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Dimanche 5 juillet. Il se passe quelque chose d’immensément impor­tant en Europe avec le réfé­ren­dum grec mais la télé­vi­sion publique fran­çaise ne juge pas essen­tiel de suivre les résul­tats en direct.

Il faut se rabattre sur LCI ou Ité­lé… Des repor­tages léni­fiants, répé­ti­tifs, une infor­ma­tion plate et sans saveurs… Pas d’éclairage par­ti­cu­lier… Chiant, quoi !

Déci­dé­ment, être région fron­ta­lière com­porte bien des avan­tages, entre autres celui de pou­voir suivre la télé­vi­sion d’outre-rhin.

Un doigt sur la télé­com­mande et voi­là l’ARD qui dif­fuse une émis­sion spé­ciale… ZDF n’est pas en reste et les deux chaînes publiques alle­mandes font de la vraie infor­ma­tion pas­sion­nante et pluraliste.

Je reste scot­ché sur l’ARD. Car les par­ti­ci­pants du débat sont par­ti­cu­liè­re­ment bien choi­sis : un dépu­té CDU et un ancien rédac­teur en chef de Bild Zei­tung pour un camp, je vous laisse devi­ner lequel… Un membre du Comi­té poli­tique de Syri­za par­fai­te­ment ger­ma­no­phone et une jour­na­liste de la Tages­zei­tung (TAZ) de Ber­lin, un quo­ti­dien de gauche, répu­tée pour son infor­ma­tion hon­nête sur la situa­tion des grecs.

Bien sûr on n’évite ni les cli­chés alle­mands sur les Grecs, ni les applau­dis­se­ments du public pour les deux camps (tiens, ceux pour la droite sont plus nour­ris, est-ce possible…)

Mais on entend éga­le­ment le repré­sen­tant de Syri­za remettre les pen­dules à l’heure sur les exi­gences pour son gou­ver­ne­ment de la part des Alle­mands… alors qu’ils n’avaient pas les mêmes pour Samaras…

Et puis vient un repor­tage avec une ques­tion cen­trale. Nous dit-on la véri­té ? Rich­tig oder falsch ? Trois points concer­nant le pro­jet d’accord refu­sé par Tsi­pras sont pas­sés en revue. Le pre­mier : appa­raît Mme Mer­kel sur l’écran qui affirme « nous n’avons jamais été aus­si géné­reux avec la Grèce »…  Puis M. Schulz, pré­sident SPD du Par­le­ment euro­péen : « il n’est plus ques­tion de réduire les retraites ». Et enfin Sig­mar Gabriel, chef du SPD et vice-chan­ce­lier : « Nous avons offert 35 mil­liards d’investissements supplémentaires ».

Le repor­tage démonte tota­le­ment ces trois affirmations.

Un moment de véri­té qui pré­sente trois per­son­nages émi­nents de la sphère poli­tique alle­mande comme des mani­pu­la­teurs de l’opinion, voire pire.

Il y a donc encore des télé­vi­sions publiques qui font de l’information… en Allemagne !

Michel Mul­ler