Un rassemblement de près d’une cinquantaine de personnes s’est tenu devant la Poste Centrale de Mulhouse. Ces manifestants, quelque soit leur syndicat, leur parti ou leur association, se sont retrouvés à l’appel du Front Social, du PCF et du NPA, pour protester contre le licenciement autorisé par la ministre du Travail, Mme Pénicaud, de Gaël Quirante, secrétaire de SUD Poste du 92.
« Nous sommes là, parce que nous ne laisserons pas nos militants se faire licencier les uns après les autres. Un militant attaqué, c’est toute notre classe sociale qui est visée » ont affirmé haut et fort les organisateurs.
Dans cette période où le gouvernement mène tous azimuts des attaques contre les retraités, les jeunes, les travailleurs du privé en cassant le code du travail, contre les cheminots et tous les secteurs publics, « il faut de mobiliser tous ensemble, quelle que soit notre étiquette, notre secteur d’activité ! Il faut que le gouvernement se retrouve face à un mur, notre mur, pour arrêter son rouleau compresseur qui écrase nos droits et tente de nous faire reculer deux siècles en arrière ! »
Un symbole
Gaël Quirante est un symbole de la hargne et de la haine du pouvoir car depuis 14 ans il subit un véritable harcèlement disciplinaire : 10 tentatives de licenciement en 14 ans et presque un an cumulé de mises à pied.
La Poste avait en effet tenté de le licencier en 2010 en l’accusant de séquestration alors qu’il avait participé à une occupation de la direction départementale de La Poste : son licenciement avait été refusé successivement par l’inspection du travail en 2010, par le ministre du Travail en 2011, puis par le tribunal administratif en 2014. En avril dernier la cour d’appel du tribunal administratif de Versailles a annulé les trois précédentes décisions et a ainsi relancé toute la procédure.
Début 2018, l’inspectrice du travail a refusé à nouveau le licenciement de Gaël. Les motifs du refus sont :
- «Compte tenu du contexte dans lequel les faits s’inscrivent et du climat délétère qui prévalait à l’époque en raison notamment de la durée excessivement longue de la grève et du comportement de La Poste, les faits en cause ne sont pas d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement de Monsieur Quirante.»
– «En effet, il ressort de l’enquête contradictoire et de la contre-enquête l’existence d’éléments au moment de la décision de l’inspecteur de 2010 et de la décision implicite de refus du 25 juin 2017 permettant d’établir un lien entre la demande et les mandats exercés par le salarié ainsi que son appartenance syndicale.»
Mme Pénicaud désavoue l’inspectrice du travail!
Mme Pénicaud a décidé d’aller à l’encontre de l’avis de l’inspection du travail et du rapport de la contre – enquête qui concluaient tous à une discrimination syndicale et d’autoriser le licenciement de Gaël Quirante. Il s’agit donc bien d’une décision politique qui tourne le dos au droit du travail.
A l’annonce de cette décision de la ministre, les postiers du 92 ont démarré la grève, qui continue à l’heure où nous écrivons.
Car, comme l’ont dit les manifestants de Mulhouse, « Nous refusons de voir se multiplier les cas de répression à la Poste comme ailleurs ! »
Et d’appeler à rejoindre l’action des cheminots à partir du 3 avril.