A l’appel d’une vaste alliance d’organisations (politiques, syndicales, environnementales, religieuses) 320 000 manifestants ont défilé dans sept grandes villes allemandes le samedi 17 septembre contre les projets de traités transatlantiques visant à développer les échanges sur une base libérale. Une délégation de militants CGT d’Alsace a participé à la manifestation à Francfort répondant à l’invitation du DGB Südhessen.
Un des objectifs de cette mobilisation très importante en Allemagne, était d’obtenir du Ministre des affaires étrangères, Sigmar Gabriel (SPD), de s’abstenir lors vote du Conseil européen pour approuver cet accord transatlantique avec le Canada. Comme le SPD tenait un « mini-congrès », le 19 septembre, c’était l’occasion pour la base du parti de s’exprimer contre la signature positive du gouvernement allemand.
C’était possible : en effet, de nombreuses organisations au sein du SPC (Jeunes socialistes, la direction du SPD dans de nombreux Länder, des juristes…) avaient dénoncé le caractère négatif du CETA. Mais la discipline du parti l’a emporté sur les convictions : les délégués du congrès ont approuvé une motion de la direction du SPD qui veut signer le traité.
Pour autant, les organisateurs allemands ne désarment pas et envisage de nouvelles initiatives (voir l’article « Die SPD kneift, wir nicht », dans sa version allemande en cours de traduction).
Et en France ?
L’association ATTAC le rappelle sur son site : le CETA devrait être soumis à l’approbation du Conseil européen du 18 octobre et une signature officielle avec le gouvernement canadien devrait avoir lieu le 27 octobre. S’il était ainsi approuvé au niveau des gouvernements des États membres, il serait soumis à la ratification du Parlement européen début 2017.
La Commission rencontre actuellement de sérieuses difficultés avec les prises de position de certains états membres, notamment l’Autriche qui pourrait aller au non, la Belgique (opposition des deux parlements wallons), la Hongrie et la Slovénie, plus marginalement la Grèce, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. Or, le CETA ayant été reconnu mixte (la Commission européenne espère cependant que l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne relatif à l’accord avec Singapour, qu’elle espère favorable, lui permettra de revenir sur cette mixité), l’unanimité est requise au Conseil européen. Les oppositions portent essentiellement sur l’ICS (Classification internationale pour les normes) et l’application provisoire et son champ avant même la ratification par les parlements nationaux.
La ville de Karnobat en Bulgarie est devenue la 2000è collectivité hors TAFTA et/ou CETA et rejoint ainsi le mouvement d’opposition à ces traités de libre-échange.
Dans toute l’Europe, des villes et des régions telles qu’Amsterdam, Cologne, Édimbourg, Grenoble, Barcelone, Milan, Vienne, Thessalonique entre autres, ont manifesté leur refus de voir ces traités être appliqués. Elles dénoncent le manque criant de transparence des négociations et demandent que les collectivités territoriales puissent y avoir une place aux côtés des États. En déclarant leurs communes, départements et régions hors CETA et TAFTA, les élus locaux affirment leur résolution à porter la voix des citoyens qui les ont élus auprès de la Commission européenne et de leurs gouvernements. Certaines villes alsaciennes figurent parmi ces 2.000 cités : mais suffit-il pour autant voter une résolution et attendre tranquillement que les choses se passent ? Ce qui apparaît, c’est qu’une telle déclaration n’a de sens que si elle est suivie d’initiatives exerçant une pression sur ceux qui ont la responsabilité ultime de voter, c’est-à-dire les gouvernements.
Que M. Hollande considère TAFTA (l’accord avec les USA) mort et enterré (encore à voir…) mais ne moufte pas à propos du CETA qui est pourtant sa copie conforme avec le Canada, montre qu’il y a encore du travail à faire.
Le 15 octobre : faire aussi bien que nos amis Allemands !
Rien n’est joué, dit Attac, la Commission et les gouvernements qui sont sur sa position ne se gênant pas pour faire toutes les pressions possibles. Dans ce contexte, la pression citoyenne en France et en Europe est dans ce contexte particulièrement important.
