C’est avec une amertume certaine que l’association REST, qui défendait le maintien de la maternité thannoise, au nom de la cohésion territoriale et de la logique de service public, annonce la fermeture de l’établissement symbole de leur combat, le lundi 4 novembre à 8 heures, « dans la plus grande discrétion ».
« Après des années de service, après plusieurs générations qui ont vu le jour au sein de l’hôpital thannois, l’ARS [Agence régionale de santé] et le GHRMSA [Groupement hospitalier du Rhin Sud-Alsace] ont pour des raisons avant tout économiques et non sanitaires pris la décision de fermer la maternité. On n’accouchera plus à Thann à compter du lundi 4 novembre ».
Dans l’objectif de rappeler la conséquence d’un tel choix de santé pour les populations rurales, REST posera dès le 1er novembre des bornes à la sortie des villages membres et soutiens au mouvement, qui indiqueront le temps moyen qui les sépare du « Pôle Mère-Enfant » de Mulhouse, désormais lieu d’accouchement le plus proche de leur domicile.
Sachant que des travaux, passages à niveaux et conditions météorologiques peuvent rallonger encore le temps indiqué…
La maternité desservait un territoire de 68 000 habitants. Elle devait être maintenue en dépit de la fusion de 9 établissements de santé de la région mulhousienne et sud-alsacienne, sous la forme d’un groupement hospitalier (GHRMSA). Le service des urgences thannois avait été fermé en 2016.
L’association REST poursuit par ailleurs: « Nos communes péri-urbaines et rurales sont une fois encore dépouillées de services publics alors que nos habitants contribuent par l’impôt de la même manière que les populations urbaines. Est-ce cela l’égalité, l’équité républicaine ? »
La structure pointe également la responsabilité des élus du territoire. Elle regrette le tiède voire l’absence d’engagement de nombreux élus en situation de peser dans les décisions: « Où est leur vision des territoires qu’ils sont supposés défendre ? Où est leur solidarité vis à vis des communes des vallées ? »
Et de conclure: « Si le remplacement de la maternité par un centre de périnatalité avait été LA solution, pourquoi ne pas l’avoir prônée plus tôt, pourquoi avoir cautionné cette « gabegie financière » pendant des années ? On ne peut raisonner uniquement avec les seuls indicateurs financiers que l’on déguise selon le message que l’on veut faire passer. Qu’en est-il du facteur humain et de la réelle sécurité de nos habitants ? »