Le musée des horreurs sociales macroniennes réouvre pour une nouvelle saison. Dès le 1er novembre, les nouvelles dispositions de la réforme UNEDIC durcissant les conditions d’indemnisation du chômage, vont commencer à s’appliquer au plan national. L’objectif gouvernemental est d’économiser 3,4 milliards d’ici fin 2021.
Pour protester contre cette nouvelle régression sociale, des mouvements et associations de défense des chômeurs et précaires, avaient organisé le 25 septembre dernier une manifestation devant l’Assemblée Nationale, à laquelle les militant(e)s mulhousien(ne)s du MNCP68 (mouvement national des chômeurs et précaires) ont participé:
La structure associative a également édité une plaquette d’information mettant en lumière les conséquences de la réforme de l’indemnisation sur la situation des demandeurs et demandeuses d’emploi, à partir du 1er novembre 2019:
Le groupe MNCP du Haut-Rhin n’a pu manifester localement son opposition à la mise en place de cette réforme, car la situation matérielle de nombreuses personnes le contraint à mobiliser ses militant(e)s pour venir en aide aux très nombreuses personnes en précarité, placés dans des situations de plus en plus complexes et diverses.
L’association s’est d’ailleurs investit dans la manifestation « 100 lits pour les sans-lits » organisée par AU68 (Associations unies du 68), organisée devant la sous-préfecture de Mulhouse par un collectif d’associations militant pour un logement décent et pérenne pour tous, afin de dénoncer l’insuffisance de places d’hébergement d’urgence à l’entrée de l’hiver. Façon de protester contre la dégradation généralisée de la situation sociale.
André Barnoin, animateur du MNCP68 déclare au sujet de la réforme d’indemnisation applicable dès demain:
« On peut dire sans risquer de se tromper beaucoup que les conséquences de cette réforme au plan local seront un bordel infâme. Déjà, depuis que Jupiter s’est avisé que les prestation sociales coûtaient un « pognon de dingue », les services sociaux, les administrations, la CAF, etc… s’emploient comme des fous à serrer les cordons de la bourse et à les lâcher au compte-gouttes. On est submergés d’appels au secours de gens qui ne maîtrisent plus rien, ne comprennent pas les règles qui leur sont appliquées et ne peuvent plus faire face à leurs dépenses courantes. Nombre de budgets domestique ont explosé en vol. Mais c’est surtout du côté de la CAF, c’est à dire de gens qui n’ont pas ou plus droit à l’indemnisation du chômage, que la situation devient ingérable. D’ailleurs, il suffit de voir les vigiles accompagnés de chiens devant l’entrée des services de la CAF et de la CPAM, ainsi que les pancartes avertissant les usagers de ne pas se montrer agressifs avec le personnel et les menaçant à l’avance de sanctions, pour comprendre que le climat social n’est pas au beau fixe dans le Cité du Bollwerk ! ».
« Jusqu’à présent, côté Pôle Emploi, on savait au moins où on en était. Ça n’était pas brillant, mais au moins on pouvait vérifier si les droits étaient respectés, et utiliser les voies de recours en cas de contestation. Là, avec les nouvelles règles qui vont commencer à s’appliquer dès le lundi 3 novembre, je ne veux pas être pessimiste, mais on va voir arriver des centaines de personnes aux droits fortement diminués, ou n’ayant plus droit à rien, qui viendront grossir les rangs des allocataires du RSA et autres minima sociaux, entraînant les lamentations habituelles du Conseil Départemental sur l’énormité des sommes à verser aux « assistés », en se gardant bien de rappeler que ce qui est versé au titre du RSA, ne l’est plus au titre des prestations de Pôle emploi, qui d’ailleurs étaient souvent plus élevées ».
« Sans compter toutes celles et ceux qui ne sauront pas où s’adresser pour être informé(e)s de la nouvelle situation, et qui la découvriront au moment de toucher leurs indemnités, et qui seront totalement déstabilisé(e)s. Que dire de plus ? Les municipalités vont appliquer les arrêtés anti-mendicité, 500€ d’amende pour occupation abusive de l’espace public ! Et le gouvernement va supprimer l’Observatoire de la grande pauvreté.… Le vieux gag du thermomètre cassé pour faire tomber la fièvre… Dans le quartier des Coteaux, à Mulhouse, pourtant territoire expérimental « Logement d’Abord », deux familles avec enfants ont été expulsées à la demande des « bailleurs sociaux », juste avant le début de la trêve hivernale, mais il y en a sûrement d’autres dont nous n’avons pas connaissance ».
Vu du côté des associations, on a donc le sentiment que la guerre est déclarée contre les précaires, les chômeurs, et toutes celles et ceux qui ont le malheur de ne pas être né(e)s du bon côté du trottoir…
Quant aux égarés qui leur viennent en aide, ils semblent de plus en plus regardés comme des trublions, forçant les pouvoirs publics à ouvrir le porte-monnaie. Un « crime impardonnable et qui ne restera pas impuni ! », grince André Barnoin.
Voilà ce qu’il est loisible de percevoir quant à l’horrifique situation sociale à Mulhouse, en ce début d’hiver…
Vous trouverez ici bas quelques dessins de circonstance, réalisés par André Barnoin