Photo de Martin Wilhelm
Ce jeudi, un peu plus de deux cents personnes se sont rassemblées devant les bâtiments de la direction du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA), sur le site du Hasenrain (siège et ancienne maternité), à l’appel des syndicats CGT, FO et Unsa, afin de dénoncer la vaccination obligatoire et la suspension des contrats de travail qui menace.
Au GHRMSA, c’est près de 40 % des personnels hospitaliers qui ne sont pas encore vaccinés, et parmi eux, 30% des médecins, selon les chiffres de la direction. Des chiffres étonnant par leur ampleur, surtout du côté des praticiens médicaux.
La question des conditions ou possibilités de « résistance » devant l’échéance du 15 septembre (en réalité du 15 octobre), se pose parmi tous les personnels et soutiens rassemblés sur le site.
De multiples représentants syndicaux issus de différents secteurs économiques, sont venus en soutien à la mobilisation, dont certains même depuis le Bas-Rhin, ainsi que quelques gilets jaunes.
Beaucoup, parmi les infirmières et aides-soignantes présentes, s’apprêtent à se vacciner, en désespoir de cause. Une cause dont elles ou ils estiment assez mal la portée au regard des dispositions de loi, selon toute apparence, puisque :
- 1° Les licenciements sont interdits, (de par l’interprétation qu’a faite le Conseil constitutionnel de la loi), seule la suspension du contrat de travail (et donc du salaire) est permise pour l’employeur, ou encore la mutation sur un poste sans lien avec le public en maintenant salaire et coefficients professionnels
- 2° La loi sur le pass sanitaire prend fin le 15 novembre 2021. Dès lors, si elle n’est pas reconduite (auquel cas il faudrait alors un aval du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel), la suspension prendra fin, et les personnels devront être réintégrés.
À 15 h, la délégation syndicale CGT, FO et UNSA était reçue par la direction du groupe hospitalier, qui leur a confirmé que le calendrier fixé par le gouvernement serait « appliqué ». Qui pouvait encore en douter, compte tenu le niveau de dureté du rapport de force entrepris par le gouvernement ?
D’ici le 15 septembre, les personnels non encore vaccinés seront donc reçus par la direction des ressources humaines pour entretien (sachant qu’ils auront jusqu’au 15 octobre pour recevoir une première dose sans en subir de conséquences).
La direction souhaitant « évaluer et négocier chaque situation ». Notamment permettre à des personnels d’être réaffectés le temps que le pass sanitaire prenne fin, d’ici le 15 novembre 2021…
Notre collaborateur Jean-Jacques Greiner vous propose quelques séquences sonores prises sur place, qui ne manquent assurément pas de piquant :
Par ailleurs, vous trouverez bien sûr ci-dessous la galerie photographique proposée par notre ami Martin Wilhelm :