Une marche familiale piétonnière ou vélocipédique a été organisée le 3 octobre 2020 devant l’aéroport de Bâle-Mulhouse par l’ADRA (l’Association de Défense des Riverains de Bâle-Mulhouse), et sa fédération, l’UFCNA (l’Union Française Contre les Nuisances des Aéronefs),

Elles réclamaient notamment la fin des projets d’extension de l’aéroport. Reprochant à celui-ci de ne pas remettre en cause son modèle de développement, sans prise en compte de la transition écologique, et basé sur le modèle économique privilégiant le low-cost (et donc le volume) et le fret express.

Ce faisant, l’infrastructure aéroportuaire pèse grandement sur l’environnement (bruit, pollution) et s’appuie sur un modèle économique fragile, qui met en danger les emplois (à l’exemple de la crise Swissair/Crossair en 2002). Par ailleurs les mesures prévues dans le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE 2018-2020, sont minimes et n’empêcherons pas que les nuisances subies par les riverains atteignent les niveaux de 2019, voire qu’elles les dépassent.

La manifestation fut organisée avec l’appui de plusieurs groupes locaux et régionaux : le collectif Climat 3f, la fédération Alsace Nature, le collectif RUCSSA (Réseau Urgence Climatique et Sociale ADRA), Alternatiba, ANV-COP21, le MAN de Mulhouse et environs, pour la plupart actives également contre le projet d’entrepôt à Ensisheim.

Des organisations transnationales ont par ailleurs rallié le mouvement : Greenpeace Regionalgruppe Basel, Klimabewegung Basel et les associations de riverains de Suisse (Forum) et d’Allemagne (BISF).

Ces marches ont eu simultanément sur tout le territoire en direction de 18 aéroports. Les riverains se disent excédés par la pollution et le bruit des avions. Mais il s’agit également de fustiger l’impact environnemental croissant du secteur aérien, et de réclamer sa diminution, cela conformément aux stipulations des accords de Paris COP-21.

Corrélativement, les associations interpellent les élus et décideurs, et leur demandent d’organiser la mise en place de plans de reconversion de l’économie et des emplois impactés par une telle réduction du trafic aérien. Et de repenser en outre la réorganisation du système de mobilité, régional et national (en développant la mobilité douce, et en privilégiant le train).

  • Abandonner les projets d’extension de l’aéroport induisant une croissance du trafic
  • Plafonner le trafic aérien, préparer la décroissance
  • Donner la priorité aux voyages et au transport de fret vraiment nécessaires
  • Éviter les vols qui ne sont pas indispensables, mais qui impactent fortement l’environnement
  • Abandonner la Nouvelle Liaison Ferroviaire, (NLF), qui n’est pas prioritaire, et servant la croissance du trafic aérien pour un coût de 250 million d’euros
  • Fermer les lignes aériennes intérieures pour lesquelles une alternative en train existe en moins de 3-4 heures
  • Développer les trains de nuit
  • Définir un plan climat comportant une trajectoire carbone conforme à l’Accord de Paris (-50% de CO2 en 2030). pour le développement de toute activité aéronautique à Bâle-Mulhouse
  • Instaurer un couvre-feu entre 23h – 6h à Bâle-Mulhouse, aéroport inséré dans le tissu urbain
  • Supprimer les trajectoires bruyantes et polluantes au décollage et à l’atterrissage
  • Réorienter les aides pour le financement de la reconversion des emplois et la sécurisation des parcours professionnels des salariés de la filière aérienne

Site internet de l’ADRA.

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