Salle pleine au Foyer Sainte Geneviève pour la présentation et la discussion des mesures proposées aux suffrages des Mulhousiens et Mulhousiennes par Loïc Minery et ses colistiers.
«La santé et l’environnement en état d’urgence » au programme donc de la réunion publique du 27 février tenue par la liste « Cause commune ».
Sur le flyer disponible sur place, on peut lire : « Recréer un environnement sain, reconstruire une santé de proximité, soutenir l’hôpital public et valoriser les professionnels de santé… » « Une ville qui prend soin de ses habitants.e.s ».
En introduction par un colistier, un rappel rapide de quelques indicateurs « santé » importants (ainsi entre les 5% les plus riches et les 5% les moins riches une espérance de vie inférieure de 15 ans pour les seconds, une inégalité dans l’accès aux soins au détriment de ces derniers, une inégalité forte de revenus et l’importance du nombre de mulhousiens vivant sous le seuil de pauvreté…), repris par le candidat à la mairie de Mulhouse qui marque d’emblée l’importance d’une approche globale du facteur santé dans un environnement difficile (crise hospitalière, crise environnementale, situation critique du service des urgences, déficit de la couverture médicale générale en particulier, départs à la retraite non remplacés de médecins de ville, précarisation sociale et difficultés d’accès aux soins…).
Interpeller l’Agence Régionale de Santé, l’Etat, pour obtenir plus de moyens certes… mais aussi des propositions: création de Centres médicaux de santé municipaux, emploi de médecins salariés sur la base de la grille de rémunération hospitalière, respectueux du conventionnement et oublieux des dépassements d’honoraires si fréquents (en référence aux expériences de Grenoble et Toulouse notamment.).
Autre développement proposé par Loïc Minery : une approche globale du facteur santé et l’élaboration d’une « Charte territoriale locale ».
La prévention par le sport, le maillage de la ville, de ses quartiers, par un réseau d’éducateurs, de relais associatifs locaux, la prise en compte de la crise environnementale et la concrétisation de mesures locales antipollutions diverses (pesticides et aliments, bio local, éducation des scolaires et encouragements à leurs pratiques sportives, espaces verts à préserver…) autant de paramètres « santé » rappelés par le candidat en introduction au débat.
La séance de questions réponses du candidat et de colistiers avec la salle a permis de préciser et développer de nombreux points et de confirmer un diagnostic plus qu’inquiétant : manque de personnels médicaux et para médicaux, urgences hospitalières à bout de souffle, déficit chronique de lits, absence de positions fortes de la municipalité sortante dans les instances publiques de surveillance où elle est présente, priorité à donner aux quartiers mulhousiens en déshérence « santé », dont Drouot et Bourtzwiller…, mais aussi politique de lutte contre les pollutions atmosphériques par une politique de transports adaptée (redéfinition des schémas de circulations automobiles en centre-ville et développement de moyens alternatifs, transports en commun, vélo – dont les vélos cargos électriques pour les livraisons en centre ville déjà expérimenté ailleurs – , zones de vitesse 30km/h généralisées et réduction des émissions polluantes (facteur majeur de mortalité, rappelons-le).
Mais aussi une approche de protection sociale minimale locale garantie par la ville : zones sans tabac, développement des services anti-addiction existants (idée de la création d’une salle de « shoot » inspirée de celles de Strasbourg et Paris), prise en compte particulière des publics étudiants aux faibles revenus, création de réseaux santé par quartiers à redynamiser en lien avec les associations, les médecins en place, prise en compte sérieuse de la santé des migrants, appui fort au système de santé scolaire en pénurie quasi totale de médecins scolaires et de personnel infirmier disponible…
Et les budgets ? Conventionnements avec la Caisse primaire d’Assurance maladie, remise en question de budgets municipaux actuels à flécher autrement (aménagements routiers à réétudier, renégociations avec des institutionnels, autant de pistes…).
Pour résumer les propositions exprimées de la liste « Cause commune » sur son approche « santé » :
Une politique municipale globale, systémique, de la question santé et des priorités à décliner en un ensemble de mesures sociales, environnementales, d’aménagements urbains, de prise en compte de paramètres sociaux et de typologie de publics.
Un volontarisme revendiqué, et le choix d’options fortes. Slogans, promesses électorales ?
Il reste que la précision des options proposées, la netteté des choix affichés dans une vision cohérente d’une politique globale pour la santé municipale incitent à croire que non.