Des agents et animateurs du périscolaire de Mulhouse – M2A participaient ce 14 décembre à un mouvement de grève dans le cadre d’un appel national.
Le mouvement a été globalement suivi, particulièrement en Alsace, et s’est traduit par des cantines fermées, et des activités périscolaires ralenties ou stoppées. Les animateurs réclament en premier lieu une véritable reconnaissance de leur métier.
Les animateurs constitueraient ainsi près de 450 000 salariés en France, bien que le chiffre soit sans doute sous-estimé.
À Mulhouse, la CGT territoriaux M2A, et une fédération d’agents autonome, appelaient les agents à la mobilisation devant la mairie.
Une bonne cinquantaine d’agents des périscolaires de M2A (Mulhouse Alsace agglomération), l’intercommunalité ayant la charge de la mission, manifestaient contre la précarité, les bas salaires, les conditions de travail dégradées, le taux d’encadrement dangereux pour le personnel et les enfants, enfin la non- reconnaissance des métiers de l’animation, et des budgets insuffisants.
Les conditions de travail des personnels traduisent des amplitudes horaires très larges (travail tôt le matin et tard le soir), couplées avec un temps de travail incomplet, ne permettant pas de se constituer un salaire décent sur la base d’un smic.
De fait, de nombreux agents connaissent des situations précaires : les vingt heures par semaine annualisées sont fréquents, le tout rémunéré en général 500 euros par mois. Les plus chanceux atteignent toutefois 600, voire 700 euros mensuels…
Joël Saint-Viteux, secrétaire fédérale de Sud Santé Sociaux, l’un des syndicats à l’origine du mouvement de grève qui a débuté mardi et s’est poursuivi ce mercredi, déclare à ce sujet qu’ « Une grande partie des salariés du secteur travaille à temps partiel, avec des contrats courts ou des statuts qui sortent du cadre classique du droit du travail. C’est un mouvement contre la précarité des secteurs de l’animation, pour la revalorisation des salaires et la reconnaissance professionnelle ».
Au cœur des revendications des grévistes, le manque d’effectifs d’encadrement est une problématique nationale. Toujours selon Jöel Saint-Viteux : « Le problème est le même partout en France. Le contexte de réductions budgétaires et de mise en concurrence des différents acteurs du secteur pousse l’État et les collectivités à chercher ce qui coûte le moins cher. Et on arrive à des taux d’encadrement hallucinants. »
Les grévistes pointent encore l’absence de formation professionnelle, et un manque de reconnaissance officielle de leur statut, de sorte qu’un employeur public ne se soucie pas de connaitre les prédispositions et acquis professionnels des nouveaux embauchés, tant ils manquent, et tant le turn-over dans le secteur est important.
Un rapport du cabinet Quadrat-Etudes publié en 2020, et portant sur la situation dans la branche professionnelle (en 2019), montrait que sur les 124 300 personnes qui occupaient un emploi principal, 40 % étaient à temps partiel et à peine 85 150 en CDI. A cela s’ajoute 19 700 services civiques, 10 100 « auto-entrepreneurs » et 160 000 « emplois annexes », soit des contrats saisonniers ou ponctuels, dont 135 000 en CDD.
Le mouvement alsacien était également représenté à Strasbourg et à Sélestat.
Ci-dessous une vidéo des manifestants, enregistrée par Martin Wilhelm à Mulhouse, devant l’une des entrées de la mairie :