À la toute fin de 2021, cette lectrice de L’Alterpresse68 tombe malade, est alitée et perd odorat et goût dans la foulée. Émoi dans l’entourage, dont certains membres font partie du personnel soignant : c’est un virus qui a frappé et, vu l’ambiance, cela ne peut être que le Covid.
Elle fait donc ce que n’importe qui ferait : un test antigénique à la pharmacie de cette commune de la banlieue mulhousienne. Résultat : négatif. Pourtant, le doute est toujours présent : des membres du personnel soignant n’ont-ils pas décrété que les tests antigéniques n’étaient pas fiables à 100% et que les pharmaciens ne sont pas vraiment aptes à faire des prélèvements.
Notre lectrice tente, pour en savoir plus, de faire un autotest : négatif lui aussi. Mais, lui dit-on, les autotests ne sont pas fiables, d’autant plus que « vous n’avez aucune formation pour vous fourrer un coton-tige dans les narines… »
« La seule preuve d’absence du virus est un test PCR ». Toujours pleine de confiance envers les soignants, elle prend rendez-vous au laboratoire du Diaconat à Mulhouse pour effectuer ce test, paraît-il, incontestable. La suite prouvera que tout est contestable…
Pour être blindée dans ses certitudes, notre lectrice, dont l’état ne s’améliore en rien, prend rendez-vous chez un médecin dont le carnet de rendez-vous ne désemplit pas… Assise dans la salle d’attente, on la prie de repasser le lendemain.
LE COVID A 99% DE CERTITUDE
Toujours dans l’attente du test PCR du laboratoire, notre patiente voit, enfin, le docteur. Il n’a pas besoin d’un long examen, son diagnostic tombe au bout de quelques minutes : « Je suis sûr à 99% que vous êtes atteinte du COVIC i »
« Mais docteur, ose la patiente, j’ai déjà fait deux tests dont le résultat est négatif ! Et j’attends les résultats d’un troisième, PCR celui-ci, prélevé dans un laboratoire réputé à Mulhouse »
Péremptoire, le médecin rétorque : « Les tests négatifs ne sont pas fiables (avec quelques réflexions pas très aimables sur la compétence des pharmaciens), l’autotest encore moins et celui que vous attendez, on ne peut pas être sûr que le prélèvement ait été fait avec l’attention qu’il faut »
« Pourtant, ose notre lectrice, il s’agit quand même du laboratoire d’une clinique réputée pour son sérieux et la compétence de son personnel ! »
« On ne peut jamais être sûr de tout, alors je vais faire le prélèvement moi-même et le confier au laboratoire à côté, là on sera sûr du résultat ». Et nous voilà partis pour un quatrième test en 48 heures…
On s’imagine l’inquiétude qui habite la malade. Comment faire ? Atteinte du Covid, il faut prévenir tout le monde, nous mettre en quarantaine, nous déclarer positif je ne sais où…
Dans la soirée tombe le résultat du laboratoire : test négatif. Dans la nuit tombe le résultat du prélèvement effectué par le médecin : négatif. Quatre tests négatifs pour une maladie pronostiquée avec 99% de certitude. Mais, prudent, le Diafoirus mulhousien avait établi deux ordonnances : une pour traiter le Covid, l’autre pour une grippe…
Notre lectrice utilisa donc la seconde et il se trouve que cette variante de la grippe attaque également l’odorat et le goût.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : les personnels soignants de son entourage estimaient que… le médecin n’avait peut-être pas fait le diagnostic qu’il fallait…
CERVEAUX CONDITIONNÉS
Notre lectrice fit ce qu’elle devait faire : fermer les écoutilles, ne plus écouter les avis qui, tout en étant différents, allaient tous dans le sens d’une maladie due au virus du Covid. Comme si l’ambiance générale poussait les soignants à n’imaginer QUE des malades touchés par le Covid et une vraie déception les frappait quand tel n’était pas le cas.
L’affrontement entre soignants (qui n’hésitent pas à se dénigrer mutuellement quand ils ne sont pas d’accord entre eux) vécu à une toute petite échelle est exactement celui qui agite encore le corps médical sur les plateaux de télévision où toutes contestations d’une « vérité » ne peut-être qu’une expression d’une incompétence ou d’une appétence pour le complotisme. Pire : au sein même du personnel soignant, certain(e)s sont mis sur la touche parce qu’ils expriment un avis différent d’une majorité qui ne montre aucune compréhension, ni de solidarité avec les bannis de la profession.
Donc tous les avis différents de la doxa officielle sont interdits d’expression ou ne s’autorisent plus à s’exprimer. C’est ainsi que disparaît une pratique fondamentale de la recherche scientifique : la controverse, le débat, l’échange d’informations contradictoires pour bien cerner un sujet. Et ne pas asséner des vérités établies par les pouvoirs politiques ou économiques.
À ce petit niveau de la région mulhousienne, le personnel soignant a contribué à ramener le monde scientifique au même niveau que la politique ou les médias pour les citoyens : non crédible et gangréné par des intérêts économiques et financiers.
Je me suis souvent posé la question : depuis deux ans, ces scientifiques, professeurs des universités, grands patrons d’hôpitaux, passent plus de temps sur les plateaux de télévision qu’à effectuer leur travail de médecin. Comme si ces « débats » télévisés étaient un moyen de faire de la publicité pour leur service… qui a besoin d’être rentable dans la politique de santé impulsée par les gouvernements successifs depuis 30 ans… Le Covid comme produit d’appel pour se constituer une clientèle ?
Le monde scientifique n’est d’ailleurs n’est pas seul à se servir du virus pour ses intérêts.
QUAND LA DÉLATION DEVIENT UNE VERTU DÉMOCRATIQUE
Notre société tout entière est contaminée par cette tension qui anime le débat public. On voit bien à qui profite cette fragmentation de la société. Et cela n’est pas seulement vrai en France. La crise sociale est bien profonde partout comme on le voit dans les révoltes qui éclatent ça et là… Mais ce virus est bien utile pour dresser les citoyens les uns contre les autres.
Ce climat détestable sert le pouvoir en place, rien d’autre que le Covid n’a d’importance. Mais ce qui est attristant, c’est qu’une majorité de citoyens tombe dans ce panneau. Même des personnalités les plus critiques sur le plan politique, économique ou social, sont totalement anesthésiées par les effets d’une épidémie pourtant pas beaucoup plus grave que d’autres. Comment des personnes si rigoureuses dans la réflexion globale, peuvent-elles perdre tout sens critique dans le cas de la politique de santé des gouvernements ?
Jusqu’à avoir une déférence quasi religieuse à l’égard des scientifiques dont on sait pourtant à quel point ils sont dépendants du lobby pharmaceutique pour exister ? Comment des personnalités politiques, exerçant un sens critique sur l’évolution de notre société, sont-elles prêtes à défendre une situation dans laquelle la délation entre individus en fonction de leur politique à l’égard d’un virus devient une vertu démocratique ?
Salut,
Edifiant témoignage, qui exprime bien le « bordel » que nous subissons tous et toutes, au delà de toute catégorie professionnelle.
Je m’inscris totalement dans l’expression du dernier paragraphe
merci !
tout ce passe comme au début de la gross racléh de mai-juin 40, typisch franzusisch