« Il y a une inco­hé­rence entre ce que dit le Pré­sident de la Répu­blique sur la proxi­mi­té et la rura­li­té alors que dans les faits on voit que tout ce qui peut dyna­mi­ser un ter­ri­toire est sabré systématiquement ».

Alterpresse68: Vous êtes une des figures à la pointe de la mobi­li­sa­tion contre la fer­me­ture de la mater­ni­té de l’hôpital de Thann qui devrait avoir lieu en mars 2019. Est-ce tou­jours l’échéance retenue ?

Jeanne Stoltz-Nawrot : Le cou­pe­ret devrait effec­ti­ve­ment tom­ber fin mars. Néan­moins, plu­sieurs per­son­na­li­tés poli­tiques ont pris des contacts, notam­ment avec la gou­ver­nance de l’ARS, l’agence régio­nale de la san­té, et le GHRMSA, le Grou­pe­ment hos­pi­ta­lier de la région de Mul­house Sud Alsace. Nous avons trois élus de la val­lée, enfin de l’avant-vallée, qui siègent au Conseil de sur­veillance : ils font un tra­vail de sen­si­bi­li­sa­tion et de mobi­li­sa­tion des gens qui siègent puisque c’est un avis du Conseil de sur­veillance qui sera pris en compte, un vote, pour prendre la déci­sion. La crainte que nous avons c’est que la vali­da­tion du contrat de per­for­mance, qui est une direc­tive qui vient tout droit de l’Etat, du Minis­tère de la San­té, qui est décli­née par l’ARS, qui contrain­drait le Grou­pe­ment Hos­pi­ta­lier faire des éco­no­mies d’échelles en sacri­fiant l’hôpital de Thann. Pour résor­ber le défi­cit actuel qui serait de 14 moi d’euros mais aus­si pour conduire tous les hôpi­taux de France à faire des éco­no­mies de 0,5% par an, donc au bout de 10 ans nous devrions bais­ser le coût de la san­té de 5%.

A68 : La fer­me­ture de la mater­ni­té est essen­tiel­le­ment liée à des choix budgétaires ?

JSN : Pour moi, c’est lié à des choix bud­gé­taires. Evi­dem­ment, l’ARS va nous dire que tout cela est lié à des impé­ra­tifs de sécu­ri­té des accou­che­ments. Pour tra­vailler avec les per­son­nels concer­nés, je constate que ce sont des per­sonnes très impli­quées qui mettent faci­le­ment en cause cet impé­ra­tif de sécu­ri­té. Pour faire simple, l’idée que le GHRMSA et l’ARS amènent, c’est que nous n’avons pas for­cé­ment des obs­té­tri­ciens ou de pédiatres en mesure d’intuber un enfant si jamais une dif­fi­cul­té res­pi­ra­toire sur­ve­nait lors de la nais­sance. Pour autant, l’équipe d’anesthésiste sur place est capable d’intuber et c’est un cas qui sur­vient sur 450 nais­sances. Pour évi­ter ce pro­blème, donc d’un cas pos­sible sur 450, on va mettre plus de 350 femmes sur la route pour aller accou­cher à Mul­house. On va donc prendre le risque poten­tiel que 350 femmes pour­raient accou­cher dans la voi­ture ! Est-ce un endroit sté­rile ? Est-ce un endroit cen­sé rece­voir la vie ? Est-ce que la per­sonne qui conduit pour­ra-t-elle assu­rer la sécu­ri­té de la mère et de l’enfant ? J’ai per­son­nel­le­ment des doutes…

A68 : Car le nombre d’accouchements à Thann est aux alen­tours de 350…

JSN : … 367 et en aug­men­ta­tion cette année. Alors, est-ce du fait que nous avons ren­du la mater­ni­té de l’hôpital plus visible et que les pro­fes­sion­nels de san­té, les sages-femmes et les pué­ri­cul­trices se soient inves­ties pour défendre la mater­ni­té, que la mobi­li­sa­tion posi­tive pour le main­tien de la mater­ni­té, y sont pour quelque chose, je pense que oui clai­re­ment. Par rap­port aux impé­ra­tifs de sécu­ri­té, je vou­drai ajou­ter que toute gros­sesse à risque ou risque de souf­france de l’enfant sont détec­tés en amont. Donc s’il y a le moindre risque, la per­sonne est auto­ma­ti­que­ment orien­tée vers l’établissement de Mul­house qui serait mieux équi­pée en pro­fes­sion­nels de san­té pour faire face à des patho­lo­gies bien particulières.

