La révolte au Chia­pas, l’un des 32 États consti­tuant la fédé­ra­tion du Mexique, situé au sud-est du pays, menée par l’Ar­mée zapa­tiste de libé­ra­tion natio­nale, débu­ta dans les années 1980, mais le sou­lè­ve­ment armé qui mar­qua les esprits, et défraya la chro­nique au niveau inter­na­tio­nal, débu­ta le 1er jan­vier 1994. 

Il s’agissait de l’oc­cu­pa­tion durant quelques heures du palais muni­ci­pal de San Cris­to­bal de Las Casas et de ceux de plu­sieurs autres chef-lieu (Oco­sin­go, Las Mar­ga­ri­tas, Alta­mi­ra­no et Comitan). 

Une par­tie des com­mu­nau­tés du Chia­pas (les « zapa­tistes » ou « néo­za­pa­tistes ») se sont regrou­pés pour défendre des droits qu’ils estiment bafoués, et pour ce faire se sont entrai­nés à l’af­fron­te­ment armé.

Vous êtes en ter­ri­toire zapa­tiste rebelle: ici le peuple com­mande et le gou­ver­ne­ment obéit !

Mais depuis 2001, les zapa­tistes décla­rèrent vou­loir pour­suivre la rébel­lion en défen­dant une voie d’au­to­ges­tion, et en orga­ni­sant un sys­tème paral­lèle d’é­du­ca­tion, de san­té, de police et de justice.

L’une des voies essen­tielles de cette auto­ges­tion passe par le choix d’une agri­cul­ture vivrière en autosuffisance. 

Cer­tains pay­sans font par ailleurs le choix de pro­po­ser une par­tie de leur pro­duc­tion à l’export.

Com­ment pro­duit-on au Chiapas ? 

La pay­san­ne­rie zapa­tiste insiste sur la défense et le déve­lop­pe­ment de l’agroécologie : rejet des pes­ti­cides de syn­thèse, pro­tec­tion des semences natives, consi­dé­ra­tion des enjeux éco­lo­giques, etc. Cette pay­san­ne­rie pro­duit l’essentiel de son besoin ali­men­taire selon la tradition. 

Sont pro­duits en mon­tagne le maïs, le sor­gho, le fri­jole (petit hari­cot rouge ou noir), les courges, tomates, ain­si que de nom­breux fruits tro­pi­caux, le riz, les ani­maux de basse-cour, le miel, le cacao… Cette méthode d’autosubsistance est déve­lop­pée sur des terres où la pro­prié­té est col­lec­ti­vi­sée pour un usage familial.

La poli­tique ali­men­taire est com­plé­tée par un sou­tien éco­no­mique de l’autonomie col­lec­tive, grâce aux dizaines de mil­liers d’hectares de terres récu­pé­rées après en avoir chas­sé les grands pro­prié­taires durant le sou­lè­ve­ment de 1994. 

La terre est la base même de l’autonomie pay­sanne. Elle per­met de finan­cer le sys­tème de san­té, l’autogouvernement et la jus­tice autonome.

Le prin­cipe d’une pro­duc­tion col­lec­ti­vi­sée se retrouve alors dans la for­ma­tion de coopé­ra­tives de pro­duc­tion : cor­don­ne­rie, tex­tile, char­pente, fer­ron­ne­rie, maté­riaux de construc­tion, et bien sûr le café !

En effet, le Chia­pas est une impor­tante zone de pro­duc­tion d’arabica, au détri­ment du robus­ta, dépré­cié, en par­ti­cu­lier sur les mar­chés mon­diaux. Les familles dis­posent de petites par­celles dont la pro­duc­tion est com­mer­cia­li­sée via des coopé­ra­tives.  Puis les réseaux soli­daires de dis­tri­bu­tion sont orga­ni­sés en Amé­rique et en Europe. Cette soli­da­ri­té par l’économie s’appuie sur deux axes essen­tiels pour le sou­tien à la révolte zapatiste. 

D’a­bord par l’ap­port moné­taire qu’il consti­tue. Celui-ci, même d’un niveau modeste, demeure pro­por­tion­nel­le­ment bien plus rému­né­ra­teur que la vente de la pro­duc­tion sur le mar­ché conven­tion­nel, où les trans­na­tio­nales du café imposent leurs misé­rables tarifs, et achètent à vil prix. 

Ensuite, la mis­sion des réseaux de soli­da­ri­té a éga­le­ment pour tâche d’assurer la com­mu­ni­ca­tion autour des pra­tiques sociales et éco­no­miques de l’en­semble de la zone. 

Il s’agit donc moins de vendre tou­jours plus de café, dans une logique de concur­rence indus­trielle, que d’informer le consom­ma­teur de la lutte des zapa­tistes, de leur pro­jet glo­bal et d’une prise de conscience qu’un fonc­tion­ne­ment socié­tal en réseaux, sans hié­rar­chie struc­tu­relle, peut-être une pra­tique anti­ca­pi­ta­liste ou alter­mon­dia­liste éco­lo­gi­que­ment durable et éco­no­mi­que­ment viable. 

En ces temps de remise en cause des modèles de pro­duc­tion fon­dés sur l’abondance, le gâchis, et l’exploitation aveugle et mor­ti­fère des res­sources natu­relles dans la pers­pec­tive du dérè­gle­ment cli­ma­tique et des pol­lu­tions sur les milieux natu­rels, cela est d’au­tant plus remarquable.

Le calen­drier des com­mandes de café :

Voi­ci une pré­sen­ta­tion de Échanges Soli­daires, l’importateur natio­nal, auprès duquel vous pour­rez obte­nir le der­nier bon de com­mande, à jour des tarifs en vigueur. 

Dans le Haut-Rhin, un dis­tri­bu­teur local se charge d’assurer la dif­fu­sion en fonc­tion des récep­tions et des com­mandes reçues. 

Quelques kilos de café (mou­lu) sont encore dis­po­nibles au prix de 3,50 euros les 250 grammes (le dif­fu­seur les pro­pose à prix coutant) 

Contac­ter le dif­fu­seur local : janoluis[AT]orange.fr (rem­pla­cer [AT] par @)