Ci-dessus, la cartographie du « PPA » (parti de la presse et de l’argent), réalisée par Acrimed et le Monde Diplomatique

Cette année 2020, si dif­fi­cile, voire tra­gique pour beau­coup, a per­mis à L’Alterpresse68 de s’ancrer encore un peu plus dans le pay­sage média­tique haut-rhi­nois. Alors que la presse CIC-Cré­dit Mutuel (les DNA et L’Alsace) conti­nue de perdre des lec­teurs, notre petite revue numé­rique en compte de plus en plus. Nous avons atteint le chiffre de plus de 60.000 consul­ta­tions uniques pour cer­taines de nos publi­ca­tions et la moyenne de nos visi­teurs sur le site est en constante augmentation.

Nous devons cela à une dyna­mique édi­to­riale impul­sée par un col­lec­tif de rédac­teurs qui traque les infor­ma­tions et essaie de les trai­ter avec hon­nê­te­té, mais sans com­plai­sance aucune. Pour qui que ce soit. L’Alterpresse68 a éga­le­ment enga­gé un rédac­teur en chef sala­rié qui se consacre entiè­re­ment au jour­nal et a appor­té une dyna­mique et une qua­li­té rédac­tion­nelle remarquable. 

Et une recon­nais­sance par­ti­cu­lière à une conseillère de Pôle Emploi, qui se recon­nai­tra, et nous a appor­té son sou­tien tech­nique et ses connais­sances, en matière de mon­tage admi­nis­tra­tif, afin de sol­li­ci­ter quelques aides à l’emploi…

La contri­bu­tion d’un des­si­na­teur de presse de talent, Veesse, enri­chit notre jour­nal d’une note imper­ti­nente et drôle…

Cette liber­té de ton et de ligne édi­to­riale est plé­bis­ci­tée par nos nom­breux lec­teurs et 2021 ne déro­ge­ra pas à cet objectif.

A noter éga­le­ment la créa­tion du « club », espace fécond de libre expres­sion, où nos ami-es rédac­teurs et rédac­trices déposent leurs textes consa­crés à des pro­blé­ma­tiques natio­nales ou inter­na­tio­nales, voire plus personnelles. 

Nous sommes en train de démon­trer que les citoyens ont besoin d’une infor­ma­tion libre et plu­ra­liste, ce que mal­heu­reu­se­ment les médias tra­di­tion­nels ne réa­lisent plus. Ce n’est évi­dem­ment pas la res­pon­sa­bi­li­té des sala­riés jour­na­listes qui tra­vaillent dans un cadre de plus en plus rigide et contraint. Nous sommes arri­vés à un stade où le sys­tème infor­ma­tion­nel (presse écrite, TV, radio) est deve­nu un simple relais de la com­mu­ni­ca­tion gou­ver­ne­men­tale et des prin­ci­paux acteurs économiques.

Que la presse écrite fran­çaise soit déte­nue par six mil­liar­daires ne semble offus­quer per­sonne : ce serait la loi du mar­ché. Qu’une quin­zaine d’éditorialistes sévissent à tour de rôle dans l’ensemble des médias audio­vi­suels relève d’une nor­ma­li­té condui­sant à une « nor­ma­li­sa­tion » de l’information et à un déni de plu­ra­li­té. Que des dizaines de scien­ti­fiques inter­viennent sur les ondes en tenant des pro­pos contra­dic­toires fai­sant perdre sa cré­di­bi­li­té au monde scien­ti­fique est deve­nu une affreuse bana­li­té. Ne seraient-ils pas plus utiles dans leurs labos et hôpi­taux que sous les pro­jec­teurs des studios ?

Res­tent Inter­net et ses réseaux sociaux ! Vili­pen­dés par la « bonne presse », car prin­ci­paux vec­teurs de « fausses nou­velles », les réseaux sociaux sont pour­tant deve­nus la prin­ci­pale source d’information des citoyens, sur­tout des plus jeunes. Mais para­doxa­le­ment, ce sont aus­si les médias jugés les moins cré­dibles par leurs uti­li­sa­teurs… Et il y a quelque chose de comique de voir la presse contrô­lée par les mil­liar­daires et par le gou­ver­ne­ment, s’ériger en vec­teur de l’information « vraie » !