A68 : Dans les argu­ments que vous déve­lop­pez pour le main­tien de la mater­ni­té figure aus­si le tra­vail prénatal ?

JSN : Dans tout ce qui concerne la péri­na­ta­li­té en amont de la nais­sance, il y a comme le fait ici le Dr Lévêque et son équipe, tout un vrai dépis­tage et un vrai accom­pa­gne­ment qui per­met de fia­bi­li­ser 80% des femmes qui sont bien sui­vies alors qu’ailleurs, dans d’autres sec­teurs, elles ne sont que 20%. Ce qu’il faut faire éga­le­ment, et nous le fai­sons avec l’Association Rest (ndlr Asso­cia­tion pour la RE-nais­sance des Services hos­pi­ta­liers Than­nois), c’est de rendre la réa­li­té des choses et de com­mu­ni­quer sur les ser­vices ren­dus par l’hôpital. Sou­vent les femmes, et j’en suis, quand on a 23 ans et enceinte pour la pre­mière fois, on va consul­ter son obs­té­tri­cien juste à côté de son tra­vail. Dans mon cas, c’était à Mul­house. Donc, tout natu­rel­le­ment, quand va accou­cher, on s’adresse aux gens qui vous ont sui­vi puisqu’il y a éga­le­ment une dimen­sion affec­tive dans ce pro­ces­sus. Une femme qui va accou­cher a besoin d’être ras­su­rée et elle se rap­proche de ceux qui assu­rer cette dimen­sion affec­tive. Pour­tant, c’est rare et sou­vent le fruit du hasard, que ce soit votre propre gyné­co­logue qui effec­tue l’accouchement. Or, cela les femmes ne s’en rendent pas compte. J’ai sou­vent par­lé à des gens de la val­lée qui m’ont dit « moi je vais à Mul­house pour l’accouchement car mon gyné­co est là-bas » mais il n’y sera pas obli­ga­toi­re­ment le moment où la nais­sance va sur­ve­nir. Il s’agit pour nous, de creu­ser ces sujets, de les ame­ner sur la place publique, pour que les gens sachent car on ne s’intéresse pas for­cé­ment à qui va vous assu­rer l’accouchement. Pour nous, il est impor­tant de por­ter ce « point de vigi­lance » pour dire « atten­tion » pour qu’il n’y ait pas ce « taux de fuite » parce que près de 50% d’accouchements se font hors de notre bas­sin et c’est ce qui est uti­li­sé pour jus­ti­fier la fer­me­ture : « vous n’avez pas assez d’accouchements ». Il nous faut donc redo­rer le bla­son de notre mater­ni­té et de notre hôpi­tal et c’est ce tra­vail qui est en cours. Il faut sai­sir les élus du coin pour qu’ils publient dans leurs bul­le­tins com­mu­naux les offres de soins effec­tués à Thann pour ne pas lais­ser par­tir des patients en optique, der­ma­to­lo­gie ou en uro­lo­gie pour laquelle nous avons un ser­vice avec des méde­cins très com­pé­tents. Il faut que les gens perdent ce réflexe d’aller sys­té­ma­ti­que­ment à Mul­house alors qu’il y a une offre de proxi­mi­té : en pro­fi­ter, c’est éga­le­ment la jus­ti­fier et la pérenniser.

A68 : L’annonce de la fer­me­ture de la mater­ni­té n’est pas pour l’hôpital de Thann, un pre­mier évé­ne­ment. On peut remon­ter à 2016 puis 2017, avec des fer­me­tures des urgences et des lits en chi­rur­gie. N’est-on pas en train d’assister à une dévi­ta­li­sa­tion d’un hôpi­tal qui pour­rait un jour dis­pa­raître totalement.

