Mulhouse est une ville ouverte sur le monde où bat le cœur du Rhin supérieur. Ici, comme ailleurs en Alsace, ses habitants ont souvent appris l’allemand à l’école ou parlent parfois l’elsässerditsch en famille.  L’Allemagne et la Suisse sont à quelques encablures de notre agglomération, avec un quasi plein emploi et beaucoup d’entreprises qui recherchent des salariés.
Pourtant, les frontières toujours présentes nous empêchent de profiter de ce marché de l’emploi transfrontalier : manque d’informations sur les entreprises, manque de compétences linguistiques, manque de transport…
Grenz’up est une association basée à Mulhouse dont l’objectif est d’aider à dépasser ces obstacles.  Elle s’appuie sur les savoir-faire et les désirs des individus engagés dans cette démarche, et sans les « prendre par la main », elle les accompagne vers un travail ou une formation transfrontalière. Nous publions volontiers cette information portant sur les conditions de travail et de salaires transfrontalières.

http://grenz-up.eu/

Fran­chir une fron­tière pour aller tra­vailler est un véri­table effort, sur­tout si cette fron­tière est aus­si lin­guis­tique. Cela peut « valoir le coût » si les condi­tions de tra­vail, et sur­tout les salaires, sont sen­si­ble­ment meilleurs qu’en France.

Jus­qu’à aujourd’­hui, la Suisse, mal­gré des condi­tions de tra­vail sou­vent « rudes », offrait des salaires bien plus attrac­tifs que l’Al­le­magne. Si bien que près de 90 % des tra­vailleurs fron­ta­liers du Haut-Rhin se dirigent actuel­le­ment vers la Suisse, au détri­ment du Pays de Bade, qui peine par­fois à recruter.

La situa­tion va peut-être chan­ger dans les pro­chaines années :

  • Le qua­si-plein emploi en Alle­magne per­met de faire pres­sion sur les employeurs pour aug­men­ter les salaires. D’où les Warns­treiks (grèves d’a­ver­tis­se­ment) de IG Metall la semaine der­nière. Le grand syn­di­cat alle­mand de la métal­lur­gie et de l’élec­tro­tech­nique demande 6 % d’aug­men­ta­tion géné­rale des salaires. Il réclame éga­le­ment la créa­tion d’un droit indi­vi­duel à la réduc­tion de son temps de tra­vail avec une allo­ca­tion com­pen­sa­toire de l’employeur dans cer­tains cas (par exemple, pour s’oc­cu­per de ses enfants ou d’un parent malade).
  • Dans le sec­teur des soins à la per­sonne, encore mal payé, un consen­sus se crée pour aug­men­ter les salaires des Altenp­fle­ger et Hilf­skran­kenp­fle­ger. Le pré-accord de gou­ver­ne­ment qui vient d’être conclu entre les conser­va­teurs et les socia­listes en font une des prio­ri­tés à venir.
  • Enfin, ven­dre­di der­nier, la baisse des coti­sa­tions sala­riales est appa­rue sur la feuille de la peut-être pro­chaine « Grosse Koa­li­tion », ce qui se tra­dui­rait par une aug­men­ta­tion du salaire net pour tous les salariés.

Sans rejoindre les salaires suisses (qui sont gon­flés par le taux de change), les salaires alle­mands vont ain­si deve­nir plus attrac­tifs pour les sala­riés alsa­ciens… tan­dis que les condi­tions de tra­vail res­tent proches des aspi­ra­tions des Fran­çais au niveau durée heb­do­ma­daire du tra­vail et nombre de jours de vacances.