Une journée nationale d’action contre le CETA le 15 octobre, date antérieure à l’approbation du Conseil européen, avec deux objectifs : condamner explicitement la position du gouvernement français, qui envisage d’approuver le traité UE-Canada et amplifier de manière très significative le mouvement d’opinion contre CETA si l’affaire arrivait jusqu’au Parlement européen. Elle sera suivie d’une journée internationale d’action contre les accords de libre échange (ALE) le 5 novembre.
Sont prévues le 15 octobre une manifestation à Paris, départ 15h30 Place Stalingrad, et des actions de rue en région : défilé de casseroles, de fanfares, déploiement d’une chaîne humaine pour faire entendre notre refus du CETA sur des places publiques ou devant des lieux symboliques (siège d’une multinationale, permanence d’un député favorable au TAFTA/CETA …).
Le Collectif anti-TAFTA (à présent aussi anti-CETA) regroupe de très nombreuses organisations nationales et régionales : si tout ce monde se met en route pour réussir le 15 octobre, des centaines de milliers devraient sortir dans les rues… Au moins 320.000 peut-on espérer…
Michel Muller
Les membres du Collectif anti-TAFTA :
Au niveau national
Accueil paysan
Agir pour l’environnement
Aitec-Ipam
Les Alternatifs
Alternative libertaire
Amis de la confédération paysanne
Amis de la Terre
Artisans du Monde
Assemblée des Citoyens du Monde
Attac
CADTM France
CGT
Cedetim
Colibris
Collectif citoyen les engraineurs
Collectif Clunisois Hors Accords Transatlantiques (CHAT)
Collectif des associations citoyennes
Collectif Roosevelt
Confédération paysanne
Convergence citoyenne pour la transition énergétique
Convergences et alternative
Copernic
Economistes atterrés
Écologie sans frontières
Ensemble
Europe écologie les verts
Faucheurs volontaires
Fédération Artisans du Monde
Fédération Nationale Accueil Paysan
Fédération Nature & Progrès
Fédération pour une alternative sociale et écologique
Fondation sciences citoyennes
Foodwatch
France Amérique Latine
France Nature Environnement
FSU
GAïA SOS planète en danger
Gauche anticapitaliste
Gauche unitaire
Générations futures
Golias
Greenpeace
Idle no More France
Jeunes écologistes
Les amis du Monde Diplomatique
Mémoire des luttes
MJS
Mouvement de la paix
Mouvement des objecteurs de croissance
MRAP
MRJC
Nature & Progrès
Nouvelle Donne
NPA
la Nouvelle école écologiste
Objectif transition
OGM Dangers
Parti de gauche
Parti pour la décroissance
Peuples Solidaires
PowerFoule
PCF
PCOF
Réseau action climat
Réelle démocratie maintenant (Indigné-e-s)
Réseau d’éducation populaire
Réseau environnement santé
Réseau semences paysannes
Réseau Sortir du nucléaire
Ritimo
collectif Semons la biodiversité
Union syndicale Solidaires
Solidaires douanes
Syndicat national des arts vivants
TOX POPULI
UFISC
Utopia
Au niveau local
Altern’info
Association Initiatives Dionysiennes
Collectif citoyen IDF Non aux pétroles et gaz de schiste et de couche !
Collectifs locaux anti-gaz de schiste Orb Taurou, Anduze, Pézenas, Castelneau de Guers, Clapiers, Claviers, Sète, Bassin de Thau, Vigan, Briard, Florac, Montélimar Drôme Sud, Orb-Jaur, Roynac, Toulon, Béziers, Campagnan, Haut-Bugey, Narbonnais, Corbières, Causse Méjean, Jaujac-Ardèche-Lignon, Pays cigalois, Littoral 34, Ardèche, Ain, Pays de Savoie et de l’Ain, Réseau Rhonalpin, Jura, Isère, Lot-et-Garonne, Rhône, Var, Vaucluse
Houille-ouille-ouille 59/62
Écolectif Dégaze Gignac et Environs 34
Montpellier Littoral contre les gaz, pétrole de schiste ! et Basta Gaz Alès
Garrigue-Vaunage
Collectif de Vigilance Gaz de Gardanne
écocitoyens du Grésivaudan
Touche pas à mon schiste
Non aux forages d’hydrocarbures Haut-Jura
Carmen (Château-Thierry)
ARPE (69)
Collectif anti-OGM 31
Union démocratique bretonne