Vous avez consta­té la satis­fac­tion béate des diri­geants socia­listes et UMP après les votes internes dans leur par­ti. Les direc­tions en place sont heu­reuses : elles ont obte­nu la majo­ri­té des mili­tants pour confor­ter leurs pro­po­si­tions. Tout le monde s’incline : même les « fron­deurs » du PS ont dis­pa­ru… puisqu’une « large » majo­ri­té des votants à choi­si la motion A… La direc­tion du PS exulte : la ligne du gou­ver­ne­ment est confir­mée grâce à ce vote…

Le choix du nom « Les Répu­bli­cains » a recueilli une écra­sante majo­ri­té : les congra­tu­la­tions s’enchaînent, tous les vrais faux-amis s’embrassent, « on » a rem­por­té le mor­ceau… Les quelques oppo­sants s’écrasent, minables….

Peu importe, la démo­cra­tie a par­lé, on peut conti­nuer sur ce qu’on a déci­dé dans les états-majors…

Pour­tant, peu d’observateurs relèvent un fait essen­tiel : ces par­tis sont en train de vivre une crise démo­cra­tique majeure.

130.000 mili­tants socia­listes étaient appe­lés à dépar­ta­ger les motions en vue du congrès de Poi­tiers. Rap­pe­lons qu’en 2008, le PS affi­chait 232.511 adhé­rents et en 2012 173.486..

Mais seuls 70.000 ont par­ti­ci­pé au vote cette fois-ci et 60% se sont expri­més pour la motion A, soit envi­ron 42.000 voix… sur 130.000 pos­sible ! C’est bien là que réside le fait majeur de cette consul­ta­tion : l’opposition à la ligne gou­ver­ne­men­tale au sein du PS ne peut se mesu­rer aux seuls 30% récol­tés par les fron­deurs… ce que même ces der­niers ne prennent pas en compte.

Quant à l’UMParti Répu­bli­cain, 213.000 mili­tants étaient appe­lés à voter par Inter­net. 45,74% ont par­ti­ci­pé, soit 97.426 votants. Loin du suc­cès popu­laire vou­lu par leur pré­sident. Mais il est vrai que celui-ci ne s’est jamais embar­ras­sé de vétilles comme l’honnêteté ou la vérité…

Le désa­mour des Fran­çais n’est pas tel­le­ment consa­cré à la poli­tique qu’à ceux qui dévoient ce noble mot par leur pro­pen­sion à fou­ler les prin­cipes démo­cra­tique sans vergogne.

Michel Mul­ler