Arrivé royalement, avec à peine deux heures de retard sur son planning électoral destiné à rabattre la piétaille électorale d’obédience communiste ou écologiste, à défaut de plumer l’insoumise, puisque ses deux amis de gauche s’en sont chargés comme des grands, le monarque présidentiel s’en est arrivé vers 12 h 00 dans la cité du Bollwerk.
Un déplacement effectué en avion, comme le protocole princier le suppose, depuis le château élyséen, où un hélicoptère se tient toujours prêt à emporter Son Ignominie vers Baden-Baden, en cas de troubles incivils un peu trop remuants.
Sa seigneurie avait toutefois choisi de cheminer parmi ses sujets depuis la montagne aux moines, dite le « Moenschberg » par les mulhousiens, aujourd’hui partie du quartier « Rebberg ». Une zone particulièrement bien fréquentée, puisque occupé par la même espèce de semblables que l’ancien banquier d’affaires de chez Rothschild & Co.
L’endroit était en conséquence sécurisé à la manière Potemkine par plusieurs compagnies de CRS, lesquelles ceinturaient littéralement toutes les rues adjacentes et secondaires du quartier cossu.
Le fait est que la principale structure hospitalière s’y trouve également localisée. Et Notre Saigneur a condescendu à y visiter le centre « Alister » (une structure associative chargée de l’information scientifique et technique de rééducation) et y rencontrer, par la force des choses, la vociférante engeance des professionnels de santé…
Ce fut également un moment de réjouissances professionnelles, pour nous autres, intrépides professionnels de l’information, tout à la fois humbles serviteurs de la vérité objectivée et polémistes échevelés, qui risquons chaque jour un décollement de langue à force de lavements effrénés des postérieurs de nos puissants ordonnateurs politiques.
Grouillait en effet pour saisir une poignée de mains ou une impossible algarade, via captation photographique ou vidéo, une centaine de journalistes spécialement accrédités par l’Élysée.
Certains des nôtres arboraient même avec une joie teintée de honte la carte officielle plastifiée, siglée « Macron avec vous » autour du cou. Bien trop courte pour s’y pendre en cas de soudains scrupules, mais les safaris politiques ne tarissent pas de ressources…
Et tandis que notre suzerain nous redonnait la force de croire en ses nouvelles augures, en oignant son assistance de ses excrétions marketing, et en lui prodiguant sa volonté de « revoir l’organisation de l’hôpital, redonner du pouvoir au local » ou encore « remédicaliser la gestion de l’hôpital et sortir de la tarification à l’activité », médecins, cadres et personnel soignant ou d’accueil, toutes et tous fusionnaient et fissionnaient en admirateurs mystifiés par les paroles du Maître, pendant 60 précieuses minutes.
Parmi les officiels présents les plus ébaubis d’être compatibles avec le monde de Macron, citons Michèle Lutz, maire de Mulhouse, Lara Million, conseillère régionale, Fabian Jordan, président de M2A, Olivier Becht et Bruno Fuchs, députés du Haut-Rhin, et Jean Rottner, président de la région Grand Est…
Qui parmi ces impétrants deviendra le ou la ministre du rêve éveillé reconduit pour un quinquennat ? Autant de preux vassaux du Start-up Master appelé à renouveler ses leads managers pour la prochaine période, voire davantage, si le septennat sérieusement envisagé par voie de référendum permettait de réinitialiser les compteurs !
Bien évidemment, les fâcheux adeptes du dumbphone et du low tech energiphobes n’étaient pas très loin !
Fort heureusement, les cars des compagnies de CRS étaient positionnés sur l’ensemble des routes menant à la monacale, bien que rentière, colline.
Dès 10 heures du matin, quelques dizaines de manifestants (gilets jaunes, militants insoumis, et même notre photographe !) ont été confondus puis nassés par les forces de l’ordre, le long de la rue du Docteur-Laennec, au motif que « leur rassemblement n’était pas dûment déclaré », selon la Préfecture !
Si l’occasion d’échanger entre Jupiter et la populace cornérisée n’a pu se mener à cette occasion, maudissons l’impétrant alsacien, de la sous-espèce bas-rhinoise, qui du côté de Châtenois, (dans le Bas-Rhin, près de Strasbourg), où Sa Sainteté avait résolu d’aller visiter un accueil pour personnes polyhandicapées, a pris à partie ManuAvecNous .
Et s’est permis d’y projeter son fiel alsacien :
« La manière dont vous avez traité les gens depuis le début de votre mandat est un scandale. Vous êtes aussi arrogant, aussi méprisant, aussi cynique (…). Vous avez assassiné l’hôpital. J’ai jamais vu un président de la 5ème République aussi nul que vous »
Outrepassant la coutumière bienséance bourgeoise, il lui rappela les « 5700 lits supprimés en 2021″. Puis se perdit à lui remémorer « toutes les casseroles que vous traînez derrière, que ce soit l’affaire Benalla, et Kohler, votre petit copain ! ». Odieuse vilénie de boit-sans-soif !
Dans une telle situation, comment ne pas souhaiter, en effet, que « les devoirs précèdent les droits », ainsi que le formule sans référence au fascisme, le Soleil d’Amiens ces derniers temps ? Et qu’en l’occurrence le devoir de la boucler de ce palefrenier précède son droit de l’ouvrir !
Martin Wilhelm, notre photographe, qui a eu l’occasion de ne pas être accrédité par l’Élysée, a contrario de sa centaine de confrères, a pu saisir quelques moments photographiques de cette sinistre farce macronienne, notamment auprès de soignants, exposant quelques banderoles très artisanales mais du meilleur effet, où il était notamment signifié : « Services publics, hôpitaux, à quand la guérison plutôt que la réanimation ? » Ou encore un bienvenu : « Macron, sauve l’hôpital, pas ton cul ! ».
Voilà qui résume exactement l’opposé des objectifs de Son Eminence, pour lequel la vie de nasse et d’autocontrôle est une simple modalité de la liberté d’expression moderne, et à propos duquel il ne sera plus nécessaire de continuer à s’enquérir, encore et toujours, mais où sont donc passés ses millions ?
Un étonnant échange, très structuré, avec des représentants des lycéens :
Ci-dessous la galerie photographique « alterspectaculaire » et intimiste de Martin Wilhelm :