Sur 5 Initiatives Citoyennes Européennes reconnues valables, aucune n’a abouti. Le Parlement Européen de Strasbourg « tente » de renforcer la démocratie participative… mais comment ?
Entretien avec Marc Tarabella, eurodéputé du groupe S&D
Le Parlement Européen vient de voter pour le renforcement de la démocratie participative dans l’Union Européenne. Afin de favoriser le débat et la participation citoyenne, les député.e.s ont voté des mesures visant à améliorer l’Initiative Citoyenne Européenne. Eh oui, vous ne le savez peut-être pas mais vous (en tant que citoyen.ne.s européen.ne.s) pouvez proposer des lois à vos eurodéputé.e.s !
Le vote des eurodéputé.e.s en ce mardi 12 mars 2019, met en évidence l’envie de faciliter l’accès à ces initiatives, d’améliorer la visibilité de cet outil démocratique important pour l’Union Européenne et de donner plus de pouvoir aux citoyennes et citoyens. A priori l’initiative citoyenne européenne devrait devenir plus accessible, inclusive et facile à utiliser.
L’Alterpresse68 a rencontré Marc Tarabella, eurodéputé pour le groupe des Socialistes et Démocrates afin de mieux comprendre comment le Parlement Européen tente de permettre plus d’initiatives venant de vous ! Depuis Strasbourg, Marc Tarabella répond à nos questions :
Grâce aux initiatives citoyennes européennes, permises par le traité de Lisbonne en 2009 et mises en œuvre en 2012, si un million de personnes issues d’au moins un quart des États membres présente une pétition signée, elles peuvent exhorter la Commission Européenne à agir. A ce jour, environ neuf millions de citoyennes et citoyens issus des 28 États membres ont soutenu une initiative. Depuis l’existence de cet outil démocratique européen, seulement quatre initiatives sont parvenues à rassembler plus d’un million de signatures. La Commission s’est engagée à mener des actions de suivi juste pour trois d’entre elles. Et pourtant, les initiatives proposées sont loin de ne pas intéresser nos député.e.s puisqu’elles concernaient par exemple l’interdiction du glyphosate ou encore l’accès à l’eau gratuit pour toutes et tous, sujets que l’on retrouve régulièrement à l’ordre du jour des sessions parlementaires. Des initiatives qui n’ont pas vu le jour notamment à cause de la présence d’industries toujours plus influentes sur les politiques dans ces processus dits démocratiques.
A l’heure où la France est en plein « Grand Débat National » et où le mouvement des Gilets Jaunes réclame le Référendum d’Initiative Citoyenne, l’Union Européenne aussi a besoin de plus de démocratie directe. Marc Tarabella nous dit, entre autres, que « l’initiative, c’est ce qui nous manque, comme degré de pouvoir au Parlement ». Finalement, les citoyens et citoyennes auraient-ils plus de pouvoir que les député.e.s qu’ils élisent ?
Jeanne.