JSN : Effec­ti­ve­ment, 2016 la fer­me­ture des urgences. Trois rai­sons à cela : une mésen­tente entre les méde­cins d’abord. Or, aujourd’hui, les méde­cins sont tout puis­sants : ils viennent s’ils le veulent bien, per­sonne ne peut les y contraindre. Deuxiè­me­ment : une approche insuf­fi­sante de ce pro­blème car tout n’a pas été fait pour mon­trer une volon­té à tout prix de main­te­nir ce ser­vice de la part du GHRMSA. Et troi­siè­me­ment, tou­jours ce pré­texte d’économies. Nous nous sommes fait avoir car on pou­vait consi­dé­rer que pour deux ou trois urgences, les envoyer à Mul­house n’était pas un drame. Pour autant, le pro­blème c’est que nous avons per­du en même temps la per­ma­nence d’un méde­cin urgen­tiste de nuit ce qui per­met aujourd’hui de pré­tendre aujourd’hui que nous n’avons plus assez de méde­cins en mater­ni­té, en chirurgie.

Ce fut là le début du déli­te­ment : mais nous n’étions pas des spé­cia­listes, nous les élus, nous avions vu cela de loin. Nous nous sommes dits pour les urgences dans la jour­née, cela conti­nue­ra de fonc­tion­ner. Nous n’avions pas vu l’écueil sui­vant et que pour des rai­sons d’économie on allait réduire le nombre de lits en chi­rur­gie en uti­li­sant de plus en plus l’ambulatoire pour arri­ver à pré­sent à la mater­ni­té. Cela m’a conduit à un sur­saut de conscience sur ce der­nier objectif.

Mais se mobi­li­ser  uni­que­ment juste au moment de la fer­me­ture ne suf­fit pas, il faut faire une veille, qu’on monte en com­pé­tences, qu’on s’associe avec les « sachant » pour pour­voir être vigi­lants. Mal­heu­reu­se­ment, ce n’est pas le seul sujet que l’on peut connaître sur notre ter­ri­toire et pour­tant j’ai trou­vé des gens qui étaient prêts à se mobi­li­ser. Très vite, nous avons com­pris que, face à l’ARS, il nous fal­lait construire un front fort. Très vite, nous avons mon­té cette asso­cia­tion Rest, les com­munes du fond des val­lées ont tout de suite adhé­rer, nous sommes aujourd’hui 350 adhé­rents, nous avons sor­tis la pre­mière News­let­ter, nous avons obte­nu un pre­mier ren­dez-vous pour le 11 février auprès de M. Chris­tophe Lan­ne­longue, le direc­teur géné­ral de l’ARS Grand Est.

Nous deve­nons le grain de sable qui com­mence à les embê­ter, car la mobi­li­sa­tion conduit aus­si tous les poli­tiques à devoir se posi­tion­ner. Nous les aiguillon­nons et leur deman­dons de nous rendre compte de leur tra­vail, sachant qu’on peut ima­gi­ner que tous ces leviers sont com­plé­men­taires. Cela est par­ta­gé par tous, nous l’avons vu ensemble hier lors d’une réunion ras­sem­blant les élus de la val­lée. Car il y a une inco­hé­rence entre ce que dit le Pré­sident de la Répu­blique sur la proxi­mi­té et la rura­li­té alors que dans les faits on voit que tout ce qui peut dyna­mi­ser un ter­ri­toire est sabré sys­té­ma­ti­que­ment. Nous tra­vaillons à par­tir de cette incohérence.

A68 : Avec votre asso­cia­tion, vous avez rejoint la Coor­di­na­tion de défense des hôpi­taux et mater­ni­té de proxi­mi­té, asso­cia­tion qui vise à défendre le prin­cipe d’égalité des ter­ri­toires notam­ment en termes d’accès aux soins. Donc Thann n’est pas la seule concer­née, Alt­kirch l’est aus­si dans la région…

JSN : Effec­ti­ve­ment, c’est le Minis­tère de la San­té et son bras armé l’ARS qui pra­tiquent cette « opti­mi­sa­tion » des coûts et donc des ser­vices. On peut com­prendre les pro­blèmes bud­gé­taires, moi-même en tant que maire je suis confron­té au pro­blème. Néan­moins, quand je dois prendre une déci­sion,  c’est d’abord la dimen­sion humaine qui doit prévaloir.

