Le ton de la confé­rence de presse du groupe d’op­po­si­tion muni­ci­pale de gauche mul­hou­sien orien­té autour de l’i­dée d’une démo­cra­tie locale mal­me­née, lais­sait augu­rer une séance de conseil muni­ci­pal pro­gram­mée pour le 2 février (article à venir) par­ti­cu­liè­re­ment remuante. 

Les repré­sen­tant-es de la gauche locale accusent d’a­bord Jean Rott­ner, ex-maire et ex pre­mier-adjoint de fou­ler aux pieds la morale poli­tique. En se reti­rant de ses man­dats pour rejoindre le sec­teur pri­vé, il laisse une équipe pré­sen­tant un pro­fil et une approche ana­logue, dont Michèle Lutz est l’héritière. 

Et maire la plus mal élue de France, soit dit en passant. 

Pour les oppo­sants, « Le hold-up conti­nue ». Après 2008 et « la tra­hi­son pre­mière » en ce que l’an­cien maire socia­liste Jean-Marie Bockel (nom­mé au gou­ver­ne­ment de Fran­çois Fillon) remit alors les clés de la ville à Jean Rott­ner sans recours au vote popu­laire, celui-ci se ser­vant de Mul­house, de la région Grand Est et, par­tant, des élec­teurs mul­hou­siens, pour asseoir in fine ses ambi­tions et sa car­rière personnelle.

Ils sou­lignent par ailleurs le fos­sé et la décon­nexion abys­sale entre la majo­ri­té de droite LR (Les Répu­bli­cains) et ce que les Mul­hou­siens vivent :

  • Un taux de pau­vre­té de 35% selon les sta­tis­tiques de l’INSEE
  • De nom­breux pro­blèmes d’in­sa­lu­bri­té, de pas­soires ther­miques, de mar­chands de som­meil et de per­sonnes sans toit
  • Une situa­tion extrê­me­ment dif­fi­cile pour le grou­pe­ment hos­pi­ta­lier GHRMSA

L’é­quipe en place a per­du toute cré­di­bi­li­té et son action s’inscrit dans une logique d’  »ano­ma­lie démo­cra­tique » et d’  »immo­ra­li­té », selon les opposants. 

Afin d’en tirer les ensei­gne­ments poli­tiques, les élu·es de Mul­house Cause Com­mune réclament que Jean Rott­ner rende l’argent aux Mul­hou­siens. Soit au moins l’équivalent de ses indem­ni­tés de pre­mier adjoint depuis octobre 2019, soit la somme de 80 000 euros. 

Des mesures concrètes des­ti­nées selon les oppo­sants à enrayer l’enlisement dans le « tous pourris ».

Les soi­rées de vœux (pieux) 2023 de la majo­ri­té muni­ci­pale (au nombre de six !) sont dénon­cées pour leur vacui­té et leurs couts. Syn­drome du vil­lage Pot­me­kine : on dis­si­mule en outre la réa­li­té sociale aux yeux de l’é­dile pour le besoin du ban­quet annuel du 20 jan­vier, en délo­geant les per­sonnes sans abris à la SIM – Socié­té Indus­trielle de Mulhouse. 

La pro­mo­tion de la culture reste notoi­re­ment insuf­fi­sante dans la cité, et le fes­ti­val Scènes de rue menace d’être déna­tu­ré, sans concer­ta­tions avec les pro­fes­sion­nels qui l’animent. 

La concer­ta­tion des acteurs de la ville demeure à géo­mé­trie variable. Des déci­sions sont prises sans que les motifs y soient clai­re­ment défi­nis. Ain­si en est-il des bains muni­ci­paux, avec une fer­me­ture sans préavis.

L’im­po­si­tion locale s’ac­croit quand la majo­ri­té pro­met­tait le contraire. Conco­mi­tam­ment les cri­tères d’attribution des sub­ven­tions aux asso­cia­tions des sec­teurs cultu­rels, spor­tifs, fami­liaux, inter­rogent grandement…