Sous le signe de la détermination et de la résistance, et à l’appel des personnels du lycée, au moins 400 manifestants, voire davantage un bref moment, défilaient ce samedi jusqu’à la Maison de la région de Mulhouse, située dans le prolongement de la gare centrale, pour signifier leur révolte et leur incompréhension devant la fermeture programmée (en 2025) du lycée des métiers Charles-de-Gaulle de Pulversheim, ainsi qu’une dizaine d’autres dans le Grand Est, voire une trentaine, selon certains élus d’opposition au sein de l’assemblée régionale.
La Région évoquant un taux de remplissage insuffisant en 2022 (40% selon l’institution), ce que les personnels contestent fermement, quand paradoxalement la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) construit concomitamment 4 nouveaux collèges.
Si la décision était maintenue, la prévision de la Région pourrait ainsi s’autoréaliser, puisque les effectifs commenceraient à décroitre dès la rentré prochaine : l’établissement ne pouvant mécaniquement plus accueillir de nouveaux élèves.
Les personnels manifestants, complétés de quelques syndicalistes y enjoignaient notamment Jean Rottner, président de la Région Grand Est de venir expliquer les motifs de la fermeture programmée de l’établissement, prévue en 2025.
Christophe Toranelli, élu maire de Pulversheim en 2020, est vent debout contre la fermeture du lycée. Et pour cause, outre sa qualité de premier magistrat de la commune, il est également conseiller communautaire M2A délégué à la formation, et accessoirement professeur d’électrotechnique au sein même de l’institution scolaire.
Il en fait une question d’égalité des chances, sachant que l’établissement y accueille de nombreux élèves en difficulté, et que le climat très particulier y est particulièrement propice pour les remotiver.
Récusant les chiffres fournis par l’équipe de Jean Rottner, il considère que son démantèlement coûtera aussi cher que la rénovation, dont il réclame précisément la poursuite des travaux d’isolation par l’extérieur et la réfection de la toiture, notamment pour y installer une grosse centrale photovoltaïque.
L’histoire de cet établissement, dont les infrastructures et ateliers forment les plus conséquents de la Région, recoupe pour partie celle de la vie économique et sociale du village, en particulier celle de ses mineurs, puisqu’il était voué à la formation des travailleurs de la potasse, dans ce qui n’était encore que « l’école professionnelle des mines de potasse d’Alsace ».
Des générations de garçons issus du Bassin potassique (mais aussi mulhousiens) y ont ainsi appris l’essentiel de leur savoir-faire de mineur. On y délivre aujourd’hui des formations en chaudronnerie, en électrotechnique et en sécurité, depuis le niveau CAP jusqu’à BTS, en formation initiale, en apprentissage, ainsi qu’en formation continue.
On notait au sein du cortège la présence d’élus du Bassin potassique, ceints de leur écharpe tricolore, dont quelques conseillers régionaux.
Selon les quelques informations disponibles la chaudronnerie devrait rejoindre le lycée Eiffel de Cernay, tandis que les filières sécurité et électrotechnique, seraient affectées aux établissements Louis-Armand et Charles-Stoessel (« rue du fil ») de Mulhouse.
Nous espérons pouvoir revenir sur cette fermeture dans un prochain podcast qui lui sera consacré.
Martin Wilhelm, notre photographe attitré, a malheureusement rencontré des problèmes techniques lors de ses prises de vue au sein de la manifestation. Merci à NTV68 pour les images d’illustration.