Cré­dit pho­tos : Mar­tin Wilhelm

Qu’on se le dise, le Col­lec­tif fémi­niste 68 veut en finir avec les vio­lences patriarcales.

Ce 6 mars 2021 à Mul­house, 200 mani­fes­tantes et mani­fes­tants, de nom­breuses prises de parole sou­te­nant le com­bat des femmes pour la digni­té, la jus­tice, la liber­té, l’é­ga­li­té et un mot d’ordre impres­sion­nant, « le machisme tue », avec un décompte des fémi­ni­cides venant concré­ti­ser cette logique patriar­cale qui sévit.

Dis­cri­mi­nées, « pre­mières de cor­vées », le plus sou­vent sur le front de la pan­dé­mie dans les pro­fes­sions les plus expo­sées, péna­li­sées dans leurs rému­né­ra­tions et car­rières, consti­tuant le gros des bataillons de la pré­ca­ri­té, infan­ti­li­sées, éro­ti­sées, vic­times de vio­lences intra­fa­mi­liales, elles étaient venues libé­rer leur parole.

Le com­bat mon­dial des femmes pour leurs droits, celui des femmes en Amé­rique latine, notam­ment en Argen­tine, pour dis­po­ser de leur propre corps par l’ac­cès à l’IGV, des femmes polo­naises, turques, kurdes, ira­niennes, nigé­riannes, ouï­ghoures, tuni­siennes, palestiniennes…toutes citées lors de cette mani­fes­ta­tion car toutes vic­times de répres­sions, d’op­pres­sions de toutes sortes.

Les luttes fémi­nistes sont désor­mais par­ties pre­nantes de nombre de luttes sociales et soli­daires, contre les poli­tiques dis­cri­mi­na­toires et sécu­ri­taires, contre les vio­lences policières.

Le fémi­nisme est désor­mais une ana­lyse inter­sec­tion­nelle et anti raciste qui intègre la diver­si­té des pro­blé­ma­tiques du sexisme et des classes sociales.

Ce 8 mars 2021 à Muhouse, une cen­taine de mani­fes­tantes et mani­fes­tants étaient pré­sents au ras­sem­ble­ment fémi­niste et soli­daire où les mots d’ordre ont été rap­pe­lés, où ont de nou­veau été expri­mées les reven­di­ca­tions d’é­ga­li­té sala­riale, de reva­lo­ri­sa­tion dans leurs métiers et sur­tout où les par­ti­ci­pants d’ho­ri­zons très divers, syn­di­cats, asso­cia­tions, simples citoyens et citoyennes, ont  échan­gé et dis­cu­té (y com­pris avec l’au­da­cieux jeune homme venu seul avec une grande pan­carte dénon­cer le « néo­fé­mi­nisme comme plaie de la socié­té »... échanges cour­tois entre lui et plu­sieurs mani­fes­tantes… mais peu d’es­poir d’accord !).

Cré­dit pho­to : Mar­tin Wilhelm

La démons­tra­tion de la danse chi­lienne (« le vio­leur c’est toi ») et la dénon­cia­tion de « l’E­tat oppres­seur » (« El Esta­do Opre­sor est un macho vio­la­dor »), reprise des luttes des femmes chi­liennes, ont rap­pe­lé que miso­gy­nie et machisme trou­vaient bien sou­vent la com­pli­ci­té d’ins­ti­tu­tions étatiques. 

Cré­dit vidéo : M.M.

Un nou­veau cap pour ce mou­ve­ment se dessine :

2020 a été l’an­née des cam­pagnes #Metoo et #Balan­ce­Ton­Porc et dans le monde entier les silences se brisent, les femmes de tous âges et de toutes condi­tions parlent, s’organisent.

Le Col­lec­tif affiche désor­mais son inten­tion d’in­ven­ter de nou­velles manières de se retrou­ver, de par­ta­ger les espaces, d’ha­bi­ter. Il demande des moyens pour les asso­cia­tions de sou­tien aux femmes, de sou­tien aux col­lec­tifs qui luttent contre les vio­lences sexuelles et conju­gales, il pré­cise ses mots d’ordre.

Ain­si la pro­chaine Jour­née inter­na­tio­nale de lutte pour les droits des femmes sera peut-être un jour férié.

Et  la grève fémi­niste pour exi­ger l’é­ga­li­té, au tra­vail comme dans la vie, pour­rait bien deve­nir une réalité.

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