Cré­dit pho­tos : Mar­tin Wilhelm

Une petite cen­taine de mani­fes­tants se sont réunis à Stras­bourg ce same­di 10 août, à par­tir de 15 heures, en sou­tien aux indé­pen­dan­tistes kanaks empri­son­nés en métropole.

Le cor­tège s’est ébran­lé depuis la place de la gare en direc­tion de la place de la Répu­blique, via la place Klé­ber, avant de stop­per devant le bâti­ment du Palais de jus­tice, siège du tri­bu­nal de grande instance.

Le pro­jet de réforme consti­tu­tion­nelle visant à « dége­ler » le corps élec­to­ral pour les élec­tions pro­vin­ciales (c’est à dire à l’é­lar­gir à tous les calé­do­niens), sou­mis en mai par la pré­si­dente de la pro­vince sud de Nou­velle-Calé­do­nie, a pro­vo­qué de mul­tiples mani­fes­ta­tions et affron­te­ments avec les forces de l’ordre, conco­mi­tam­ment à sa rati­fi­ca­tion par l’Assemblée natio­nale, en date du 14 mai.

Les prin­ci­paux enjeux poli­tique et sociaux du « dégel » du corps élec­to­ral sont résu­més via ce lien.

En matière de consé­quences humaines, les échauf­fou­rées sur l’île ont déjà pro­vo­qué dix morts, et au moins une cen­taine de bles­sés (y com­pris par­mi les poli­ciers), et des dégâts conséquents. 

La réforme a depuis été sus­pen­due le 12 juin par Emma­nuel Macron. 

La Cel­lule de coor­di­na­tion des actions de ter­rain (CCAT), dont Chris­tian Tein, empri­son­né en métro­pole à la pri­son de Mul­house-Lut­ter­bach (voir nos articles ici et ), est le prin­ci­pal ani­ma­teur, reven­di­quant la sou­ve­rai­ne­té de l’île au titre du peuple kanak, réclame l’annulation totale de cette réforme. 

Le lea­der kanak est soup­çon­né, avec 12 autres per­sonnes, de « com­pli­ci­té de ten­ta­tive de meurtre et d’as­so­cia­tion de mal­fai­teurs en vue de com­mettre un crime ». 

De ce fait les col­lec­tifs de sou­tien exigent la « libé­ra­tion sans condi­tion des déportés ». 

Les col­lec­tifs alsa­ciens ont pu ren­con­trer des dépu­tés euro­péens LFI, à l’oc­ca­sion de la ses­sion par­le­men­taire du mois de juillet, au terme de laquelle un pro­jet de réso­lu­tion serait à l’étude. 

Les Kanaks, peuple autoch­tone, redoute en effet sa relé­ga­tion poli­tique, alors qu’il est deve­nu mino­ri­taire sur son propre ter­ri­toire, et qu’il subit depuis 150 ans les affres d’une ges­tion de type colo­niale, au tra­vers d’un peu­ple­ment euro­péen mas­sif (aujourd’­hui les « cal­doches »), la pri­vant de fait de la plu­part de ses res­sources, notam­ment de ses terres. 

Enfin, une minute de silence en soli­da­ri­té entre la Kana­ky et les pales­ti­niens qui pro­je­taient un ras­sem­ble­ment à 17h00, eut lieu ce même jour, tou­jours sur la place Kléber. 

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