Dans le contexte de la pan­dé­mie qui déferle, des grandes dif­fi­cul­tés sociales, éco­no­miques et  socié­tales qui en en résultent, se mul­ti­plient les expres­sions de soli­da­ri­té les plus diverses , indi­vi­duelles ou col­lec­tives, qui expriment d’a­bord un besoin impé­rieux de main­tien du lien social,indépendamment de toute autre considération.

A Mul­house l’as­so­cia­tion des musul­mans d’Al­sace (AMAL) s’ins­crit plei­ne­ment dans cette démarche, comme une évi­dence en ces temps si particuliers.

Rachid, ani­ma­teur du Pôle soli­da­ri­té de l’as­so­cia­tion et Mokh­tar, vice-pré­sident de l’as­so­cia­tion AMAL, pré­sentent l’ac­tion citoyenne actuel­le­ment menée à Mulhouse :

« La col­lecte de pro­duits ali­men­taires, en par­ti­cu­lier par les réseaux sociaux d’A­MAL, a per­mis de concré­ti­ser un par­te­na­riat avec les Res­tos du coeur »… « en peu de temps une tonne de pro­duits qui sont ou seront mis à dis­po­si­tion de per­sonnes en dif­fi­cul­té ont été collectés »..

« Les dona­teurs ont appor­té leur contri­bu­tion direc­te­ment au centre An Nour et les Res­tos du cœur  assurent la dis­tri­bu­tion par leurs points de dis­tri­bu­tion habi­tuels, avec l’ap­pui ponc­tuel de jeunes béné­voles de la mos­quée » pour veiller aux pré­cau­tions néces­saires en ces temps de pan­dé­mie et de confinement ».

Ils pré­cisent qu’en outre une «cagnotte» a déjà per­mis de col­lec­ter en quelques jours plus de 2900 euros et l’ob­jec­tif des 3500 visé devrait être atteint rapi­de­ment. Elle sera affec­tée à l’a­chat de pro­duits spécifiques.(d’ hygiène notamment).

Pour autant,cCette expé­rience de citoyens mul­hou­siens pour des citoyens mul­hou­siens n’est pas une inno­va­tion.

Mais le par­te­na­riat étroit qu’A­MAL construit au tra­vers de son Pôle Soli­da­ri­té depuis 4 ans avec des asso­cia­tions de culture et de sen­si­bi­li­tés diverses, dont Access68 et la Banque ali­men­taire par­mi d’autres, mérite d’être rele­vé dans la période par­ti­cu­lière que nous traversons.

Comme le dit un de nos inter­lo­cu­teurs cette ini­tia­tive pour contri­buer à « réduire la souf­france à Mul­house », mobi­li­ser un réseau confes­sion­nel et un réseau citoyen plus large pour appuyer des actions de ce type, est le pro­lon­ge­ment d’autres ini­tia­tives du  Pôle soli­da­ri­té rat­ta­ché à l’as­so­cia­tion et à la mos­quée (ain­si des repas gra­tuits pour tous, fidèles ou non, dans le cadre des rites de rup­ture du jeûne durant le mois de Rama­dan, les« soupes de bon cœur » pour tous le dimanche, l’or­ga­ni­sa­tion de « maraudes » devant la gare de Mul­house pour pro­po­ser des héber­ge­ments aux S.D.F, contri­buer à de petits « dépan­nages » pour l’a­chat de billets de train…

La pous­sée spon­ta­née de mou­ve­ments d’entraide, cari­ta­tifs ou soli­daires selon le voca­bu­laire choi­si, qui mobi­lisent au plus près des « gens » pour aider au quo­ti­dien voi­sins de paliers ou d’im­meubles, proches du quar­tier, habi­tants de vil­lages, l’u­ti­li­sa­tion des réseaux sociaux pour mobi­li­ser les bonnes volon­tés en ces temps où les iso­lés et les pré­caires sont plus que jamais seuls et en dan­ger, où confi­ne­ment oblige, l’es­pace-même nous est à tous mesu­ré, cette soli­da­ri­té démontre à l’é­vi­dence qu’elle est le ciment néces­saire au « vivre ensemble ».

Par sa démarche ouverte et citoyenne, l’as­so­cia­tion AMAL y prend une nou­velle fois toute sa place.