Des ateliers-conférences sur le cinquantième anniversaire de l’écologie politique s’ouvrent aujourd’hui à la Maison de la citoyenneté de Kingersheim, entre 9 heures et 19 heures. On y note la présence de quelques figures locales, ainsi que de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe-Ecologie.

Comme une ombre bienveillante, la personnalité de Solange Fernex, pacifiste et femme politique française (élue notamment au Parlement européen), doit sans doute résonner dans la mémoire des participants à cette journée.
Décédée il y a 17 ans, Solange Fernex fut l’une des pionnières de l’écologie politique alsacienne.
Suppléante de Henri Jenn, premier candidat écologiste en France aux élections législatives de Mulhouse, elle mènera la liste Europe Écologie lors des premières élections européennes de 1979. Elle totalisera 888 134 voix, soit 4,39 % des suffrages.
Femme humaniste et suractive, elle fut Présidente de la section du Haut-Rhin de Terre des Hommes (1965), Cofondatrice du mouvement Écologie et survie (1973), Conseillère municipale de Biederthal (1977-2001), membre et porte-parole du bureau national du mouvement les Verts (1984-1989), Parlementaire européenne (liste les Verts-Europe-Ecologie) (1989-1991), Vice-présidente du Bureau international de la paix (Bip) à Genève (1992-2000), membre de l’association Femmes pour la paix, Coprésidente (1994-1997), puis Présidente (1997-2003) de la section française de la Ligue internationale des Femmes pour la paix et la liberté…
Elle fut également une opposante farouche au nucléaire.
Alors que son étincelle écologiste s’est aujourd’hui transformée en feu ardent, tant la préoccupation environnementale est omniprésente dans les débats, à défaut de l’être dans les faits, les documentaristes Simone Fluhr et Daniel Coche lui ont consacré un film en 2006, valant œuvre testamentaire, alors qu’elle était atteinte par un cancer.
Une femme à la détermination inflexible dont le courage inspire un profond respect. Solange Fernex a vu les conséquences néfastes du colonialisme et a compris les enjeux du système capitaliste prédateur sur notre environnement. Son engagement sur le terrain, dans les actions non violentes, et auprès des associations mérite d’être salué en cette journée de la femme. Sa capacité à fédérer autour d’elle les bonnes volontés pour faire advenir un monde meilleur fait office de legs pour guider les écologistes vers une mobilisation massive autour d’un projet soutenable à l’opposé du modèle consumériste et ses ravages.