Mais que dire de l’ARS ? Cela fait vingt ans qu’on sait qu’on va avoir un pro­blème de démo­gra­phie médi­cale, elle n’a pas anti­ci­pé. Elle a pré­fé­ré faire venir des méde­cins de l’Europe de l’Est. Cela n’est pas cohé­rent ! Aujourd’hui, on nous demande, à nous ter­ri­toires ruraux, d’assumer leur poli­tique depuis vingt ans qui est « mer­dique », appe­lons les choses par leur nom, au détri­ment de nos ter­ri­toires en disant être déso­lé que les méde­cins ne vou­draient plus venir chez nous. Ce n’est pas vrai : nous avons dans le vil­lage une femme immi­grée de Rus­sie, qui est diplô­mée de neu­ro­lo­gie, qui a fait faire tra­duire ses diplômes en France. Elle est en mesure d’enfiler une blouse et se mettre immé­dia­te­ment au tra­vail, mais ces diplômes ne sont pas recon­nus en France. Elle était res­pon­sable d’un centre de réadap­ta­tion à Mos­cou, ce n’est tout de même pas le tiers-monde…

Nous avons des gens com­pé­tents. Autre exemple à pro­pos de l’ARS : nous avons des méde­cins géné­ra­listes très com­pé­tents qui sont ame­né à for­mer des internes en obs­té­trique et en pédia­trie, de jeunes internes. Pour autant, comme ils sont flé­chés « géné­ra­listes » tout en étant titu­laire d’un DU de pédia­trie, l’ARS ne prend pas en compte leur pro­po­si­tion de faire une per­ma­nence à l’hôpital de Thann. On voit bien que nous avons affaire à des règles trop strictes avec une appli­ca­tion zélée et à une inco­hé­rence puisque des méde­cins géné­ra­listes for­mant des internes en gyné­co­lo­gie ne sont pas employés alors qu’ils sont volon­taires… Il faut qu’on m’explique… Dans tout cadre cohé­rent, celui qui enseigne peut aus­si pra­ti­quer dans son domaine…

A68 : D’où votre reven­di­ca­tion pour une meilleure arti­cu­la­tion entre méde­cine libé­rale et méde­cine publique ?

JSN : Nous avons ce pro­blème de démo­gra­phie médi­cale auquel il faut répondre. La loi « Mon­tagne »* a été mise en œuvre pour per­mettre des adap­ta­tions dans les ter­ri­toires ruraux en vue d’une meilleure acces­si­bi­li­té aux soins. Le fait que nous n’ayons pas de pédiatres sur place ou pas suf­fi­sam­ment pour assu­rer des rou­le­ments, la loi nous per­met­trait de faire appel à des gens com­pé­tents qui n’ont peut être pas le bon « flé­chage » mais qui sont tout à fait aptes : ce sont des méde­cins géné­ra­listes expé­ri­men­tés et ils  pro­posent leur ser­vice en la matière. Ils le font en connais­sance de cause et en toute res­pon­sa­bi­li­té. Or, l’ARS est tota­le­ment her­mé­tique à de telles pro­po­si­tions car elles ne servent pas leurs inté­rêts qui sont uni­que­ment la réa­li­sa­tion d’économies d’échelle.

A68 : Mais peut-on vrai­ment être assu­rer qu’une telle poli­tique mène­ra à des économies ?

JSN : Il n’y a pas de garan­ties d’économies ! Certes des « tableaux Excell » peuvent affi­cher des résul­tats, mais les coûts sociaux ne sont pas pris en compte ! Même les coûts pour les com­munes. Par exemple, les com­munes assument les dépenses des ser­vices des pom­piers. Ils deviennent aujourd’hui des « taxis rouges » pour le trans­port des malades : ces coûts ne figurent pas dans les comptes de l’ARS mais dans les bud­gets com­mu­naux. Glo­ba­le­ment, en pre­nant en compte les coûts sociaux et ceux rele­vant de l’organisation mise en place pour sup­pléer aux réduc­tions de moyens du sys­tème de san­té, je suis per­sua­dée que tout cela est plus coûteux.

