Une grande manifestation visant à promouvoir la protection du bien public universel qu’est l’eau a eu lieu le week-end dernier dans les Deux-Sèvres. Les manifestants se sont fédérés autour d’un slogan matriciel : «Tout le monde déteste les bassines» !
En novembre dernier déjà, plus de deux cents personnalités, politiques, scientifiques, artistes, représentants d’associations et de syndicats réclamaient l’arrêt immédiat de la construction de « ces projets aberrants d’accaparement de l’eau », dans une tribune publié par « Le Monde ».
Ces projets, dont 93 sont d’ores et déjà opérationnels, sont d’énormes cratères plastifiés, mesurant cinq à quinze hectares. Il s’agit de la dernière « innovation » de l’agro-industrie pour concilier raréfaction accrue de la ressource en eau et le maintien d’une irrigation intensive.
Les nombreux opposants les appellent des « méga-bassines ». Elles sont plus d’une dizaine en projet dans le marais poitevin – deuxième plus grande zone humide en France – pour les trois prochaines années.
Le 6 novembre 2021, à l’appel du collectif d’opposants, « Bassines non merci ! », de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et de la Confédération paysanne, plus de 3 000 personnes et 20 tracteurs s’étaient retrouvées à Mauzé-sur-le-Mignon (dans les Deux-Sèvres), non loin d’une « méga-bassine » en construction.
Les 25, 26 et 27 mars 2022, les organisateurs renouaient avec l’action directe, cette fois à La Rochénard (toujours dans les Deux-Sèvres). En ce 26 mars après-midi, 4200 personnes (selon la préfecture), et 6000 (selon les organisateurs), manifestaient à l’occasion de cette nouvelle mobilisation nationale, toujours à l’appel du collectif « Bassines non merci ! » et de la Confédération paysanne, principaux opposants aux projets de construction de ces rétention d’eau.
Une manifestation placée sous haute surveillance par la gendarmerie, laquelle avait déployé rien moins que 2 hélicoptères (comme on l’entendra dans les documents sonores diffusés ci-dessous), et bloqué une partie des routes adjacentes aux manifestants…
Ce «Printemps maraîchin» prévu sur 3 journées, était également soutenu par la LPO, Attac, Greenpeace, ou encore des partis politiques, comme LFI, EELV, le NPA ou le PCF.
Le collectif d’opposants dénonce «l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie», «exige l’arrêt des travaux» et «la mise en place d’un moratoire sur les projets de méga-bassines».
La Confédération paysanne a par ailleurs conçu une brochure très instructive sur ce que sont, et ne sont pas, ces zones de rétention aquifère, et les enjeux qui s’y trouvent liés, et que nous reproduisons ci-dessous :
4P-Bassines-web_BD-11–2021Jean-Jacques Greiner, notre collaborateur, était présent lors de ces journées de manifestation. Il en a rapporté quelques déclarations, ainsi qu’une galerie photographique :
Sur Vittel/Nesté :
ATTAC :
CGT :
NPA :
PCF :
Quant aux agriculteurs «pro bassines», près de 200 parmi eux se sont réunis à Cramchaban (en Charente-Maritime), à l’appel de la « Coordination rurale », pour un «rassemblement de défense» près d’une retenue dégradée lors d’une manifestation en novembre…
Galerie photographique :







Les problèmes d’eau ne sont pas agricoles, au contraire ! La France va construire des milliers de réserves collinaires (Caussade) pour protéger la population des inondations qui font des millions d’euros de dégâts tous les ans (et même des morts …), La France va construire des milliers de bassins de rétention (bassines, en Deux Sèvres) pour mettre aux normes les rejets urbains (eaux de ruissellement et eaux usées). En Nouvelle Aquitaine, une simple mise aux normes des rejets urbains dépasse très largement les besoins en irrigation de la totalité de la Surface Agricole Utile, plus de 5 milliards de m3 pour 4 millions d’hectares ! Depuis la covid 19 les ARS ont mis le nez dans les rejets urbains qui polluent massivement et illégalement les rivières, avec le risque de contamination au covid des bassins ostréicoles l’état va mettre enfin aux normes les villes, la mise aux normes consiste simplement à sortir les tuyaux des rivières pour les envoyer dans des bassins de rétention ! Rien que pour la ville de Niort le potentiel en eaux usées et pluies dépasse les 40 millions de m3 … Pour l’Agglo de Bordeaux c’est 1 million de m3 par jour …
On aura sauvé la planète quand les continents seront des océans de verdures en plein été !
Le marais Poitevin, deuxième zone humide de France, est massivement pollué par tous les rejets urbains des 6 000 km² de bassins versants mais on n’en parle pas ! Ce n’est plus un marais mais un lagunage d’assainissements collectifs ! Le Marais poitevin est inondé l’hiver et à sec l’été parce les services de l’état ont fait détruire toutes les digues, les retenues et les barrages que les anciens avaient construits pour justement retenir l’eau en amont des bassins versants ! L’eau est un bien commun qu’il faut se partager quand il pleut en faisant TOUS des réserves (particuliers, villes, industriels et agriculteurs) au lieu de regarder naïvement l’eau couler sous les ponts … Le premier risque naturel en France ce sont les inondations, donc contrairement aux idées reçues ce sont les excès d’eau qu’il faut gérer intelligemment pour ne pas inonder et ne pas en manquer l’été !