Pho­to de Mar­tin Wilhelm

Entre 3500 et 5000 per­sonnes, selon les moments, la mani­fes­ta­tion des oppo­sants au pass sani­taire a encore une fois été très sui­vie à Mul­house, dans le cadre d’une orga­ni­sa­tion appa­rem­ment plus structurée. 

Au micro, les orga­ni­sa­teurs conspuent l’ab­sence des par­tis poli­tiques, et s’interrogent sur l’invisibilité des syn­di­cats, alors que les cen­trales syn­di­cales ont en véri­té com­men­cé à mon­ter au cré­neau pour défendre les emplois mena­cés en consé­quence de la logique excluante du pass sanitaire. 

Et qu’une tri­bune publiée par Libé­ra­tion, réunis­sant de nom­breuses struc­tures asso­cia­tives, poli­tiques et syn­di­cales, dénonce le carac­tère anti­so­cial du pass sani­taire, sous le titre « Refu­sons le pro­jet de loi sani­taire et les régres­sions sociales ».

Après s’être réunis au Square de la Bourse, la foule est par­tie en cor­tège en direc­tion de la gare, puis a emprun­té la rue de la Mon­tagne pour se rendre à l’hô­pi­tal public Émile Mul­ler, en sou­tien au per­son­nel soi­gnant mena­cé de licen­cie­ment à par­tir du 15 sep­tembre, en appli­ca­tion de l’o­bli­ga­tion vac­ci­nale appli­quée aux agents publics hos­pi­ta­liers, ain­si d’ailleurs qu’à tous les tra­vailleurs de droit pri­vé (donc non fonc­tion­naires), rele­vant du Code du travail.

La longue file, plus ou moins élas­tique selon les endroits, s’est alors diri­gée vers le par­king du per­son­nel de l’hô­pi­tal, à l’en­droit même où se trou­vait ins­tal­lé l’u­ni­té mobile hos­pi­ta­lière des armées, au mois d’a­vril 2020, dans un contexte où les ser­vices d’ur­gence de l’établissement public mul­hou­sien, déjà fra­gi­li­sés par un manque struc­tu­rel de moyens depuis des années, ne pou­vait plus affron­ter la vague épidémique. 

Tan­dis que la foule pre­nait cal­me­ment pos­ses­sion de l’en­droit, des soi­gnants appa­rais­saient sur les ver­rières situées sur le côté laté­ral d’un bâti­ment, agi­tant les bras vers les mani­fes­tants en manière de solidarité. 

Des prises de paroles sui­virent. Une infir­mière ayant ser­vi en uni­té de soin covid exprime son désar­roi, en lisant son texte depuis son télé­phone. Elle pleure, et raconte com­bien elle aime son métier. Deux de ses col­lègues la consolent à ses côtés, alors qu’elle affirme avoir tout don­né pour soi­gner les malades. 

Non loin, un jeune homme, visi­ble­ment bou­le­ver­sé, pleure à chaudes larmes, remer­ciant le per­son­nel en bran­dis­sant sa pan­carte devant les blouses blanches qui lui font signe au loin depuis l’aile du bâtiment. 

Un homme prend la parole pour expo­ser l’in­té­rêt de l’iver­mec­tive, alors qu’il est dit qu’il n’existe aucun moyen de lut­ter contre l’é­pi­dé­mie hors le vac­cin. Une molé­cule ancienne et géné­ri­quée, uti­li­sée dans de nom­breux pays du monde, dont la Slo­va­quie et la Répu­blique Tchèque au sein de l’U­nion Euro­péenne, et que l’Ins­ti­tut Pas­teur vient de juger digne d’intérêt à par­tir d’un modèle animal. 

Des conseils pro­phy­lac­tiques sont encore dis­pen­sés, et tout le monde pro­met de se retrou­ver une nou­velle fois la semaine pro­chaine avant de reve­nir vers le centre-ville… 

Ci-dessous la galerie photographique proposée par notre collaborateur Martin Wilhelm :

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