Oui, la liber­té que nous offre Inter­net génère le meilleur et le pire ! Mais croire que la popu­la­tion peut se faire aisé­ment mani­pu­ler, c’est tout sim­ple­ment du mépris à son égard.

Nous avons choi­si la dif­fu­sion par Inter­net, car cela nous per­met de faire un tra­vail d’information dans les condi­tions les plus adap­tées à nos moyens : L’Alterpresse68 n’a ni action­naire ni finan­cier. Elle est édi­tée par une asso­cia­tion, Infor­ma­tion – Plu­ra­lisme – Débat citoyen qui ne vit que par les dons de ses adhérents.

Depuis deux ans, nous béné­fi­cions des aides à la presse dans le cadre d’une légis­la­tion bien claire et pré­cise : il faut saluer ce dis­po­si­tif qui existe en France et qui per­met à la presse libre d’exister. Les moyens qui nous sont ain­si accor­dés ne sont sou­mis à aucune contrainte édi­to­riale et il est essen­tiel de pré­ser­ver ce dis­po­si­tif né de la volon­té du Conseil Natio­nal de la Résis­tance en 1944.

Mais cela ne nous octroie pas les moyens dont nous avons besoin pour amé­lio­rer le jour­nal et aug­men­ter notre capa­ci­té de rédac­tion. Le choix de la gra­tui­té pour accé­der à L’Alterpresse68 n’engendre pas de res­sources, bien évi­dem­ment. Ce choix fut-il le bon quand il a été pris ? On peut se deman­der si nous n’avons pas, nous aus­si, cédé à l’image de « gra­tui­té » col­lée à la dif­fu­sion par Inter­net alors que nous savions qu’une infor­ma­tion « gra­tuite » n’existe pas. Elle est payée d’une manière ou d’une autre.

Nos appels à des sou­tiens par des ver­se­ments en ligne ne créent pas un élan suf­fi­sant ne serait-ce que pour assu­rer le conte­nu actuel de L’Alterpresse68… Celui-ci ne nous per­met donc pas d’investir dans le déve­lop­pe­ment de notre média.

Nous avons lan­cé une acti­vi­té d’édition qui cadre par­fai­te­ment avec notre ligne édi­to­riale et contri­bue au plu­ra­lisme de la liber­té d’expression. Est-ce que son déve­lop­pe­ment éco­no­mique va nous per­mettre de conti­nuer dans cette voie ? Nous le ver­rons au cou­rant de cette année.

Notre fonc­tion­ne­ment est donc avant tout basé sur le béné­vo­lat qui reste un de nos moteurs essen­tiels. Mais nous ne pou­vons construire un modèle éco­no­mique sur cet état de fait. Nous sommes donc contraints, en cette année 2021, de trou­ver une forme de fonc­tion­ne­ment nous per­met­tant de déve­lop­per le conte­nu rédac­tion­nel, d’améliorer l’aspect gra­phique et de rému­né­rer cor­rec­te­ment les sala­riés qui sont à la base du suc­cès de L’Alterpresse68.

Nous appe­lons à toutes les bonnes volon­tés pour nous don­ner des idées, des conseils, voire des contri­bu­tions pour que nous puis­sions conti­nuer cet objec­tif de déve­lop­per, dans notre Région, une presse libre et plu­ra­liste, indis­pen­sable à l’existence d’une démo­cra­tie vivante.

Pour ce faire, nous ouvrons une cagnotte des­ti­née à recuillir men­suel­le­ment vos dons. Contri­buer à hau­teur de 1, 2, 3 euros et plus chaque mois, c’est défendre et pro­mou­voir dans la durée ce média régio­nal asso­cia­tif d’ac­tua­li­té sociale et envi­ron­ne­men­tale, au sein du pay­sage mono­co­lore alsa­cien. Cette cagnotte est gérée par la pla­te­forme « J’aime l’in­fo » créée pour le soin des médias libres et indé­pen­dants. Cli­quez ici pour y prendre votre part. Mer­ci à vous.