Fariba Adelkhah et Roland Marchal, anthropologues et chercheurs au centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI).
Roland Marchal, lorrain d’origine, a suivi des cours de mathématiques au milieu des années 1970 à l’Université de Strasbourg. Il a été enseignant quelque temps, puis s’est orienté vers les sciences sociales. Fariba Adelkhah, venue d’Iran, est arrivée à Strasbourg en 1977 et a suivi des cours en sciences sociales. C’est donc à Strasbourg qu’ils se rencontrent et se forgent un cercle d’amis. Avec eux, ils organisent des manifestations culturelles ou musicales, et participent à des activités associatives. C’est Fariba qui partira d’abord à Paris, puis Roland.
Tous deux ont été arrêtés en Iran au début du mois de juin 2019. Ils y sont toujours incarcérés à ce jour.
Fariba Adelkhah a entamé fin décembre 2019 une grève de la faim illimitée.
Ils sont accusés de “rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale”, selon le ministère iranien des Affaires étrangères.
L’ambassadeur d’Iran a été convoqué le 27 décembre au Quai d’Orsay, dont les services ont réclamé la libération sans délai des deux chercheurs et la transparence sur les conditions d’un emprisonnement qualifié d’intolérable.
Par ailleurs, l’accès à la protection consulaire a toujours été refusé jusqu’ici à Fariba Adelkhah. L’Iran ne reconnaissant pas la double nationalité de ses citoyens, elle rejette de ce fait toute demande de libération de la chercheuse, au titre de sa qualité de française.
L’Iran a utilisé à diverses reprises des otages étrangers ou binationaux afin de servir de monnaie d’échange dans ses négociations avec certains pays. Et notamment depuis le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le dossier nucléaire de Téhéran, en mai 2018. Une manière de mettre la pression sur les cocontractants Occidentaux.
Selon le site IranWire, l’Iran détiendrait au moins une dizaine d’étrangers et/ou de binationaux dans ses prisons.
Un comité régional alsacien s’est constitué en défense des deux chercheurs. Il organise un rassemblement de soutien à Strasbourg, le 11 février 2020, à 12h, Place Kléber.
Une pétition est également disponible ici.