Joseph Siméo­ni est le seul conseiller muni­ci­pal com­mu­niste de Mul­house, élu sur la liste Mul­house Cause Com­mune (MCC) conduite par Loïc Miné­ry, arri­vée en seconde posi­tion après celle du tan­dem Rott­ner-Lutz aux der­nières élec­tions muni­ci­pales. Entou­ré d’Aline Par­men­tier et d’Agnès Schnei­der, membre de la direc­tion de la sec­tion mul­hou­sienne du PCF, Joseph Siméo­ni a fait le bilan des pre­miers mois d’action muni­ci­pale dans la ville et dans l’agglomération M2A.

Le conseiller muni­ci­pal d’opposition fait le constat des ravages opé­rés par l’épidémie du Covid 19 dans la cité haut-rhi­noise : le recul de l’emploi et l’augmentation de la pau­vre­té sont les deux faits saillants de la période.

Tous les emplois créés dans la période d’avant Covid ont dis­pa­ru depuis : à l’échelle de l’agglomération, 2900 postes de tra­vail ont été sup­pri­més, avec des pertes mas­sives par­mi les emplois pré­caires qui sont esti­més à 1.800 ! Rien que Peu­geot a liqui­dé 400 emplois intérimaires.

Le PCF pro­pose de condi­tion­ner les aides finan­cières de l’État aux entre­prises à des enga­ge­ments de défense de l’emploi et de l’environnement. L’emploi devrait être au centre du plan de relance gou­ver­ne­men­tal qui pré­voit de ver­ser des mil­lions aux entre­prises sans contre­par­ties : les licen­cie­ments devraient être inter­dits dans ce cadre, estime l’élu com­mu­niste. Il appelle à la par­ti­ci­pa­tion à un ras­sem­ble­ment devant la pré­fec­ture du Haut-Rhin le 9 octobre pro­chain à 16 h 30.

Aline Par­men­tier rap­pelle que le Secours Popu­laire a consta­té que plus de 2.200 per­sonnes se sont rajou­tés à celles que l’organisation sou­tient d’habitude… « Les 150.000 euros que la ville versent au Fonds de soli­da­ri­té est non seule­ment ridi­cule mais scan­da­leux ! » affirme la diri­geante communiste.

Joseph Siméo­ni rap­pelle qu’il est inter­ve­nu au sein du Conseil muni­ci­pal sur ce point et que les ser­vices de la ville constatent que peu de demandes lui sont par­ve­nues. « Pas éton­nant, pré­cise le conseiller, c’est comme pour le RSA, beau­coup de per­sonnes ne font même pas la demande par mécon­nais­sance de leurs droits ». Et de pro­po­ser la créa­tion d’un Centre com­mu­nal d’action sociale doté de moyens suffisants.

Il rap­pelle éga­le­ment que le coût du Covid a été de 3,5 mil­lions d’euros pour la ville de Mul­house sans aucune com­pen­sa­tion ver­sée par l’Etat.

Cette épi­dé­mie du Covid devrait conduire les col­lec­ti­vi­tés locales à armer la popu­la­tion pour affron­ter la situa­tion et aller vers le monde d’après. Le conseiller constate que c’est plu­tôt l’ancien monde qui se remet en place et pro­pose qu’une vraie poli­tique de gauche porte l’action de sa liste MCC.

L’élu com­mu­niste constate que les pre­miers pas du conseil de M2A ne vont pas dans le bon sens : un dis­cours mana­gé­rial bien dans l’air du temps carac­té­risent l’action de l’agglomération. Le trai­te­ment infli­gé à la ville centre par le pré­sident du M2A n’est pas accep­table. » Les réformes pro­po­sées se font sans concer­ta­tions avec les élus, ni avec les per­son­nels pour­tant concer­nés par la réor­ga­ni­sa­tion vou­lue par M. Jor­dan ». Le choix d’acquérir un bâti­ment appe­lé « Mai­son des ter­ri­toires » à Sau­sheim sera très coû­teux à l’achat, pour l’aménagement et l’entretien et ne fait pas par­tie des attentes de la population.

Joseph Siméo­ni fait état de son désac­cord avec la tête de liste de MCC, Loïc Miné­ry, d’avoir été can­di­dat au poste de vice-pré­sident de l’agglo et d’avoir été élu par des voix issus de la droite. « Cela s’est fait sans concer­ta­tion et nous avons été très sur­pris par cette démarche ». Il doute de la capa­ci­té d’un vice-pré­sident à modi­fier le cours des choses : la voca­tion de MCC est avant tout une action d’opposants à des élus dont l’écrasante majo­ri­té est clas­sée à droite… Les désac­cords affi­chés seraient essen­tiel­le­ment des ques­tions d’ego…

Est-ce que le germe de la divi­sion com­mence à appa­raître au sein de la liste d’opposition ? « Non, nous sommes élus sur un pro­gramme et nous nous réfé­rons à celui-ci. Notre liste est diverse et cette diver­si­té doit pou­voir s’exprimer. Nous savons bien que la divi­sion condui­rait à l’échec et nous ne sommes pas dans cette optique… » Et de rap­pe­ler que d’autres échéances élec­to­rales se pro­filent en 2021 : la stra­té­gie d’union a per­mis de gagner un poste de séna­teur de gauche dans le Bas-Rhin alors que la divi­sion dans le Haut-Rhin a conduit à un échec lors des der­nières sénatoriales.

Et Agnès Schnei­der de rap­pe­ler l’engagement des conseillers MCC pour le refus d’installation d’Amazon ain­si que pour la défense des bureaux de postes qui devraient être fer­més dans les pro­chains mois. 3000 signa­tures ont été récol­tées pour le main­tien de ce ser­vice public.

Joseph Siméo­ni (dont nous publions un entre­tien audio ci-après) assume son rôle d’unique élu com­mu­niste en consi­dé­rant qu’il doit être utile à la popu­la­tion en por­tant la voix de ceux qui souffrent et qui aspirent à des chan­ge­ments de poli­tique dans la ville et dans le pays.

Entre­tien avec Joseph Simeo­ni (8’56 minutes)