Sur les réseaux sociaux, vous ver­rez qu’on a déco­ré les murs de fresques du pôle mère-enfant, c’est très chouette. Mais la prio­ri­té ne serait-elle pas don­ner plus de dis­po­ni­bi­li­té aux sages-femmes, aux pué­ri­cul­trices pour que la mère accueille ce nou­veau-né qui est un être à part, pour aider à la pra­tique de l’allaitement qui est impor­tant dans l’apport de l’immunité natu­relle… Le pro­blème, c’est que les gens les plus aisés auront cet accom­pa­gne­ment, mais les familles défa­vo­ri­sées n’auront pas une sage-femme qui vien­dra auprès d’elle pour ras­su­rer la toute nou­velle maman, la pré­pa­rer aux joies d’élever son enfant.

J’ai pu entendre des choses ahu­ris­santes : on sait qu’il faut cinq ans d’étude pour for­mer une sage-femme. Mais comme on va trans­por­ter de plus en plus de femmes prêtes à accou­cher en ambu­lance jusqu’à l’hôpital éloi­gné, on va for­mer… les pom­piers. Ain­si, ils auraient cinq jours de for­ma­tion pour effec­tuer les pre­miers gestes là où une sage-femme compte cinq années de formation !

En outre, le pôle mater­ni­té à Mul­house est déjà satu­ré. Les sages-femmes sont en burn-out, le res­pon­sable des Urgences a éga­le­ment démis­sion­né, il y a un vrai pro­blème de mana­ge­ment car on ne met plus en place le nombre suf­fi­sant de per­son­nels. Avec tou­jours les mêmes argu­ments de la démo­gra­phie médicale.

Mais ce n’est pas le tra­vail des élus de répondre à ces situa­tions, c’est bien celui du Ministère.

A68 : Vous avez deman­dé une réunion avec la Ministre de la San­té, Mme Buzyn. Avez-vous déjà une réponse ?

JSN : J’attends encore mais je ne déses­père pas ! Vous savez que nous allons pro­je­ter une seconde fois le film « Le temps de l’urgence »** qui retrace un com­bat simi­laire au notre. Je ne sais pas si nous devons avoir de grandes attentes d’une ren­contre avec Mme la Ministre. Pour­quoi ? Parce que c’est son « bras armé », l’ARS, qui lui remonte les infor­ma­tions. Et elle défen­dra for­cé­ment ce point de vue. Mais nous tenons ferme à ce ren­dez-vous pour faire la démons­tra­tion de notre pug­na­ci­té même si j’ai bien peur que cela ne soit pas suf­fi­sant pour inver­ser le cours des choses. C’est là que les adhé­sions à l’association Rest sont impor­tantes : il faut que nous mon­trions que nous avons un nombre de gens qui sont en désac­cord avec cette poli­tique et qu’il fau­dra comp­ter avec nous.

A68 : Belle tran­si­tion pour le second volet de cet entre­tien. La mobi­li­sa­tion est très impor­tante. Une péti­tion a recueilli près de 13.000 signa­tures à ce jour…

JSN : Même plus si on ajoute les péti­tions papier. Nous en sommes à pré­sent aux alen­tours des 20.000 signataires…

A68 : On peut donc effec­ti­ve­ment par­ler de suc­cès… Il faut rap­pe­ler éga­le­ment la mani­fes­ta­tion impres­sion­nante de plus d’un mil­lier de per­sonnes à Thann, le per­son­nel soi­gnant est dans la boucle, un méde­cin a publié une vidéo sur Face­book… Nous sommes dans une période où la ques­tion de l’abandon des ter­ri­toires devient d’un coup un pro­blème majeur. Et cela conduit le Pré­sident de la Répu­blique à se rap­pe­ler qu’il y a des maires…

JSN : Allé­luia ! Pour aller jouer les pom­piers à nouveau…

SECONDE PARTIE DE L’ENTREVUE 

On se bat éga­le­ment à Alt­kirch, et pour les mêmes raisons.