migratoire, des femmes et des hommes continuent inlassablement de lutter pour leur défense, et maintenir la conscience éveillée sur leur sort et condition.
Ainsi, le collectif antiraciste 68, notamment constitué par la Cimade, l’ADA (association d’accueil des demandeurs d’asile), le CCFD, la Ligue des droits de l’homme (LDH) section Mulhouse, Attac68, une association d’Alévis, la CGT, le NPA, la France insoumise, le PCF, et Génération.s, organisait un rassemblement en faveur d’un accueil digne des migrants, ce samedi à 13h30 sur la place Franklin de Mulhouse.
La journée s’inscrivait dans le cadre de la journée internationale des Migrants organisée par l’ONU.
D’après notre comptage sur place, plus d’une centaine de personnes constituait les rangs de la manifestation. Quelques jeunes gens sont par ailleurs venus l’étoffer.
Parmi les plus fervents opposants à la politique française menée à ce sujet, la CIMADE, seule association a pouvoir être présente dans les CRA (centres de rétention administrative), accuse le gouvernement français de « continuer de mobiliser ses ressources (humaines et financières) dans le seul but de pousser toujours plus d’étrangers présents en France au départ ».
Et d« afficher sa fermeté par une politique du chiffre en enfermant quoi qu’il en coûte ». « Se sont ainsi retrouvées enfermées jusqu’à 90 jours des hommes et des femmes malades, des pères et mères de famille, des personnes venant de pays en guerre, et même des enfants ».
« Leur condition d’étranger passe avant tout le reste, c’est un véritable déni d’humanité », condamne Justine Girard, responsable nationale des questions de rétention, au sein de l’association.
Préfectures et ministère s’acharnent à enfermer des enfants, dans le but de servir une politique migratoire absurde et cruelle, et sans qu’aucune prise en charge spécifique ne soit prévue pour eux.
Ainsi, au niveau national, et à deux reprises encore au mois de décembre 2021, des familles avec cinq enfants âgés de 1 à 13 ans ont ainsi été interpellées à leur domicile pour être enfermées au CRA du Mesnil-Amelot.
La situation est particulièrement dramatique à Mayotte. 3101 enfants avaient subi cet enfermement en 2019 et plus de 2000 en 2020, malgré la crise sanitaire. A Mayotte, des enfants sont enfermés sans leur parent, rattachés fictivement par l’administration à des personnes majeures qu’ils peuvent ne pas connaître du tout. La France a aussi été lourdement condamnée pour cette pratique par la Cour européenne des Droit de l’Homme (CEDH), le 25 juin 2020.
Devant des pratiques inhumaines injustifiables, qui ne voient dans l’immigration qu’un problème, l’association demande que soit réellement envisagée la fermeture des CRA, et que cesse sans attendre l’enfermement des enfants.
Un schéma explique l’absurde administratif et inhumain du triptyque auquel sont confrontés les migrants, que la Cimade nomme « surveiller, punir et bannir » :
Les-reformes-et-leurs-consequencesElle promeut par ailleurs 11 propositions pour sortir de la logique de contrôle, de sanction, d’enfermement et d’expulsion des personnes étrangères :
Position-politique-Enfermement-ExpulsionLa galerie de photos est signée de Martin Wilhelm