« Liberté égalité flashball » va-t-elle devenir la devise républicaine de circonstance, tant on voit fleurir de ces panneaux dans les cortèges de gilets jaunes ? Cela rappelle, à tout le moins, combien le mouvement social a eu à pâtir d’un usage disproportionné d’armes dites « non létales », dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre public. Le journaliste indépendant David Dufresne recensant 428 faits établis au 14 février.
Alors que l’on dénombre quelques cas de blessures parmi les manifestants alsaciens (coups de bâton, tirs de lanceurs de balle ou de flashball à Mulhouse et Strasbourg), les députés européens viennent d’entériner au parlement européen de Strasbourg une résolution non contraignante à ce sujet, condamnant « le recours à des interventions violentes et disproportionnées par les autorités publiques [françaises]».
Votée par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions, le débat liminaire avait été réclamé par une coalition regroupant l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D), la GUE (Gauche unitaire européenne), et les Verts.
Pour autant, « le recours à certains types d’armes à létalité réduite », comme les « projectiles à impact cinétique », dont les désormais fameux lanceurs de balles de défense (LBD), n’a pas été condamné par le Parlement.
Jeanne Roy y revient dans un entretien en compagnie de Marie-Christine Vergiat, eurodéputée de la GUE/NGL, groupe politique à l’initiative de cette résolution sur le droit de manifester, et l’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre, ainsi qu’avec Florent Marcie, réalisateur de films documentaire, présent avec sa caméra sur les manifestations des gilets jaunes depuis l’acte IV, et lui-même blessé au visage.
Mise à jour: trois rapporteurs des Nations unies s’inquiètent de la répression, policière et judiciaire, dont fait l’objet le mouvement des « gilets jaunes ». Ils appellent « la France à repenser ses politiques en matière de maintien de l’ordre ».