MAJ du 06/12 : il apparait que la motion proposée ici ne devrait pas être étudiée par les conseillers de Mulhouse agglomération avant le 18 janvier 2021, au mieux. Quant à la réunion de M2A prévue le 7 septembre, elle est reportée au 14 décembre…
La coopérative agricole d’Ottmarsheim (CAC) continue de concentrer de nombreuses craintes, découlant du transit et du stockage de grandes quantités d’ammonitrate, ou nitrate d’ammonium, un engrais chimique utilisé massivement dans l’agriculture, dont elle est dépositaire dans ses locaux.
L’histoire est amorcée en 2018 avec l’alerte donnée par un inspecteur d’assurance industrielle. Il révèle que les conditions de stockage de ce produit chimique dans cette coopérative alsacienne sont très inquiétantes.
Notre article du 9 octobre vous en expose la situation plus en détail.
Selon l’enquête menée par le journal « Reporterre », le produit est « peu coûteux à produire et efficace, cet engrais a les faveurs des agriculteurs français. Fabriqué à partir d’ammoniac, il se présente sous la forme d’une poudre blanche ou de granulés. Sans danger tant qu’il est pur et non chauffé, il peut se décomposer à partir de 210 °C, et détonner dans un espace confiné ».
Problème : l’engrais est tragiquement connue pour ses méfaits, En France, Chine et récemment au Liban, et est « géré comme du sable », au sein de la coopérative, selon les termes du rapport dressé par l’inspecteur, chargé des « visites prévention », pour le compte de l’assureur du site.
Depuis lors, devant l’absence de réaction de la part des pouvoirs publics, le « Collectif du 26 septembre Sud-Alsace » a décidé d’interpeller Mulhouse agglomération, dans la perspective de sa prochaine réunion plénière prévue le 7 décembre, sachant qu’Ottmarsheim est membre de M2A depuis le 1er janvier 2017, à la suite de l’application de la loi NOTRe.
Proposant une motion aux conseillers, le collectif y réclame la réalisation d’une « Etude de danger » (EDD) de la part de l’Etat, dans l’optique d’un possible « effet domino » qui résulterait d’une détonation des ammonitrates entreposés par la Coopérative Agricole de Céréales (CAC) d’Ottmarsheim, qui stocke donc ces nitrates d’ammonium destinés à l’épandage agricole.
Jusqu’à présent les études de danger sur la CAC n’ont porté que sur le risque d’explosion des poussières de céréales. Or, comme on le voit bien dans l’image satellite en couverture d’article, le site se trouve à proximité d’un important site chimique de Solvay, ainsi que de Butachimie, premier consommateur en France de gaz naturel.
Par ailleurs, à proximité immédiate de la coopérative, on trouve l’usine chimique de Chalampé à 150 mètres, un stockage d’hydrocarbures à 250 mètres, et un lieu de dépotage des barges de butadiènes à 400 mètres…
Quant à la société Armbruster-Ottmarsheim située à 40 mètres du grand canal d’Alsace, elle stocke 450 tonnes d’ammonitrates à moins de 1.000 mètres du barrage d’Ottmarsheim, et gère un lieu de stockage de 80 000 tonnes d’ammonitrate dans la zone portuaire d’Ottmarsheim, sur le site de Borealis, situé dans la zone d’effet domino des deux autres lieux de stockage…
Vous trouverez l’ensemble des éléments exposés par le collectif auprès des élus communautaires de M2A, dans ce document en ligne.
Bonsoir,
Dans un article précédent, traitant de cette problématique d’ammonitrate, j’avais laissé un commentaire pour préciser du site industriel produisant des engrais chimiques dont l’ammonitrate.
Je constate que dans cet article, une fois encore, cette usine de production, PecRhin, n’est à nouveau pas mentionné.
C’est pourtant là également que le « Collectif du 26 septembre Sud-Alsace » devrait pointer sa réclamation.
Si la gestion de stock est une chose, la conception de celui-ci est aussi à prendre en compte et cela à diverses raisons :
– Celle de la responsabilité de louer des dépôts dont la sécurité n’est pas conforme au risque gigantesque. Il s’agit de sous-traitante (à l’image des multinationales de la confection qui sous-traitent au Bengla Desh par exemple avec les conséquences que l’on connait) ;
– D’impliquer des revendications afin de réduire drastiquement l’utilisation d’engrais chimiques dans l’agriculture, et donc proportionnellement de leur fabrication.
– De rappeler des exercices se secours et de sauvetage avec simulations… au frais de l’industriel
En vous priant d’en tenir compte,
A bon entendeur
Elisée Reclus
Bonjour M. Reclus, ravi de vous savoir parmi nous. « Boréalis », le nouveau nom de l’entreprise Pec-Rhin depuis 2012, est mentionné dans l’article comme étant le site possédant 80 000 tonnes de poudre. Mes hommages à votre esprit sain.
Ha, merci pour cette précision élémentaire.
E.R.